L’équipe qui a préparé la célébration d’aujourd’hui a retenu comme thème central, celui de la confiance, la confiance qui rend la vie tolérable quand les vents se déchaînent et détruisent tout sur leur passage, comme cela semble notre sort ces années-ci. Dans l’évangile qui vient d’être annoncé, un premier élément a retenu notre attention. À un moment donné, la foule s’est mise à soutenir le courage de l’aveugle Bartimée. Elle venait de lui dire de se taire : on ne dérange pas les personnalités importantes. Et voilà que les gens lorsqu’ils perçoivent que Jésus veut accueillir la misère de cet homme changent complètement leur discours : « Confiance, lève-toi, il t’appelle. » C’est comme si ces gens attendaient une vie à laquelle ils n’avaient pas droit.
Au cours de son histoire, Bartimée n’avait jamais connu de soutien à son profond désir de vivre. En effet, la triste condition de cet aveugle est d’autant plus difficile à porter qu’il provient d’une grande famille honorable, Timée, son père, signifiant Honneur. En raison de son handicap, Bartimée était un déshonneur pour les siens. On ne lui a laissé que son manteau. En mentionnant ainsi les noms des protagonistes, l’évangéliste Marc veut sans doute faire ressortir l’essentiel de l’engagement de Jésus : ouvrir un chemin nouveau pour l’humanité.
Un autre point me frappe dans le comportement de Jésus : il n’offre pas de lui redonner la vue, il lui demande plutôt : « Que veux-tu que je fasse pour toi? » Quel respect profond de la personne! Combien de fois, nous, nous savons ce qui est bon pour l’autre, d’où nous oublions d’entrer en dialogue avec lui ou elle. Belle leçon pour nous toutes et tous qui avons fonction d’intervenir dans la vie des autres.
L’évangile se termine par un constat intéressant : Bartimée ne retourne pas vivre dans sa famille d’origine pour y passer une vie honorable et estimée de la société. Il a maintenant une autre famille. Il n’est plus assis au bord du chemin comme Marc l’indiquait au début de la lecture. Retrouvant la vue, Bartimée a acquis confiance dans la vie, d’où il peut maintenant suivre Jésus sur le chemin.
Au cours de la semaine, si vous avez le temps, relisez ce récit. Il nous ouvre plein de pistes pour nous engager dans notre désir de suivre Jésus sur le chemin. Bonne route.