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Quitter La Vie : Dialogue entre la Peur et l’Espoir

La grande maladie est entrée en vous à l'improviste; elle s'y est installée pêlemêle avec tout son bagage d'inquiétude, d'anxiété, d'insécurité et d'angoisse. Une douleur intérieure vous envahit.
Toutes les croyances et les certitudes qui colorent votre vie sont ébranlées et prennent une teinte de doute. La peur vous emprisonne.

Peur des douleurs physiques et psychiques. Mais la présence de vos proches et les soins médicaux et l'attention des infirmières vous sécurisent.

Peur aussi du moment de mourir. Ce sera la première fois. Vous ne savez pas comment faire. Vous êtes comme un enfant qui naît. Lui aussi ne sait pas naître. Pour lui aussi, c'est la première fois. Et il n'a pas le choix de naître ou de ne pas naître. Que d'inconnu devant lui! Ses pleurs disent son besoin d'être accueilli.

Peur surtout de l'instant d'après. Vous ressentez une immense solitude. Personne pour vous en parler. Personne n'est revenu, dites-vous. Non, personne, disent les uns. Oui, quelqu'un est revenu, disent les autres. Vous, vous connaîtrez la réponse, la vérité qui vous libérera de votre peur. Et ainsi la solitude sera achevée, l'inconnu sera connu. Tout cela, vous le vivrez avant nous.

Alors, aujourd'hui, en ce temps d'inconnu, que faire? Espérer? Mais espérer quoi au juste : espérer continuer à vivre ou à ne plus vivre?

Finir de souffrir dans votre corps et dans votre esprit, ce serait juste. Mais, ne plus espérer vivre ne seraitil pas faire offense à toute votre vie vécue avec tant d'espoir?

Ah, le fameux espoir! Lui aussi vous fait peur. Que se passeratil au moment de mourir? Que se passeratil après? En cet instant précis où nous quitterons le monde, en cet instant infiniment plus court qu'une attoseconde, laquelle est un millionième de un millionième de un millionième de seconde, nous vivrons la fin du temps qui se compte et le commencement du temps qui ne se comptera pas.

L'acte de mourir sera un acte généreux, car il conduira notre esprit humain à se libérer des limites imposées par notre corps et à réaliser ainsi sa plénitude. Cette plénitude mettra un terme à la finitude. Mourir sera un grand plus. Ce ne sera donc pas douloureux. Pour vos proches ce sera un départ, pour vous ce sera une arrivée.

C'est tellement grand que vous avez peur, je devrais dire que nous avons peur… Serons-nous dignes d'accueillir l'espoir de la plénitude de la vie? Seronsnous portés à le refuser?

Il est bon aujourd'hui de savoir que l'espoir est immatériel, qu'il fait partie de l'essence de notre esprit et qu'ainsi il ne peut pas mourir. Dans notre limite humaine, il est possible de nier l'espoir. Cela appartient à notre finitude. Mais l'espoir, au moment de mourir, deviendra libéré de notre limite. Il sera nécessairement au rendezvous de la liberté.

Voilà ce qui se passera au moment de la dernière attoseconde de notre vie. Il se passera un rendez-vous.
Et après avoir quitté la vie sur terre, comment se vivra ce rendez-vous avec l'espoir? Quitter La Vie : Dialogue entre la Peur et l’Espoir (suite)
Personne n'est revenu, ditesvous. Alors, allons questionner l'espoir luimême. Espoir, disnous, quel est ton nom ? Qui peut mieux parler de l'espoir que l'espoir?

Je me nomme, dit l'espoir, « Toi, autrement vivant ». Toi, faisant le plein de ton esprit, le plein de ton intelligence, le plein de ta volonté, le plein de ta dignité, ce dont nous avons rêvé toute notre vie. Faire le plein! Enfin, nous serons pleinement nous-mêmes dans toute notre individualité et notre personnalité, sans aucune entrave.

Ainsi, l'espoir demeurera vraiment existentiel; l'esprit étant bien plus grand que notre limite humaine, il ne nous sera plus possible de l'empêcher d'être esprit en plénitude. Enfin un esprit libre qui vivra son espoir de totale liberté.

Alors dans l'après, notre intelligence pensera la vérité et ne pensera que la vérité; notre volonté aimera la vérité et n'aimera que la vérité.

Dans ce dialogue entre la peur et l'espoir, déjà nous ressentons que les peurs se retirent, que l'éclipse s'amenuise pour laisser poindre la pleine lumière.

Et nous vous accompagnons dans ce dialogue, avec un grand silence et un grand respect envers vous.
C'est tellement fort ce qui déjà est commencé en vous.

François Lapierre


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