Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal

Sur les pas de Saint-Paul

Au printemps dernier, j’ai marché sur les pas de Paul, avec Michel Gourgues, op. et un groupe organisé par le Collège dominicain d’Ottawa.

Je dois avouer que Paul ne m’avait jamais été bien sympathique. J’étais d’abord influencée par ses injonctions à l’égard des femmes (qui doivent être soumises à leur mari, ne sont pas autorisées à prendre la parole dans les assemblées, etc…)

Pourtant, par un concours de circonstances, j’ai décidé quand même de faire ce voyage. Tout en n’ayant aucune formation en théologie, c’est en parcourant les lieux où il a enseigné et fondé les premières communautés chrétiennes en Asie Mineure, la Turquie actuelle, et en Grèce, j’ai été fascinée à bien des niveaux. Non seulement par le rôle de Saint-Paul dans l’Église primitive, mais aussi par son importance pour la chrétienté tout entière et même par la correspondance entre le monde cosmopolite et pluraliste où il exerçait son action apostolique et notre propre société.

Ainsi, j’ai été étonnée d’apprendre qu’à l’époque de Paul, la ville de Corinthe comptait environ 500,000 habitants et que les chrétiens n’y étaient pas plus d’une centaine. Et si les catholiques « pratiquants » d’aujourd’hui nous paraissent peu nombreux, pouvons-nous penser que c’en est fini de la foi chrétienne en occident?

J’ai compris aussi à quel point Paul était véritablement fondateur du christianisme. Juif de la diaspora, vivant à Tarse, une importante ville de l’Asie Mineure, il était fils de pharisien et avait étudié à Jérusalem auprès de Gamaliel, un rabbin renommé de l’époque. Il parlait plusieurs langues, était de culture grecque et citoyen romain par son père. Ce qui lui donnait un immense avantage pour parcourir le monde et porter le message évangélique à l’extérieur des frontières de la Palestine. Il est donc notre apôtre, en quelque sorte… je n’avais jamais compris cela de cette façon.

Mais il a fait plus qu’apporter la « Bonne Nouvelle » aux non-juifs. C’est grâce à son intervention auprès de Pierre et Jacques que l’Assemblée de Jérusalem (cf Actes 15) a décidé de ne pas imposer aux païens convertis à la foi chrétienne, l’obligation de se conformer à toutes les prescriptions de la Loi juive, entre autres la circoncision. Ainsi, les premières autorités religieuses chrétiennes manifestaient une véritable ouverture aux autres nations, ce qui était un immense changement de perspective. L’Église d’aujourd’hui n’a-t-elle pas des défis du même ordre à relever?

Nous célébrons cette année, de juin 2008 à mai 2009, le 2000e anniversaire de la naissance de Saint-Paul. C’est peut-être l’occasion de renouveler notre regard sur son enseignement et de voir comment celui-ci a encore des implications actuelles et qu’il peut toujours nous inspirer.

C’est pourquoi j’ai voulu partager avec vous quelques-unes des découvertes étonnantes que ce voyage m’a permis de faire grâce à l’accompagnement de Michel Gourgues et au périple si intéressant que nous avons fait au-delà des aspects géographiques et touristiques qui n’étaient pas à négliger non plus.

Danielle Gosselin

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