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1er Dimanche de l'Avent

30 novembre 2008

Commentaires pour le 1er dimanche de l’Avent

Virginie Boelen, Guy Lapointe et Denis Tesson


Isaïe 63, 17-19; 64 2b-7 -Marc 13, 33-37
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Introduction au Temps de l’Avent :
Comme vous pouvez le constater, nous attendons notre second enfant. Quelle merveille, mon cœur est rempli de joie!
Ce qui est extraordinaire et tout particulièrement en cette période de l’Avent, c’est cette sensation que notre enfant est là, il est présent mais n’est pas encore dans nos bras : il va venir. Et bien, n’est-ce pas la même sensation dans le cas de l’attente du Seigneur : il est là, il est présent mais pas encore, peut-être, devant nous de façon tangible.

Ainsi se vit cette confiance de sa venue qui se manifeste au quotidien.
Parfois je suis inquiète. Suis-je à la hauteur d’un tel présent de Dieu?

Dieu est là et veille.
Ainsi, la force de vie, la force d’aimer, la lumière sont là et le miracle sera dans mes bras dans quelques semaines.
N’est-ce pas une leçon d’espérance par dessus tout?

Telle est aussi notre humanité, vivant dans l’incertitude du monde actuel mais habitée par une force d’espérance inébranlable. Malgré la fragilité de la vie, malgré le mal, la souffrance, l’échec, il y a une certitude; ce roc sur lequel je m’appuie : l’Espérance du Sauveur qui, lui aussi, est là et viendra dans quelques semaines.

Venez, divin messie, nous rendre espoir et nous sauver;
Vous êtes notre vie,venez, venez, venez!

Commentaire :
Oui, vivement que revienne le maître de la maison, celui qui enfin remettra les choses en ordre, qui complimentera les serviteurs fidèles et enverra dans les ténèbres les gaspilleurs, les paresseux et les voleurs.

Parmi les serviteurs de cette maison, comme dans la banlieue de Sodome, il y en a peut-être un qui passe ses nuits à guetter le retour du maître, à attendre la venue de l’envoyé qui fera enfin régner le droit et la justice sur ce monde corrompu.

Ce serviteur, cette servante qui se lamente dans sa nuit, est-ce moi? est-ce nous?

C’est le temps de l’attente, c’est le temps de veiller :
Veiller les uns sur les autres, est-ce attendre que la paix s’installe?
Veiller un mourant, est-ce attendre qu’il s’éteigne?
Être enceinte d’un enfant, est-ce attendre?
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Attendre. Non, ce n’est pas le terme approprié.
Je n’ai jamais été aussi active que depuis que nous avons appris la merveilleuse nouvelle de sa venue. Un tel évènement qui changera notre vie : cela se prépare. En cela, je demande à L’Esprit Saint de nous éclairer et nous guider chaque jour et chaque nuit.
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L’évangéliste Marc, comme les premiers disciples, attendait le retour imminent de Jésus.

L’épisode que nous avons lu s’insère, chez Marc, dans une longue description de fin du monde, par un Jésus que l’on sent troublé par l’échec et l’incompréhension.

Pourrions-nous essayer, sur le même thème, de construire une autre parabole, plus positive :

Jésus parlait à ses disciples de son départ. Jésus parlait à ses disciples de la discrétion de Dieu. Il leur dit cette parabole : il y avait une maison, il y avait un jardin. Le maître de la maison avait choisi ses serviteurs, leur avait enseigné comment prendre soin de son domaine. Il les aimait. Il les aimait avec une indulgence infinie, comme une mère aime ses enfants adolescents.

Puis il était parti et nul ne savait s’il allait revenir. « Veillez sur mon domaine avait-il dit, car c’est le vôtre ».

Tant de merveilles et tant d’abondance portaient l’empreinte du maître! Ainsi, il semblait présent en toutes choses, comme s’il les avait personnellement façonnées. Et, même si le maître était absent, les serviteurs pouvait évoquer le souvenir de sa présence et refaire les geste qu’ils lui avaient vu faire. C’était comme s’il venait toujours à leur rencontre. Comme si, sans déranger, il continuait de veiller sur eux en permanence.

Mais les serviteurs ont récolté sans semer, ont gaspillé, se sont querellés. Ils sentent de plus en plus peser l’absence, le vide, le silence. Un matin se lève sur le domaine négligé. C'est le temps des semences. Les serviteurs se rassemblent. 'Que nous faut-il faire?' se demandent-ils les uns aux autres.

Ils décident de semer. Le maître serait heureux de les voir semer. Mais c'est d'abord pour eux qu'ils oeuvrent. Pour que le champ puisse produire, pour que la vigne porte du fruit.

Le souvenir du maître les habite. Il ne les a pas abandonnés. Son absence est une demeure; son silence est un lieu de rendez-vous. Le maître de la maison est parti en voyage... Et si c'était nos routes qu'il empruntait? S'il nous donnait rendez-vous sur le chemin?

Les serviteurs veillent au domaine. Et c’est Dieu lui-même qui veille au sein même de leurs attentes!

Soyons ces veilleurs qui naissons à la vie! Prenons en charge cette vie et ce monde, car c’est nous qui construisons le Royaume de justice et de paix qui nous est promis.
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Les serviteurs ont beaucoup travaillé. Ils travailleront longtemps encore. Mais le temps est venu pour eux de faire la fête : du blé, ils ont fait du pain; du raisin, ils ont fait du vin... et du jus pour les enfants. Car ils ont des enfants, et des petits-enfants, auxquels ils transmettent le souvenir du maître, un souvenir qui leur donne aujourd'hui de l'espérance pour la veille et du souffle pour la route.

 

Après la communion (d’après Paul Tillich – The shaking of the Foundations p. 152)

Nul ne possède Dieu, nul ne peut le convoquer, le mettre à son service.
Comment Dieu pourrait-il être possédé?
Un être humain, on ne peut que l’attendre. Même dans la communion la plus intime entre deux êtres, il reste un élément de non-possession, de non-connaissance et d’attente.
Ainsi, Dieu, infiniment libre, nous devons l’attendre de la façon la plus absolue et la plus radicale. Pour nous, il est Dieu, précisément dans la mesure où nous ne le possédons point… Le moyen d’avoir Dieu, c’est de ne pas l’avoir.



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