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Communauté chrétienne
Saint-Albert-Le-Grand à Montréal |
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D'un cœur simple et libre
12 novembre 2006
32e dimanche du temps ordinaire B
Il y a à peine un mois, je sortais du couvent St-Albert
avec des vêtements sur mon bras. Près de la porte de sortie, quelqu’un était
assis sur une banquette. Je le salue; il me répond. Il ajoute ceci :
vous pourriez bien me donner un de vos vêtements; vous ne me semblez
pas dépourvu. Je lui réponds que j’avais besoin de mes
vêtements pour les prochains jours. Et la conversation se termine par
un sourire de part et d’autre. Une rencontre qui était de nature à nous
donner à penser, l’un et l’autre.
Dans la lecture évangélique de ce dimanche, Jésus nous attire
sur une terrain qui fait peur : le terrain de la générosité folle?
La générosité, nous la pratiquons tous de certaines manières,
mais c’est une générosité prudente. Jésus observe
les gens qui mettent de l’argent dans le tronc du Temple; des riches mettent
de grosses sommes. Ça le laisse assez froid. Mais soudain, Jésus
est aimanté par quelque chose de très différent : l’offrande
d’une pauvre veuve. La veuve que Jésus admire est d’une pauvreté à faire
tout craindre. Mais elle est riche d’une foi qui lui donne peut-être
envie de rire quand disparaissent ses dernières piécettes :
une certaine désinvolture! Nous voici dans la radicalité de la
foi, dans une attitude profonde et non seulement en train de mousser le succès
de la quête de dimanche prochain. La veuve est une des plus belles images
de Jésus : elle fait éclater la foi qui chasse la peur du
lendemain. Voilà pourquoi Jésus l’admire, elle est de sa
race. La veuve ne donne pas seulement ce qui lui reste pour vivre, elle se livre
elle-même comme si elle se donnait totalement à Dieu. Elle ne demande
pas comment elle va faire désormais pour vivre. Elle fait un saut dans
l’abandon total d’elle-même au Seigneur. Elle est vraiment
fille d’Abraham, elle espère contre toute espérance. Elle
se lance dans les bras de Dieu.
Regardant cette pauvre veuve, Jésus devait sans doute penser à lui-même.
Lui aussi devait livrer sa vie, abandonner toutes ses sécurités
humaines, perdre l’appui de ses amis les plus proches : Lui aussi
devait entrer dans l’abandon le plus total : Mon dieu, pourquoi m'as-tu
abandonné? Lui aussi devait s’en remettre uniquement à son
Père, dans la nuit de la confiance. Ce n’est qu’après
la nuit de la mort que la réponse du Père éclatera dans
la Résurrection.
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