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Caroline Saint Bonnet

 

2 M 7, 1-2.9-14

Th 2, 16-3, 5

Luc 20, 27-38

Trois passages de notre vieux livre aujourd’hui, une fois ne sera pas coutume!
Pour ces textes difficiles, je vous invite à tourner les pages ensemble, l’une après l’autre.

Trois textes pour les Vivants. Vivants que nous sommes, aujourd’hui toutes générations rassemblées; nous ne sommes ni le passé, ni l’avenir nous sommes tous le présent pour le Dieu Présent. Trois passages de notre Bible pour aborder une question difficile à comprendre : la résurrection.

Nous nous sommes mis ensemble à l’écoute de trois histoires, reflets de l’histoire d’un peuple qui avance dans sa connaissance du Dieu qui sauve, de Celui qui est, du Dieu des vivants. Puisque nous célébrons notre communauté intergénérationnelle, feuilletons les pages de notre grande histoire commune, qui rejoint nos histoires personnelles…

Dans le premier texte du Livre des Maccabées, celui des martyrs d Israël,
des hommes donnent leur vie par fidélité à la loi, la Loi de Moise. Préférer mourir plutôt que trahir, n’est ce pas du fanatisme? Des kamikazes? En fait : des martyrs?

C’était deux siècles avant notre ère… Comment ces épisodes si lointains, peuvent ils nous concerner? Si nous n’avons pas à résister à des bourreaux comme ont dû le faire les martyrs juifs, nous avons cependant à combattre contre le découragement, le doute, la lassitude… Chacun connaît ses bourreaux intérieurs qui l’empêchent de vivre en enfant de Dieu. Mais, de ces Martyrs, ce qui retiendra encore plus toute mon attention, c’est la confiance absolue qu’ils placent en leur Dieu : ils savent qu’il n’abandonnera pas à la mort ceux qu’il aime. Et le mot est lancé : « résurrection ».

Avançons dans notre histoire… Le temps passe, les vivants d’hier sont morts à cette terre, les croyants avec au cœur l’Espérance folle d’une vie éternelle, une foi tenace en un Dieu qui ne les lâchera pas, et la certitude sereine du psalmiste que « l’homme juste verra la face du Seigneur ».

 Ouvrons maintenant une lettre, la lettre de Saint Paul.

 Il a lui aussi été éprouvé, poursuivi, pour sa fidélité à Dieu; un martyr alors?
200 ans après les Maccabées, cet homme, Saint Paul, a été touché par l’amour du Dieu fidèle en Jésus et nous parle de Son infinie tendresse.

Laissons résonner en nous les mots qu’il nous laisse : réconfort, protection, joyeuse espérance… Ce n’est pas rien pour des hommes menacés de poursuites, d’emprisonnement! Et si cette lettre nous était aussi adressée : réconfort, protection, joyeuse espérance.

Tournons les pages encore, troisième histoire, l’évangéliste Luc raconte : nous sommes à Jérusalem, il y a un groupe de prêtres, les Sadducéens, des hommes attachés à la Torah, et Jésus, dans la phase ultime de sa mission, entouré de ses disciples : ils ont beaucoup marché, usé leurs sandales à la poussière de la Palestine, guéri, enseigné…

Déjà les rumeurs courent : sans doute se doute-t-il de son arrestation imminente?

La scène est corsée, les Sadducéens l’approchent, tentent de tourner en ridicule la résurrection, ils ont des arguments, ils s’appuient sur la Loi de Moise !
Jésus mis à l’épreuve autour d’un point central de la foi : la résurrection.
En fait le sujet n’est ni nouveau ni clos, il fait débat encore et toujours.
J’observe Jésus.

Il m’enseigne autant dans sa manière d’être et d’écouter que dans sa réponse : il ne dénigre pas, il prend au sérieux leur question, et va toujours plus loin que le piège tendu; à son tour, il s’appuie sur les Ecritures : « Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob », ces patriarches, ayant franchi la mort, sont des vivants. Il rappelle à leur mémoire le Dieu qui sauve :
Vous souvenez-vous ? Dieu a envoyé Moise libérer son peuple, alors, de quoi me parlez-vous donc ?
La vie passe avant toute loi.

 Je regarde Jésus : Jésus pleinement homme, pleinement Dieu, a tourné sa vie vers les autres, donné tout son temps à guérir, enseigner, aimer.
Il a redressé des vivants, rendu la vue, la vie aux vivants. Il ressuscite encore les vivants que nous sommes, si petite soit notre foi. Il est le Dieu des vivants.

Je l’écoute encore : il dit qu’en étant héritiers de la résurrection, nous serions semblables à des anges ! Qu’est-ce que ressembler à un ange? Je comprends donc que mon regard sur le monde et mes contemporains peut être différent. Si le royaume de Dieu, c’est maintenant, si la vie éternelle, c’est maintenant, je comprends que je suis invitée à vivre différemment tous les jours de ma semaine, à aimer comme Lui.

J’écoute et médite cette courte invitation de Saint Augustin pour nos vies entre les dimanches : « Dieu nous crée à chaque instant vers lui ». Ni hier ni demain, mais dès maintenant ressuscités.

Poursuivons dans le Silence notre écoute de ce Dieu présent, Silence tout aussi nécessaire que l’écoute des textes pour accueillir Sa Parole vivante en nous.

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