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2e Dimanche de l'Avent

7 décembre 2008

 

André Gaudreault et Danielle Gosselin

Commentaires pour le 2e dimanche de l’Avent
Pierre 3, 8-14 - Isaïe 40, 1-5, 9-11 - Marc 1, 1-8

Évocations pénitentielles

Réchauffement de la planète, turbulences économiques, conflits entre peuples, disparités et inégalités sociales, ici et ailleurs, peurs, inquiétudes et souffrances personnelles. Autant de situations et d’états qui nous renvoient à notre précarité, à nos fragilités.
Elles questionnent notre sens des responsabilités, notre vigilance face aux situations d’injustice, notre capacité à accueillir les personnes et à recevoir ce que la vie nous réserve.
Notre vie, collective et individuelle, est ainsi faite : elle comporte des passages, des temps.
Et certains d’entre eux sont plus difficiles.
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Dieu Père, nous reconnaissons nos torts. Et malgré la paralysie, la résignation, la culpabilité ou la désespérance qui peuvent nous habiter, nous sommes confortés par ta patience envers nous et par ton pardon;
Nous entendons ton invitation à nous convertir, c’est-à-dire à travailler maintenant à l’avènement de la terre nouvelle que tu nous promets.
Dieu Père, que nos moments de mort soient le terreau dans lequel germent nos renaissances.

Commentaire

Homélie 2e dimanche de l’Avent

 

 Les textes du jour en écho se répondent…
Ils nous rappellent la tendresse de Dieu, ils nous rappellent sa patience….
Ils nous appellent à aplanir sa route, à nous convertir, à rechercher une vie irréprochable.
Dieu nous presse de travailler à la venue du Royaume mais, dans Isaïe, c’est en toute tendresse, qu’Il dit : « Consolez, consolez mon peuple. Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que son crime est pardonné ». Puis, Isaïe poursuit dans une vibrante exhortation : « Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. » Et ce que j’entends, c’est : «Vous qui savez toute la compassion de Dieu, travaillez, travaillez à aplanir sa route et, si vous le faites, les ravins seront comblés, les montagnes abaissées puisqu’Il est avec vous.
 Par votre travail, sa gloire se révélera. Annoncez cette bonne nouvelle sur une haute montagne pour que tous l’entendent : « Il vient! Il vient! »

Jean-Baptiste reprend le même message en annonçant la venue prochaine du Messie. Il n’est pas un prophète comme ceux qui l’ont précédé. Il est le PRÉCURSEUR, celui qui vient tout juste avant Jésus.
Jean-Baptiste appartient déjà à la Nouvelle Alliance. Il annonce que la conversion, la reconnaissance de ses fautes en se faisant baptiser, assure le salut, la rémission des péchés. Le salut ne dépend plus de l’observance rigoureuse des nombreuses prescriptions de la Loi ni des rituels de purification. Ces rituels dont sont exclus nombre de personnes jugées irrémédiablement impures, en raison, par exemple, de leur métier comme les publicains, ou de leur état de santé : lépreux, aveugles, paralytiques.
Tous peuvent être sauvés!

Mais Jean-Baptiste, ce prophète libérateur, qui exhorte et menace, s’efface humblement devant Celui qui vient après lui, Celui qui baptisera dans l’Esprit. Il dit : « Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. »
C’est Dieu qui vient, avec toute la puissance de son amour.

Par ailleurs, quand Pierre s’adresse à ses disciples, dans la lettre que nous avons lue plus tôt, Christ est déjà venu! C’est dans le temps de l’Esprit qu’il s’adresse à nous, ses « frères bien-aimés »
Il nous rappelle que le temps nous est donné à tous, tout le temps dont nous avons besoin pour préparer le chemin, aplanir la route pour que vienne le Seigneur Dieu.
Qu’il vienne, qu’il advienne, ce Sauveur que nous attendons et qui est déjà là.

C’est la Parole de ce dimanche qui, à travers ses accents poétiques, nous invite instamment à nous mettre au travail; travailler à l’amour, la justice, et la paix dans notre monde, en nous, autour de nous, dans ce temps qui est le nôtre, et qui est présentement un temps de bouleversements, de crise financière, économique et même politique.

Mais en quoi ce qui arrive maintenant est-il si différent? Ne sommes-nous pas déjà conscients et concernés par toutes ces guerres, ces catastrophes naturelles, ces inégalités sociales, cette pauvreté, ces crises qui perdurent et se reproduisent à l’infini?

Nous savons que la crise économique actuelle risque de toucher encore plus durement les plus vulnérables, d’accentuer les problèmes sociaux et personnels, d’augmenter la précarité, l’insécurité, la détresse.
Mais cette fois, et c’est peut-être ce qui est différent, elle touche également ceux et celles d’entre nous qui ont l’habitude d’être à l’abri, en sécurité et de ne pas se sentir menacés, déstabilisés.
En ce sens, elle peut être un révélateur de notre condition humaine à tous, de notre fragilité et de l’illusion de sécurité que procurent les possessions matérielles.

