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3e Dimanche de l'Avent (A)

12 décembre 2010

Les aveugles voient, les boiteux marchent

Danielle Gosselin

La question de Jean-Baptiste : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? » évoque peut-être certains de nos propres doutes. Jean-Baptiste a consacré sa vie à annoncer la venue du Sauveur et là, il ne sait plus…
Mais Jésus, pour toute réponse, le renvoie à ce qu'il connaît déjà puisqu'il « avait appris dans sa prison ce que faisait le Christ. » Jésus n'ajoute rien de plus. Il lui rappelle simplement que c'est bien ce qu'avait annoncé le prophète Isaïe. Il dit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez… Les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent… » C'est bien le signe de la venue du Messie : la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres, la bonne nouvelle d'un monde meilleur, d'un monde qui déjà, pour eux, dans leur corps et dans tout leur être, est devenu meilleur.

Qui sont-ils ces boiteux, ces aveugles, ces lépreux, tous ces exclus et ces éclopés de la vie, qui ont mis leur confiance en Jésus? Qu'est-ce qui a soulevé, réveillé leur désir de vivre, leur foi en une vie meilleure devenue possible?
Qui sont-ils ceux et celles qui criaient : « Fils de David, aie pitié de moi! » mais aussi tous les autres, ceux qui les encourageaient, les aidaient à parvenir jusqu'à lui? Ceux qui ont ouvert le toit pour descendre le brancard du paralytique; ces foules qui « vinrent à lui avec des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets et beaucoup d'autres infirmes », dit Matthieu. Tous solidaires dans leur foi, leur confiance, semblables par leurs besoins, leurs fragilités : « Venez, venez tous, allons, il est là. Il est là Celui qui nous sauve. »
Et Jésus les guérit, il les remet debout. « Lève-toi et marche. » Il répond à leur demande, à leur confiance et il leur dit : « Va, c'est ta foi qui t'a sauvé. »
Jésus, Dieu fait homme, est rempli de compassion pour ses frères et sœurs humains. Dans le récit de la multiplication des pains, il dit : « J'ai pitié de cette foule : depuis trois jours, ils sont avec moi. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, ils pourraient défaillir en chemin. » Il sait ce qu'est la faim, la soif, la douleur. Il en fait lui-même l'expérience.

Dieu de tendresse et de pitié. Il est venu parmi nous, il est devenu l'un de nous, pour nous relever, nous remettre en marche, quelles que soient nos infirmités, nos fragilités. Il est là, dans la souffrance du malade paralysé sur son lit d'hôpital, dans les ténèbres de l'aveugle qui se lève chaque jour dans le noir, dans la douleur du cancéreux qui a perdu sa bataille.
Il est là, dans nos raideurs, nos aveuglements, nos détresses quotidiennes. Il est là, avec nous.
Le Christ pénètre tous les besoins humains. Il est là et il creuse en nous le désir d'un monde nouveau, un monde de justice, d'amour et de paix.

Dans la première lecture, Jacques nous donne en exemple le cultivateur qui « attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu'à ce qu'il ait fait la première et la dernière récolte »
Il dit aussi : « Ne gémissez pas les uns contre les autres… » « Ayez de la patience et de l'endurance… »
Aujourd'hui, ce n'est pas encore l'heure de la dernière moisson, nous le savons bien… Mais il ne sert à rien de faire des reproches ni à soi, ni aux autres.
Nous n'avons pas fini de renouveler nos désirs, nos attentes. Ne cessons pas de prier, de désirer, de nous remettre en route les uns les autres.
Et dans ce temps de l'Avent, nous dirions peut-être, de suivre l'étoile?
Oui, c'est aujourd'hui le 3e dimanche de l'Avent, le dimanche de la joie… Noël est tout proche. Nous le rappelons : Christ est venu, Christ est né… C'est notre Joie, notre Espérance. Nous attendons toujours qu'il renaisse en nous, qu'il nous guérisse et nous ouvre aux autres.
En ce temps d'avant Noël, nos désirs de paix et d'amour sont ravivés. Ils émergent du plus profond de nous. Même si nous sommes bousculés par les obligations de toutes sortes, tiraillés entre les attraits de la consommation et les rêves de simplicité, quand la petite espérance résiste aux bourrasques de nos vies et que nous sommes capables de nous tourner vers les autres pour que les plus pauvres aient au moins un bon repas à Noël, que ceux et celles qui nous entourent soient un peu plus heureux, un peu moins seuls, que certains membres de nos familles se réconcilient peut-être, il me semble que c'est un peu de la tendresse de Dieu qui se manifeste.
Il est venu! Il vient! Il est à renaître en nous, comme un enfant.



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