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Saint-Albert-Le-Grand de Montréal
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21e dimanche ordinaire A

24 août 2008

 Qui suis-je? Qui sommes- nous?

Guy Lapointe

Guy Lapointe

Rom. 11, 33-36

Matt. 16, 13-20

 

Étonnante cette interrogation de Jésus sur lui-même. Un moment de recherche d’identité, dirions-nous aujourd’hui. « Le Fils de l’homme, qui est-il d’après ce que disent les hommes? », demande Jésus. Il manifeste le besoin de vérifier ce que les autres pensent de lui, à un moment où il savait que ses jours étaient comptés et dans un lieu, à Césarée-de-Philippe, où il y avait de nombreux temples dédiés à des dieux différents. Allait-on l’oublier après sa mort? Quelque chose de sa mémoire restera-t-il? Bien des questions en tête… Les disciples tentent de répondre, en disant au mieux ce qu’ils entendent autour d’eux. Pour les uns, tu es un des prophètes; pour les autres tu es un tel… « Et pour vous, qui suis-je? ». Et si je nous posais la question : « et pour nous aujourd’hui qui est Jésus? » Qu’aurions-nous à répondre? Je ne le ferai certainement pas à votre place. À chacune et à chacun de répondre dans le silence de sa vie et de sa mémoire. Une chose est certaine, pour des femmes et des hommes de toutes cultures et religions et même des incroyants, on reconnaît en Jésus une grande figure de l’humanité. Mais souvent ils en restent là. Beaucoup d’admiration pour Jésus. Et après…

En posant cette question : « qui suis-je? », Jésus se pose des questions sur lui-même. Rien de plus normal. Nous le faisons tous et toutes heureusement à bien des moments de notre vie. Mais d’expérience, on le sait aussi, quand, dans un couple ou même dans une relation d’amitié, l’un demande à l’autre : qui suis-je pour toi? C’est que, le plus souvent, il y a un nuage à l’horizon. Alors ce peut être une étape importante pour l’avenir de la relation. En posant la question à l’autre, ne se la pose-t-on pas à soi-même? Qui suis-je pour toi? Au fond, qui suis-je? Gardons cela entre nous, avons-nous le goût de dire…

De ses disciples, pas plus que de nous aujourd’hui, Jésus n’attend une réponse unanime. Ce qu’il leur demande, c’est ce qu’il représente pour eux. Les disciples sont-ils capables de lui faire confiance à ce point qu’ils y voient le visage humain de Dieu. Jésus dit : cela se passe entre moi et vous. N’en parlez pas, gardons cela entre nous…

 Si on posait cette question à des personnes autour de nous ici dans notre milieu, quels types de réponses aurions-nous, à un moment où individus ou groupes ont du mal à dire leur foi en Jésus? Lorsque, dans les médias, un artiste ou une personne politique affirme sa foi, tout le monde est surpris de cette bravoure.

Comment cette connaissance de Jésus se transmet-elle? Cette relation à la mémoire de Jésus se vivra de diverses manières, en fonction de chacune de nos histoires personnelles. Chacune et chacun, nous avons notre chemin de rencontre avec Jésus. Il n’y a pas de chemin tout tracé. Cette connaissance, Jésus le dit à Pierre, vient du Père.

Mais il y a deux voies privilégiées : celle de l’expérience personnelle et celle de l’expérience communautaire, deux voies qui se rejoignent. Notre expérience de vie personnelle, notre expérience de foi personnelle; là où on se pose la question : qui suis-je en regard de la vie, en regard de mon expérience de foi, de ma mémoire de Jésus? Si on répond aussi vivement que Pierre, c’est que le Père nous a révélé quelque chose de lui, c’est que la vie nous a révélé quelque chose de lui. Alors continuons le travail, continuons les pistes de réponses et d’interrogations. N’est-ce pas cela la foi?

Mais cette expérience personnelle ne peut se vivre sans l’expérience communautaire. Quand nous nous rassemblons pour faire l’eucharistie, pour célébrer le pardon pour prier ensemble, c’est là que nous pouvons nous donner des débuts de réponse ensemble, c’est là que nous pouvons faire l’expérience de ce que Pierre voulait dire en affirmant fortement « tu es le Messie ».

Pierre a répondu vivement : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant! » Jésus semble lui dire : si tu crois à ce point, maintenant avec ce que tu es, tes grandeurs et tes faiblesses, mets–toi au travail pour en aider d’autres. Tu es une pierre vivante sur laquelle tu peux construire une vie dans la suite de ce que j’ai voulu vivre avec vous. Prends-la tête. Ne serait-ce pas cela devenir responsable dans l’Église? Tout à coup ce serait cela la responsabilité de Pierre dans l’Église. Pierre, tu as un rôle important et significatif à jouer, et cela malgré toutes ces limites. Si tu consens à ce travail : « Je te donnerai les clefs du Royaume ». On est alors loin de la mise en place d’une primauté structurée, à un point tel qu’elle risquerait d’enfermer nos expériences de foi et de reconnaissance de Jésus à même nos cheminements et nos engagements dans le monde.

Jésus dit à ses disciples : ce qui vient de se passer entre nous, n’en parlez pas maintenant. Quand je ne serai plus là, il faudra bien que quelqu’un en parle. Et qui d’autres que vous, dit-il à ses disciples et à Pierre. Et qui d’autres que nous aujourd’hui peuvent continuer de chercher et de tenter de dire, de transmettre qui est Jésus.

Nous vivons, autant dans notre expérience croyante, que dans la culture et la société, des changements profonds à bien des niveaux. Pourquoi ne pas regarder tout simplement devant soi, faire confiance à cet homme magnifique et à qui Pierre a dit : « Tu es le Fils du Dieu vivant. » À nous maintenant de relever le défi…


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