Notre réaction en sera-t-elle une de peur, de repli sur soi, de calcul? Allons-nous arrêter de donner aux plus démunis, aux organismes qui leur viennent en aide alors que leurs besoins sont plus criants que jamais, pour ne pas se priver de ces petits luxes auxquels nous sommes habitués?
N’est-ce pas au contraire une occasion unique de vivre en solidarité avec les autres, ceux et celles qui autour de nous, proches ou lointains ont besoin de nous?
Ce temps difficile peut-il être l’occasion d’un changement de perspective? Ne faut-il pas qu’un certain monde s’écroule pour que les valeurs de solidarité, de partage et de justice renaissent, comme de petites pousses tendres sortent du sol après un feu de forêt?
N’est-ce pas dans nos fragilités, nos vulnérabilités, que se révèlent souvent nos forces les plus profondes, celles qui nous permettent de transformer les catastrophes en occasions de dépassement pour que se manifeste le meilleur de nous-mêmes?
« Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu » nous dit Isaïe. Cet appel à travailler à l’avènement d’un monde meilleur, nous savons bien qu’il s’adresse encore à chacun et chacune de nous, personnellement, mais aussi collectivement, en communauté.
Ouvrir des chemins, inventer de nouveaux moyens, à la mesure de nos possibilités; participer à ce qui existe déjà : soutenir ces personnes et ces groupes engagés dans des actions non seulement humanitaires mais humanisantes…nous joindre à eux pour démultiplier nos actions…

 Ce 2e dimanche de l’Avent, nous invite à « préparer la venue du Sauveur »dans nos vies. Il nous rappelle aussi qui est ce Sauveur que nous attendons.
C’est Celui qui appelle à travailler avec lui pour que jour après jour vienne Son Jour, ce jour de justice et de paix.
Celui qui, comme un berger, nous guide, nous conduit, nous rassemble et nous porte sur son cœur, celui qui redonne force et courage.
Il vient, Il est déjà là…C’est sa lumière qui repousse la nuit, les ténèbres de nos peurs.
Il habite en nous, ranime nos forces, ouvre nos cœurs et nos mains.
Il vient, Il est là, au cœur de notre humanité, de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté qui travaillent quotidiennement à l’avènement d’un monde d’amour, de justice et de paix.
N’avons-nous pas raison de chanter que notre temps, ce temps de crise, est le temps favorable, celui qui nous est donné, qui nous est confié, pour que s’ouvrent nos yeux, nos cœurs, nos mains?
En toute confiance…puisqu’Il est là, Il vient!

 

Danielle Gosselin


 

Intentions de prière : Voici que je fais un monde nouveau, il germe déjà, ne le voyez-vous pas?

  1. Dieu Père, à l'approche de cette période de festivités, dans le souvenir de la présence parmi nous, de Jésus pauvre et exclu, nous sommes Sa tendresse pour les plus démunis.
  2. À l'approche de cette période de réjouissances, dans le souvenir de la présence fraternelle de Jésus parmi nous, nous sommes Son coeur pour nos proches et nos voisins les plus seuls.
  3. Dieu Père, alors que nous marchons vers la lumière de Noël, dans le souvenir de la présence de Jésus qui ne s'est pas abandonné à l'obscurité, nous sommes Son regard pour nos proches malades ou angoissés.
  4. Sur le point de célébrer la venue de ton amour parmi nous, Jésus, et dans le souvenir de sa présence inoubliable aux personnes, nous sommes Sa confiance envers celles et ceux qui cherchent de raisons de vivre.

Après la communion

Est-il normal que les enjeux collectifs soient tellement axés sur notre sécurité et notre prospérité et si rarement sur la construction d’une société juste? L’encyclique papale ‘Popularum Progressio’ a plus de 40 ans et reste d’une brûlante actualité. En voici quelques extraits :
(http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_26031967_populorum_fr.html )

Le développement des peuples, tout particulièrement de ceux qui s'efforcent d'échapper à la faim, à la misère, (…) à l'ignorance; qui cherchent une participation plus large aux fruits de la civilisation, une mise en valeur plus active de leurs qualités humaines (…) est considéré avec attention par l'Eglise.
L'Église (...) appelle chacun à répondre avec amour à l'appel de son frère
Combattre la misère et lutter contre l'injustice, c'est promouvoir, avec le mieux-être, le progrès humain et spirituel de tous, et donc le bien commun de l'humanité. La paix (…) se construit jour après jour, dans la poursuite d'un ordre voulu de Dieu, qui comporte une justice plus parfaite entre les hommes
Vous tous qui avez entendu l'appel des peuples souffrants, vous toutes qui travaillez à y répondre, vous êtes les apôtres du bon et vrai développement qui n'est pas la richesse égoïste et aimée pour elle-même, mais l'économie au service de l’humain, le pain quotidien distribué à tous et à toutes, comme source de fraternité et signe de la Providence.

André Gaudreault et Danielle Gosselin


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