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La Nuit de Noël

25 décembre 2007

Guy Lapointe



Luc, 2, 1-14

                                                                                    

Goûter Noël autrement

À chaque année, le même récit de naissance qu’on écoute avec étonnement, tout comme on refait les mêmes gestes, toujours nouveaux, à chaque Noël… Autour de cette histoire de naissance, on ne s’est pas gêné d’ajouter du merveilleux. Dans certains récits, au long des âges, on raconte qu’à minuit les animaux s’agenouillent et que les abeilles chantent  un psaume. Le récit dit le merveilleux de toute naissance. Et Dieu naît au monde comme tous les enfants.

Je suis frappé par l’émouvante persistance de ce temps de Noël. On se retrouve encore une fois pour célébrer cette fête à multiples facettes qui reflètent ce que nous portons en nous de meilleur, ce que l’humanité porte de meilleur : le goût de vivre, le goût d’aimer, le goût de prêter attention à l’autre, à l’étranger, et aussi le goût de donner et de partager. Des gestes et des valeurs, que nous oublions peut-être dans le quotidien de nos vies, mais que la fête de Noël vient comme relancer à chaque année.Nativité

Le tout premier récit de la Bible se lit telle une incantation : « Il y eut un soir, il y eut un matin… ». C’est ainsi que la Bible, dès longtemps, nous a appris à compter les jours qui passent, à prendre la mesure du temps qui passe. « Il y eut un soir, il y eut un matin… » Et entre les deux : la nuit et quelle nuit! L’immense nuit de l’humanité avec ses joies, ses tristesses, ses faims de toutes sortes. Et comme nous le chantons, dans nos vieux cantiques, nous sommes, ce soir, au cœur du mystère de la « douce et sainte nuit ». 

Cette nuit nous rejoint encore. On a l’impression parfois qu’on s’accroche aux branches de sapin pour donner sens à la vie, aux relations, au temps qui passe. Parviennent encore quelques rayons de l’étoile de Bethléem. Cette fête, avec toutes ses ambiguïtés, a raison d’exister… Oui, c’est vrai qu’il y a des moments et des gestes d’exagération autour de cette fête, dans sa préparation. Mais on est ici ce soir parce qu’on se souvient encore de la naissance de Jésus et qu’on en cherche toujours le sens dans nos vies. Cette fête a le mérite d’exister… Elle est accueillie comme toutes les pauvretés qui se cachent dans l’abondance, dans l’attente d’une  transformation. À Noël, l’enracinement de la foi se manifeste le mieux….

Une fête qui se vit et  se joue à multiples expressions. Une fête  pleine d’humanité où le socle de ce qu’il y  a de meilleur en chacune et chacun tente de se manifester parfois gauchement. Quand il y a un désir, chez la majorité, de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre, ce n’est pas rien. Cette fête rappelle que nous sommes sensibles à cette naissance de Jésus dans  notre monde. Cet enfant se révélera un homme dont le sens de la vie, de l’attention aux autres aura marqué le monde. Il fait  trop penser à Dieu, on le dira Fils de Dieu. C’est pour cela que le récit de sa naissance a été raconté dans un contexte si merveilleux, avec, à la fois des gens ordinaires, les bergers, mais aussi des êtres d’un autre monde, les anges, les mages, des chants et des paroles qui nous rejoignent, tout ce monde se reconnaît dans cette naissance.

 

Oui Noël, souvenir d’une nuit de naissance, est une fête de Dieu qui se fait le prochain tout un chacun. Nuit où Dieu incite chacune et chacun à se faire le prochain de lui-même. N’a-t-on pas parfois du mal à s’aimer?

Nuit de Noël, nuit où Dieu invite les jeunes comme les vieux de tous les temps et de tous les lieux à se regarder d’un regard différent, un regard qui ouvre les yeux vers la paix.  Alors fêtons, avec tout ce qui nous rend encore plus humain; renouons avec nos traditions. Dieu qui vient au monde en Jésus ne nous ouvre-t-il pas l’avenir? Ne nous projette-t-il pas dans l’avenir. Dieu va de l’avant. Le salut est plus près de nous… Nous marchons et nous fêtons de souvenir en avenir…

Fêtons la vie. Fêtons Noël pour les temps présents, pour donner de l’élan à nos défis et à nos rêves les plus profonds. Fêtons Dieu dans le souvenir de la naissance de Jésus et dans l’avenir que cette fête ouvre comme toutes les naissances d’enfants. Fêtons le meilleur de ce que nous sommes… Oui, « il y eut un soir, il y eut un matin… » Et entre les deux : la nuit! Et quelle nuit! Joyeux Noël!

 


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