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Communauté chrétienne St-Albert le Grand





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Vous avez été appelés à la liberté

Bruno Demers


Galates 5, 1.13-16
   Rois 19, 16b.19-21 Luc 9, 51-62               

Vous avez été appelés à la liberté. Cette phrase de la lettre de Paul aux Galates, qui nous a été lue ce matin, résonne d’une manière particulière en ce début des vacances. En effet, qui dit vacances, dit liberté par rapport à nos occupations habituelles, par rapport à nos engagements professionnels, du moins pour un temps. Ce qui fait tout de suite surgir la question : de quel type de liberté Saint Paul parle-t-il ce matin?    
           
En vacances, ça veut tout de suite dire liberté de faire ce qu’on veut quand on veut, du moins dans la mesure du possible. Mais, on s’en doute, Paul pense à autre chose quand il nous invite à vivre en personnes libres. Nous ne sommes plus soumis au joug de la Loi. Nous ne vivons plus dans l’état d’esprit tatillon qui consiste à observer les nombreux préceptes mis de l’avant à l’époque. Car la vie en communion avec Dieu se gagnait par l’observance méticuleuse de règles de pureté, de rituels de sacrifices, de pratiques morales ou sociales clairement définies.    
           
Non, Jésus nous a libérés du joug de la Loi, du joug de l’esclavage. Non pas de la Loi elle-même car cette dernière est le signe de l’Alliance que Dieu a conclue avec son peuple, après l’avoir libéré d’Égypte. La Loi est toujours le signe de ce partenariat et le témoignage de leur réciproque fidélité. Mais cette Loi, pour Jésus, est accomplie dans l’unique parole qu’il rappelle : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
           
La prolifération des préceptes, qui s’était développée avec le temps, en avait fait oublier le cœur : l’amour du prochain. C’est ça le plus important aux yeux de Dieu dans son alliance avec son peuple. Dès lors, il importe de revenir à l’essentiel de la volonté de Dieu pour les humains : leur communiquer sa bienveillance pour leur partager sa vie en plénitude. Tout part de cette initiative de Dieu de venir à notre rencontre pour nous transmettre son amour.          
           
Dans l’accomplissement de cette mission, Jésus est apparu aux yeux de ses contemporains comme une personne essentiellement libre. Libre au sein de ses relations familiales : Quiconque fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère. Libre par rapport à ses compatriotes de Nazareth. À ceux qui se rappelaient qu’il n’était que le fils du charpentier, Jésus répond : Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison. Libre par rapport aux conventions sociales qui lui interdisaient, par exemple, de rencontrer et de parler aux femmes comme il le faisait.  
           
Jésus était libre pour aimer. Il s’exprimait avec des paroles libres. Il agissait avec des attitudes libérantes. Cette liberté heurtait de front ce qui était communément admis à l’époque pour la vie en société : les traditions, les pratiques religieuses, le rapport aux autorités. On est loin d’une liberté arbitraire qui ne suivrait que des impulsions du moment, une liberté égocentrique qui ignorerait les besoins des autres. Avec Jésus, on a affaire à une liberté exigeante et cohérente afin d’aimer tous les humains.  
           
Celles et ceux qui veulent suivre Jésus sont appelés à la même liberté. Nous avons été libérés pour faire advenir le Royaume de Dieu et pour aimer comme Jésus a aimé. Marcher sur ce chemin implique parfois de se distancer des biens matériels et des attaches terrestres, de promouvoir les valeurs du Royaume dans la patience et la persuasion et non par la force, de renoncer à nos tendances égoïstes pour nous mettre à l’écoute des besoins des autres.    
           
Le temps des vacances est un temps propice pour faire grandir le Royaume dans la gratuité et dans le plaisir. Prendre le temps de renouer avec celles et ceux qui nous sont proches, pour les écouter et les accueillir dans ce qu’ils sont. Faire des activités agréables ensemble pour raffermir les liens qui nous unissent. Perdre du temps avec les petits enfants pour le plaisir de les aimer tout simplement. Que votre liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme. Au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres.