Les lectures et les chants nous y invitent : parlons de prophéties. Rien de neuf. Tous les jours, on nous prophétise le temps qu’il fera la semaine prochaine. Des médicaments nous prophétisent une guérison éventuelle. Les maisons de sondage? Quand les élections viendront, chaque candidat nous prophétisera sa victoire. Notre pouvoir d’anticipation, de prévision, de planification est tel qu’il augmente avec la vitesse de nos vies et notre peur de l’imprévu.
Ceci parce que aujourd’hui, la parole est aux prophètes. Témoins privilégiés: Jérémie et Jésus.
Qu’est-ce qu’un prophète? Tout simplement quelqu’un que l’avenir provoque.
Ils sont nombreux et importants dans la Bible. Le cas de Jérémie « Ne tremble pas, lui dit le Seigneur. Je suis avec toi. Je fais de toi une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze ». On sait la suite : Jérémie a trop prophétisé, il est rejeté, déchu, exilé en Égypte…
Jésus de Nazareth : il parle, il parle, on l’écoute, puis on s’en débarrasse… Il nous fait déjà penser aux prophètes de notre temps (…de mon temps) Gandhi, Martin Luther King, Mgr Romero, Pierre Claverie. Tous éliminés du fait qu’ils ont agi et parlé sur appel, au nom du bien commun et avec charité.
Venons-en à Jésus, notre référence essentielle « N’allez pas croire que je suis venu abolir la loi ou les prophètes » (Mt 5, 17). Dans son entourage certains croient qu’il est lui-même un ancien prophète revenu sur terre (cf. Lc 9, 8 et 19). On connaît son admiration pour Jean Le Baptiste qui, à son avis, est le plus grand (Lc 7, 28).
De toute évidence, selon la même tradition biblique, n’est pas prophète qui le veut. Il faut être appelé, agir au nom du bien commun, avoir un don…, ça ne s’improvise pas. Il s’agit d’une vocation donnée, reçue, et non proposée par soi-même. Qui s’improvise prophète n’est guère crédible. La vérité du prophète vient aussi qu’il ne parle pas simplement en son nom : il sera plutôt un être de solidarité.
À propos des prophètes encore, des mises au point importantes ont été faites par quelqu’un qui s’est identifié ouvertement à Jésus, Paul de Tarse : dans le plan de Dieu, le prophétisme serait accidentel. Le meilleur est ailleurs : le texte est revenu vendredi aux funérailles de quelqu’un qui fut prophète à sa manière : L’abbé Pierre (décédé le 22 janvier 2007).
J’aurais beau être prophète,
Avoir toute la science des mystères
Et toute la connaissance de Dieu,
Et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes,
S ’il me manque l’amour,
Je ne suis rien.
J ’aurais beau distribué toute ma fortune aux affamés,
J ’aurais beau me faire brûler vif,
S ’il me manque l’amour,
Cela ne me sert à rien.
Un jour les prophéties disparaîtront, voir même la
connaissance que nous avons de Dieu. En effet cette connaissance est
partielle, nos prophéties aussi sont partielles. « L’essentiel
est dans l’amour, l’amour de charité. » (Cor 13, 2
ss)
Résumons vite. Pourquoi Jésus de Nazareth est-il, en un sens, le grand prophète qui nous rassemble ce midi et reconnu comme tel par les toutes premières communautés chrétiennes?
Le plus grand artiste de l’avenir qui soit, c’est Lui! « À qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68).
Enfin demandons à la musique de Walter, Seigneur Jésus nous venons vers Toi, d’apprécier pour nous ce goût prophétique de l’avenir qui nous a été proposé par Jésus de Nazareth.
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