Notre temple à Montréal Communauté chrétienne
Saint-Albert-Le-Grand de Montréal
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Pourquoi Saint-Albert

Chaque dimanche ou presque, je participe  aux célébrations de notre communauté chrétienne de St-Albert-le-Grand. J’y communie, mais je dois bien reconnaître qu’il s’agit là trop souvent d’un geste au mieux respectueux et au pire machinal. À la queue leu leu, nous venons recevoir le pain  sans nécessairement partager après coup ce que nous avons ressenti (ou pas ressenti).  Une sorte de respect humain ou un  excès de discrétion m’empêchent   de partager le bonheur que nous avons eu de participer à une eucharistie vivante. Les enfants sont moins « coincés » que nous lorsqu’ils nous font part des temps forts de leur propre célébration. 
J’aime St-Albert parce que je sens que nous sommes heureux de nous rassembler  chaque dimanche; nous nous sentons réellement proches les uns des autres, nous  prenons parfois un verre dans l’église à l’issue de la célébration,  les enfants sont au cœur de la fête, nous échangeons des nouvelles, nous prenons connaissance des différentes possibilités d’engagement social ou politique,  en un mot nous avons le sentiment de faire partie d’une véritable communauté, tout imparfaite soit-elle. Il faut signaler, à ce propos, l’abus de vocabulaire que constituent les appellations du type « communauté chrétienne de St-X…» alors que la plupart des paroisses actuelles sont tout sauf une communauté. Il faut arrêter de jouer sur les mots.
À St-Albert, ces rassemblements du dimanche sont partie intégrante d’une célébration qui, en d’autres lieux, aurait à mes yeux beaucoup moins de sens. C’est souvent le cas  d’autres paroisses où je ne me sens guère enclin à m’ouvrir à mon voisin. Nous nous y plaçons les uns à côté des autres, mais nous ne sommes pas réellement rassemblés, à la différence d’un stade ou d’une salle de théâtre qui parfois amènent les spectateurs à se sentir unis et solidaires. C’est la raison pour laquelle je n’ai nulle envie d’assister à une messe, privée de cette dimension communautaire  qui seule peut assurer  une dimension universelle à ma foi.
Si je me suis peu à peu dégagé de la vieille et traditionnelle obligation d’assister tous les dimanches à une messe traditionnelle, c’est  pour faire le choix délibéré de participer, en communion avec beaucoup d’autres, à une célébration tant communautaire que personnelle et non pas pour me contenter d’assister à un rituel plus ou moins anonyme .  Lorsque je ne leur suis pas fidèle ou pour toute autre raison,   ces  rendez-vous du dimanche me manquent, même si les distractions de toutes sortes  l’emportent souvent sur le recueillement, même si  les gestes machinaux côtoient des temps de ressourcement. Mais cela n’est pas si grave, car ces partages en assemblée  ne se limitent pas à la célébration proprement dite et lorsque je m’attarde à penser à ce que j’ai pu vivre au cours de la célébration, il me semble que  la messe se prolonge tout au long de la semaine et ma pensée ne quitte pas   ceux et celles que j’ai  rencontrés le dimanche. Je les imagine aux prises avec leurs peines ou leurs joies, j’essaie de deviner ce qu’ils vivent dans leur tête et dans leur cœur; ils  m’apportent force et courage et, chacun à sa façon, constitue l’embryon de la communauté que nous tentons de former.  Dans la vie quotidienne, je me sens oppressé par beaucoup de souffrances autour de moi, et ces souffrances, je suis sûr qu’elles étreignent également  les cœurs  et les âmes  de la famille de St-Albert. Il y a aussi les joies, bien sûr, grandes et petites, mais il y a surtout le besoin d’être compris, d’être accompagné, consolé même.
Je sens que chaque dimanche, l’Évangile des Béatitudes, en alternance avec celui de l’enfant prodigue, pourrait être le nôtre; nous pourrions nous en nourrir, nous en repaître même, car notre fragilité est aussi grande que notre espérance. Ils sont nombreux ceux qui ont faim et soif de justice, ceux que la vie n’a pas ménagés. J’en côtoie régulièrement, et il m’arrive fréquemment de me sentir l’un d’entre eux.
St-Albert hors-les-murs peut alors poursuivre sa mission communautaire et être  ce lieu de paix et de sérénité qui se prolonge et s’amplifie après les célébrations, nous rendant ainsi plus proches et solidaires les uns des autres.
            

Hubert de Ravinel


Communauté chértienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal
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