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19e Dimanche du temps ordinaire

12 août 2007

Laurent Dupont
Laurent Dupont
He 11, 1-2; 8-10; 13-16
Luc 12, 32-37

En ce dimanche d'été, voici à nouveau, en gros plan, sous les projecteurs de la liturgie, la figure d'Abraham que les Livres saints de la Bible désignent familièrement comme « notre père Abraham ». Que les Juifs qui voient en lui la racine de leur race, l'appellent ainsi, c'est normal. Que les premières communautés chrétiennes et nous à leur suite fassions de même, cela signifie que sur le plan de la foi et de l'espérance, nous reconnaissons en lui, dans son attitude devant la vie, le premier exemplaire, le prototype de l'existence croyante, de l'homme d'espérance. C'est ce que célèbre le fameux passage extrait de la lettre aux Hébreux que nous entendrons.

Quand à l'évangile du jour selon Luc, même si nous croyons que la fin du monde n'est pas pour demain, et que l'humanité a devant elle — en dépit des menaces écologiques — une interminable histoire, il nous invite à rester toujours dans l'impatience d'un avènement de Dieu. Ce n'est donc pas en étant blasés devant le cours des événements que nous serons fidèles à l'évangile. Celui-ci nous incite à mobiliser toutes nos énergies pour être disponibles à l'inattendu — qu'il serait vain par définition d'attendre — mais qu'on salue de loin dans l'espérance en s'adonnant à nos tâches quotidiennes.

La lettre aux Hébreux dans l'extrait entendu et la lecture évangélique selon Luc nous ont rappelé fermement qu'aux yeux de notre foi l'histoire humaine orientée vers l'avenir évolue. Évidence! direz-vous? Pas du tout, si l'on songe que pour les peuples voisins et contemporains d'Israël, l'histoire était un perpétuel recommencement, un « éternel retour »; autrement dit, ce qui arrive devait arriver puisque contenu en germe dans un événement originel. Les choses adviennent de manière aveugle puisqu'on sait trop bien où elles aboutissent. En revanche, Abraham « partit sans savoir où il allait ». Avec lui, l'histoire spirituelle de l'humanité — individuelle et collective — prenait un nouvel essor parce qu'elle était vécue dans la foi comme le lieu même où s'accomplissait une promesse avec toutes les surprises qu'un tel accomplissement peut nous réserver. En effet, une promesse n'est pas une connaissance anticipée de l'avenir. Elle est l'expression dans le temps d'un amour impatient de se déployer, et du coup appelle et fonde une espérance. Si bien que la lettre aux Hébreux compare les croyants à des voyageurs en quête d'une patrie, d'un lieu d'appartenance et de ressourcement : « S'ils avaient pensé à celle qu'ils avaient quittée, ils auraient pu y revenir; mais ils aspiraient à une patrie meilleure ».

Quant aux paroles de Jésus, elles indiquent qu'« attendre le retour du maître » pour des disciples, ce n'est pas attendre quelque chose dans une sorte d'attentisme, mais dans la vigilance espérer quelqu'un, préparer sa rencontre. En effet, dans l'espérance nous ne sommes pas livrés à un futur énigmatique et aveugle, mais à un avenir mystérieux qui requiert notre consentement. Le destin n'est que le nom païen de l'avenir; son nom chrétien, c'est l'espérance. Étrangers et voyageurs dans le monde, les croyants voient dans l'avenir l'éventualité de rencontres fécondes qui changent le sens de la vie. Car rencontrer sans réticence le premier venu de mes frères ou sœurs humains, c'est se disposer à accueillir Dieu lui-même — qui est le nom même de la foi — et d'en recueillir l'espérance comme un fruit. Oui, il y a un lien à établir entre foi et fécondité. Ainsi Abraham fut affronté à l'expérience de la stérilité et du grand âge : il n'avait pas d'enfant ni de descendance. En dépit de cette limite radicale, en s'appuyant sur la promesse de Dieu, il fit d'expérience cruciale que son départ et sa mise en marche pouvaient être féconds comme tout geste de vie accompli par et dans l'amour.

Rappelons-nous l'hymne à l'Amour de Paul aux Corinthiens :

L'Amour répare tout et fait confiance en tout. Il espère envers et contre tout. Il tient bon malgré tout. L'Amour ne sera jamais dépassé. Il est éternel!

 


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