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Dimanche du Baptême du Seigneur

 

10 janvier 2010

Benoît Lacroix
Benoît Lacroix

Luc 3, 15-16




À propos du baptême de Jésus

Nous voici ensemble au cœur du mystère chrétien. Mystère auquel plusieurs de nos contemporains, baptisés pourtant, refusent maintenant de considérer de près. Dire non à son passé religieux est souvent plus facile que de l’évaluer. Nier est plus rapide que croire. Fermer une porte est souvent plus facile que d’ouvrir et d’entrer dans la maison.

Tout ceci dit, essayons ensemble d’évaluer le baptême que nous avons reçu… il y a… oublions le nombre d’années!

Cette célébration liturgique de baptême de Jésus pose en effet plusieurs questions à nos esprits facilement énervés quand il s’agit de la religion traditionnelle. Pourquoi Jésus, qu’on dit divin Fils de Dieu, entretient-il un lien privilégié avec Jean le Baptiste populaire oui, très populaire mais « de droite… », plutôt conservateur dans ses options et certains rites? Comment Jésus qui, après plus d’années d’anonymat, se montre en public et commence par se soumettre à une sorte de baptême très particulier? Disons-le tout de suite, ces questions sont valides, Jean le Baptiste lui-même a réagi : « Non, non, je ne suis pas digne même de délier la courroie de ta chaussure. »
Or Jésus insiste, fait comme tout le monde, se fait baptiser par Jean le Baptiste. Jésus ne vient pas bousculer les habitudes ni même les goûts du peuple : il n’est pas venu pour détruire, mais pour accomplir.

Jésus se sent inspiré. De toute façon, il l’est. L’évangéliste note qu’aussitôt baptisé, il prie. Jésus se sent appelé à poser ce geste public. Étape de sa vie, sa vie publique. Peut-être éprouve-t-il le besoin d’être rassuré. C’est humain. La tradition apostolique première raconte même que « du ciel se fit entendre une voix ». Ciel et terre s’en mêlent. Une colombe. Une voix qui lui dit : « C’est toi mon Fils… moi aujourd’hui je t’ai engendré… Je t’ai mis au monde… » Mystère encore, il est appelé Fils. La voix signifie que l’autre, Dieu de la synagogue d’à côté, serait en personne Père à la synagogue, on a toujours dit : Dieu est comme un Père. Voici que Dieu se dit Père en personne. Précision à la fois importante et belle. Dieu Père dans le sens maternel de la proximité et de la bonté et de la miséricorde…

Voilà! L’essentiel pour nous, comme pour Jésus, pour Jésus comme pour nous, est cette croyance que Dieu est Père, notre Père. Disons ce mot selon un sens élargi mystique plus que simplement littéral. Cette croyance en Dieu-Père-Mère nous oblige à penser autrement que nos compatriotes juifs et musulmans. Le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu personnel, un Dieu qui sauve, un Dieu de Compassion, un Dieu du Pardon… Ainsi de suite!

Venons-en à notre propre baptême et considérant la publicité trop évidente accordée aux pouvoirs ecclésiastiques dans notre société traditionnelle, il ne faudrait plus oublier que le baptême est plus important dans la vie globale de toute communauté ecclésiale que le sacerdoce ministériel : le baptême me nomme enfant de Dieu, je suis promis à l’action de l’Esprit, je deviens frère, sœur du Christ en personne… et appelé à des ministères à venir.

Le baptême nous met sur une route ouverte, chemin du long pèlerinage de la vie.

Il nous inscrit à l’intérieur d’une famille, la famille des élus du Seigneur; il nous donne de participer à la vie collective de la chrétienté. Comme un passeport qui te permet d’aller dans plusieurs pays. Passeport fouillis en moins. Liberté en plus!

Le baptême élargit le champ de nos regards. Désormais, tu fais partie de la famille des chercheurs du sacré, aligné selon une tradition ouverte elle-même à l’universel.

Il ne serait pas faux de rappeler en passant que notre Èglise catholique est aujourd’hui une des institutions les plus accessibles à tous les continents et pays de la terre… Plus même que les nations dites unies.

Il ne faudrait pas oublier enfin ces baptêmes de désir, dont parlaient davantage les spirituels d’autrefois. C’est-à-dire : toute personne de charité et de contrition parfaite est en un sens baptisée dans l’Esprit et sauvée.

Voici pourquoi et depuis quelques années le baptême de Jésus est devenu une des célébrations liturgiques parmi les plus signifiantes de l’année. Concluons cette liturgie de la Parole en nous rappelant tout à coup ensemble que baptisés nous croyons ensemble au même Jésus Fils du Père, né de Marie, ressuscité, aujourd’hui avec nous en assemblée, église veut dire assemblée, aidés de l’Esprit, tous, toutes en route vers la vie dite éternelle. Que la musique vienne comme baptiser nos mots et peut-être les racheter!


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