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Quatrième dimanche du Temps Ordinaire

8 février 2009

Quelle est notre attitude face à la souffrance des autres?

Monique Morval

 

Monique Morval

Les lectures d’aujourd’hui nous parlent de personnes qui souffrent… En relisant l’histoire de Job, on comprend qu’il soit profondément déprimé… Job, un homme juste, riche et comblé, a tout perdu : ses biens ont été pillés, ses troupeaux ont été décimés, sa maison s’est effondrée, ses enfants ont péri, et il est atteint d’une sorte de lèpre… Il lui reste quand même sa femme et quatre amis : comment réagissent-ils aux malheurs qui l’accablent? Écoutons-les… Sa femme d’abord : « Vas-tu persister dans ton intégrité? Maudis Dieu et meurs! » Un de ses amis : « Tu prenais soin des autres quand tu étais riche. Maintenant que cela t’arrive aussi, c’est toi qui fléchis. Ta piété ne tenait-elle qu’à ton bien-être? Adresse-toi à Dieu : en faisant souffrir, il répare et guérit. » Un autre : « Tu ressasses ces choses en des paroles qui soufflent la tempête. Si tu recherches Dieu, il veillera sur toi ». Le troisième : « Reconnais tes fautes : ta méchanceté est grande. » Et le dernier se met en colère… Piètres consolateurs! Alors que Job ne demande qu’une chose : « Écoutez mes paroles : c’est ainsi que vous me consolerez. »… Et la fin du récit est intéressante également : Dieu, voyant la piété de Job, le rétablit dans son bien-être d’avant, et double même tous ses avantages… Alors, ses frères, ses sœurs et ses connaissances d’autrefois viennent le visiter, le plaindre de ses malheurs et le consoler! Où étaient-ils avant?

Quel contraste avec l’attitude de Jésus!… La belle-mère de Pierre est malade : Jésus s’approche tout simplement, lui prend la main et l’aide à se relever… Le soir venu, on lui amène les malades et les possédés du démon : il les guérit tous sans distinction, sans poser de questions, sans faire d’enquête sur leur passé, sans les catégoriser en bons et méchants, sans rien demander en retour… Il n’établit pas de priorité, ni de liste d’attente. C’est au hasard des rencontres que la misère l’interpelle et il se trouve qu’il peut y faire quelque chose. Il ne crée pas de dépendance, met les gens en marche et part ailleurs… Il entend leur souffrance, leur tend la main, ne craint pas de les toucher… Et les foules accourent au-devant de lui, pleines d’espoir… Devant tant de détresse à soulager, il pourrait facilement faire un « burn out »! Mais il ne se laisse pas engloutir par la misère des autres : il prend du recul, se retire en un lieu désert et prie…

Que retenir de ces deux récits? Bien sûr, on ne peut s’empêcher de penser à ceux qui ont tout perdu dans les conflits armés ou dans les catastrophes naturelles, événements devant lesquels on se sent bien impuissant… Plus près de chez nous, il y a les sans-abri, qui souffrent du froid en cette période de gel intense : quand on lit leurs histoires, certains sont tombés de haut, comme Job… Il y a aussi toutes ces personnes touchées par la crise monétaire mondiale, qui perdent leur emploi, vivent de l’aide sociale : n’a-t-on pas tendance à les stigmatiser à l’instar des amis de Job, à les traiter de paresseux?… Et encore plus près de chacunE de nous, à St-Albert, dans notre entourage social ou familial, il y a des personnes qui souffrent, physiquement ou psychiquement : maladie, deuil, dépression… Sommes-nous attentifs à leur détresse? Sommes-nous de ceux qui atttendent qu’elles aillent mieux avant de les visiter, ou encore de ceux qui leur prodiguent de « bons conseils », ou au contraire de ceux qui les écoutent, leur tendent la main, sans les juger, sans les condamner, sans les catégoriser?

Sommes-nous comme les « amis » de Job ou comme Jésus? Être là tout simplement, écouter, accompagner… sans se laisser engloutir cependant par la souffrance de la personne en détresse, en prenant le recul nécessaire, le temps de prier et de se ressourcer… Pour plusieurs d’entre nous, la célébration du dimanche peut être ce lieu où l’on reprend des forces, avant de repartir. Prenons donc le temps de respirer à l’exemple de Jésus…


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