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Communauté chrétienne St-Albert le Grand




 

Troisième dimanche de l'Avent

Yvon Pomerleau

17 décembre 2023

Que la joie advienne!

Jn, 1, 6-8.19-28

Is 61, 1-2a.10-11

1Th, 5, 16-24

Que la joie advienne! C’est le thème retenu pour notre célébration d’aujourd’hui. 
Dans l’année liturgique, il y a deux grandes fêtes qui ont des échos dans notre vie sociale : Noël et Pâques. Pensez au sapin de Noël et aux œufs de Pâques!  Chacune de ces fêtes s’accompagne aussi d’un souhait similaire : Joyeux Noël et Joyeuses Pâques! La joie est le sentiment qui doit normalement accompagner ces fêtes.  Dans le calendrier liturgique, il y a un temps préparatoire à ces deux fêtes.  Vous connaissez tous les quatre dimanches de l’Avent qui nous préparent à Noël et les quarante jours du Carême qui précèdent Pâques.  Allons encore plus loin dans l’exploration de ces deux temps liturgiques! Le troisième dimanche de l’Avent – que nous célébrons aujourd’hui – est appelé le dimanche de la joie, le dimanche « Gaudete » qui se traduit littéralement par « Réjouissez-vous ». Le quatrième dimanche du Carême, lui, est appelé le dimanche « Laetare » qui signifie également « se réjouir ». Ces deux dimanches sont comme une pause au milieu d’un temps de préparation, une anticipation de la fête à venir. Ils nous invitent à tenir bon en nous rappelant les événements heureux que nous accueillons : la naissance de Jésus et sa résurrection d’entre les morts. C’est la Bonne Nouvelle du salut!     
Dans la célébration d’aujourd’hui, le thème de la joie est très présent. Dans la première lecture empruntée au prophète Isaïe, on lit : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu ». L’invitation de saint Paul, dans la lettre aux Thessaloniciens, est bien connue : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce à Dieu en toute circonstance : c’est la volonté de dieu à votre égard dans le Christ Jésus. »      
Quand l’Église nous parle ainsi de joie, de joie permanente, de quoi s’agit-il?  Est-ce que la joie de l’Évangile est identique à la joie humaine? Je me suis amusé à aller voir dans l’encyclopédie internet ce que l’on écrit à propos de la joie : on nous dit que c’est une émotion, un sentiment qui est plus qu’un plaisir et qui se rapproche du bonheur. Mais alors, la joie risque fort d’être passagère et réservée à quelques-uns. Il y a les gens qui sont joyeux par nature, par tempérament, des optimistes. Ils ont facilement le sourire aux lèvres… et il y en a d’autres qui n’ont pas cette chance et qui voient plutôt le mauvais côté de la vie, l’envers de la médaille… Si on lie la joie à des événements heureux, là aussi ce n’est pas donné à tout le monde et même les gens optimistes par nature peuvent être confrontés à des événements malheureux. Regarder notre monde d’aujourd’hui n’est pas une source de bonheur parfait. Comment saint Paul peut-il nous inviter à être toujours joyeux? Notre pape François, lui aussi, nous invite continuellement à la joie. « La joie de l’évangile » est le titre d’un message qu’il a adressé à tous les chrétiens du monde    
Pour toute personne, une bonne nouvelle entraine la joie. Il n’en va pas autrement pour nous chrétiens. Notre joie vient d’une bonne nouvelle, de la Bonne Nouvelle, de l’Évangile. Et quelle est cette Bonne Nouvelle? Elle est liée à une personne qui nous apporte le salut. La joie découle d’une présence, celle de Dieu au milieu de nous. Le nom d’Emmanuel, attribué à Jésus, signifie justement « Dieu avec nous ». C’est la même bonne nouvelle qui nous est proclamé à Noël comme à Pâques : Jésus vient nous sauver. Quel est le message aux bergers de Bethléem? « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David.  Il est le Messie, le Seigneur ».  La joie chrétienne est liée à Jésus né à Bethléem qui deviendra le ressuscité de Jérusalem.    
La joie n’est pas un sentiment passager : elle est une réalité toujours présente, toujours en action au milieu de nous, en chacun de nous.  Jésus est le sauveur du monde. Contrairement aux joies mondaines, qui oublient, excluent le mal, la souffrance, la joie chrétienne est liée à la Croix glorieuse. Nous savons désormais que le mal, la souffrance, la mort, le péché n’ont pas le dernier mot. Voilà l’espérance qui nous habite. Pendant sa vie terrestre, Jésus a multiplié les actions de salut, de libération de toutes les formes de misère et il a promis la vie en abondance, celle qui ne finit pas et répond aux plus profondes attentes du cœur humain. 
Pour goûter cette joie chrétienne, nous devons accueillir la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu et la laisser transformer nos vies, nous convertir. « Ce qui est bien, gardez-le; éloignez-vous de toute espèce de mal » nous dit l’apôtre Paul. Pour accueillir le Seigneur, la prière est inséparable de la démarche de conversion. Le même apôtre nous fait cette exhortation : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance ».  C’est ce que nous allons faire dans cette célébration eucharistique. Béni soit Dieu maintenant et toujours!