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Dîner communautaire

Dimanche 16 janvier 2005, de 12h00 à 15h00


Mon ami Michel

Mon ami Michel est un documentaire du cinéaste Jean-Pierre Lefebvre qui tourne sa caméra vers son ami Michel Moreau atteint d'une maladie dégénérative alliant Parkinson et Alzheimer. Ce film est une chronique du quotidien, un hymne à l'amour et à l'amitié, un éloge de la lenteur et de la différence. Une séquence a été tournée à St Albert, lorsque Michel pouvait encore s'y rendre.

 

Le visionnement du film (98 min) et sera suivi d’un échange avec

Edith Fournier
conjointe de Michel Moreau

François Aboussouan
ami et médecin de Michel Moreau

Marie-Sybille Aboussouan
amie de la famille

Bienvenue à toutes et tous!

 On apporte un plat à partager

Pour information : Paule-Renée Villeneuve


Mon ami Michel.
Un hymne à l’amour et à l’amitié

par Jean Duhaime

Mon ami Michel est un documentaire du cinéaste Jean-Pierre Lefebvre qui tourne sa caméra vers son ami Michel Moreau atteint d'une maladie dégénérative alliant Parkinson et Alzheimer. Lors du dîner communautaire du 16 janvier, une quarantaine de membres de notre communauté ont visionné ce film et échangé avec Édith Fournier, conjointe de Michel, François Aboussouan, son ami et médecin et Marie-Sybille Aboussouan, épouse de François et amie de la famille.

Durant sa carrière, Michel a souvent rêvé de tourner un documentaire en solo, pour mieux partager l’intimité de ses sujets. C’est son ami Jean-Pierre Lefebvre, qui, avec la complicité d’Édith Fournier, réalise ce rêve en suivant pas à pas, avec la caméra de Michel, la progression de sa maladie. Le film permet de saisir sur le vif une vingtaine de tranches de vie qui s’échelonnent de septembre 2000 à septembre 2003, balisées par des dessins et toiles de Michel.

Quelques séquences nous font assister à des sorties que Michel effectue grâce à des amis. Accompagné par Gérard Bélanger, il participe à une eucharistie à St-Albert. Une exposition de ses œuvres fournit l’occasion de lui rendre hommage. On lui fait survoler la région de Montréal en avion. On le retrouve attablé à une terrasse le long d’un trottoir où s’animent des enfants, ou en train de participer à une activité musicale au Centre de jour d’un institut de gériatrie.

Les séquences les plus intimes et les plus touchantes se déroulent cependant à la maison. Au cours d’un entretien, François Aboussouan donne à Michel quelques explications sur la nature de sa maladie. Au temps des fêtes, Michel est visité par son petit-fils, dont il partage les jeux avec une joie évidente. Un groupe d’amis fidèles soutient Édith et Michel en leur offrant le repas du mercredi soir : « J’apprends ici la simplicité, la beauté du regard qui, chaque fois, me bouleverse », commente l’une de ces personnes. Ils sont également autour de Michel pour ses soixante-dix ans, chantant en choeur : « Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai ».

La tendresse d’Édith et Michel est palpable et audible. Leur amour a l’odeur des fleurs que Michel respire au jardin, où lui et Édith se disent leur désir d’échanger « quelque chose qui ne meurt pas […], toi, nous ». On les voit esquisser quelques pas de valse sur le balcon en fredonnant « Voulez-vous danser grand-mère...? ». Puis on les retrouve au lit, à discuter de leur relation : « Tu ne te plains jamais. Il y a un monde à l’intérieur de toi que je ne connais pas », soupire Édith. Et les deux de se répéter plusieurs fois les « je t’aime » des amants de toujours.

Un narrateur nous livre quelques extraits d’un texte où Michel évoque son « droit à la lenteur », tandis qu’on le voit se préparer pour la nuit… Les dernières images du couple nous le montre se berçant sur la galerie, dans la douce lumière de l’automne, pendant que Raoul Duguay murmure à nouveau : « Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai ».

Le visionnement de Mon ami Michel donne lieu à un véritable cœur à cœur entre les participants et les invités. Édith nous dit qu’elle a choisi de faire face à la maladie avec Michel, en cherchant « à découvrir la vie qu’il y avait dans cette situation »; cela représente pour elle « la part la plus intense de ma vie conjugale avec Michel ». L’évolution de leur relation les a amenés à une sorte de « purification de l’être », à une rencontre au-delà des mécanismes de défense derrière lesquels on se protège. « On n’a pas de temps à perdre, on va à l’essentiel ».

À ceux qui s’étonnent que Michel ne soit pas plus agressif dans ses comportements, Édith répond qu’à son avis l’agressivité des personnes atteintes d’une maladie semblable est liée à l’inquiétude. Lorsqu’elle sent poindre cette insécurité chez Michel, Édith cherche à le rassurer. Elle s’est découvert des capacités de patience et de douceur qu’elle ne se connaissait pas, une expérience que des personnes de la communauté ont aussi faite dans des circonstances similaires.

Mais la situation de Michel s’est beaucoup détériorée depuis la fin du tournage. Épuisée, Édith vient de signer une demande d’hébergement et s’en inquiète. Cela représente pour elle une nouvelle étape dans le deuil qu’ils vivent l’un de l’autre depuis longtemps. « C’est un peu comme s’il était dans une montgolfière et qu’il n’était plus rattaché à moi que par quelques cordes qu’on coupe une à une… ». Pourtant, selon certaines participantes, l’hébergement est probablement une bonne décision, car il permettra à Michel d’avoir les soins dont il a besoin, tandis qu’Édith pourra se consacrer davantage au maintien de leur relation.

Où Édith puise-t-elle son énergie? « J’ai foi en l’humanité », dit-elle. « La maladie de Michel a rompu mes défenses, mes projets de contrôler ma vie. J’ai lâché prise. Je n’ai pas de pouvoir sur les événements, mais j’ai un pouvoir sur la façon dont je vis les choses ».

 On peut se procurer une copie (DVD ou VHS) de Mon ami Michel auprès du réalisateur, Jean-Pierre Lefebvre, qu’on rejoint par téléphone au (450) 248-3295. Un autre film sur le même sujet, Édith et Michel, est disponible à l’Office National du Film.

 


Pour les dîners communautaires de janvier à mai 2005


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