Début de l’homélie
« Réjouissez-vous avec moi… » ou encore « mangeons et festoyons… ». Trois paraboles que nous avons entendues très souvent, jusqu’à les connaître par cœur. Il est question de retrouver ce qui était perdu : un fils, une pièce d’argent, une brebis. Et tout se termine dans la fête. Dans un sens moins fort, bien sûr, que celui que nous retrouvons dans les trois paraboles, nous nous sommes peut-être un peu perdus de vue durant les vacances pour retrouver des parents, des amis ou des paysages retrouvés ou revisités.
Oui, L’étonnant, dans les trois paraboles, c’est la signification de la fête : la pièce d’argent retrouvée, on fait la fête; la brebis retouvée, on fait la fête; le fils retrouvé, c’est la fête. On tue le veau gras, la bague, les sandales. Le père habille littéralement son fils. En habillant son fils, le père le ramène à la vie, dit un pardon au cœur de la vie, au-delà des formules. L’autre fils, qu’est-il advenu… L’Évangile ne raconte pas la fin et nous non plus aujourd’hui. Ce sont comme les deux versants de l’humanité.
Comme c’est le dimanche des retrouvailles, nous voulons fêter… Nous cherchons à faire communauté. Cela veut dire que nous reconnaissons avoir quelque chose en commun. Comme un attachement à la figure de Jésus de Nazareth, comme une certaine soif de Dieu et, plus largement, le désir actif de donner sens à notre existence et à notre monde. Nous chechons à faire commuauté dans la liberté de chacun et de chacune, en même temps que nous cherchons à mettre des choses en commun : un sourire, une présence, une bienveillance, une prière, une ressource humaine et financière.
Je propose que nous prenions quelques minutes d’échange. Oui, histoire de nous retrouver, histoire de mieux connaître d’autres personnes que nous n’avons pas la chance de rencontrer. Après avoir entendu l’évocation de ces paraboles, je vous invite à un échange en partageant avec vos voisins ou mieux en nous déplaçant vers des personnes moins connues . Je vous pose la question suivante : y a-t-il eu, au cours de l’été, un moment de retrouvailles qui vous a donné le goût de la fête? À quatre ou cinq, retrouvons-nous pendant 5 minutes. Et la pièce d’orgue signifiera qu’on doive reprendre chacun sa place…
Après l’échange
Notre vie est faite de moments et de gestes lumineux, j’espère que nos retrouvailles sont de ces moments. Mais notre vie est faite aussi de brisures et de faux pas. D’une certaine façon dans la fête, il y a toujours une dimension de pardon.
Un jour, on a posé la question suivante à des évêques et à des théologiens et théologiennes et à des laïques : « Quelle est la chose la plus importante pour l’Église au XXIe siècle? Celui qui était à l’époque, Maître général des dominicains, Timothy Radcliffe, a répondu : le pardon. En précisant qu’il ne s’agisait pas d’oublier, mais de renouveler. Il faut parfois ramasser les morceaux comme d’un vase cassé, et les resouder avec un fil de pardon et de miséricorde. C’est ce que je lis dans la parabole du père et des deux fils. Perdu et retrouvé… Réjouissez-vous, festoyons, cela court dans ces paraboles comme je l’espère dans nos vies. Tel un refrain qui en dit l’essentiel. Ce qui semblait perdu est retrouvé.
En route pour redécouvrir le visage de Dieu vivant, arrêtons-nous aussi pour fêter, pour faire mémoire de ce que nous devenons et pour faire mémoire de ce Jésus qui a rompu le pain et à offert la coupe pour que sa vie se mêle à la nôtre.