Depuis quelques années sont apparus des lanceurs d’alerte. Ils trouvent que leur organisation dévie de ses objectifs; ils en sont troublés et veulent le faire savoir au plus grand nombre possible. En même temps, nous nous sommes habitués aux journalistes d’enquête. Eux aussi s’emploient à éplucher toutes sortes d’institution pour déterrer ce qui ne va pas, ce qui va mal et que nous avons intérêt à savoir. Tous ces gens veulent nous réveiller. Ils veulent que nous sachions ce que parfois nous ne voulons pas voir ou savoir. Réveillez-vous! Soyez sur vos gardes! Méfiez-vous de ce qui se passe!
Les mises en garde de Jésus dans l’évangile de Marc, ce matin, vont-elles dans le même sens? Prenez garde! Soyez vigilants! Portez attention! Veillez! Jésus est en train de répondre à une question posée par les disciples. Quand la fin va-t-elle arriver : celle du temple et celle de notre monde? Quels seront les signes que nous y sommes? Et Jésus fait un détour avant de répondre. Alors que nous aimons imaginer ce drame, alors que nous aimons nous laisser porter par ces rêves de catastrophes, Il nous ramène au présent. Il nous parle de signes à notre portée, de ce qui se vit à nos portes, dans une petite parabole!
Bien sûr, quelqu’un d’important est absent, le maître. Mais il fait un voyage organisé, il a préparé son départ. Il a donné tout pouvoir à ses serviteurs; il nous a donné l’autorité pour veiller sur notre famille, sur notre groupe. Il nous a confié sa création et il nous somme de veiller sur elle. Il a fixé à chacun son travail; nous sommes tous l’ouvrage de ses mains, il continue de nous façonner, pour que ses talents parviennent à leur accomplissement. Il veille sur nous, quoi! Lui le potier, il veut encore que nous soyons de bons portiers!
Jésus attire notre attention sur la porte, le portier. Sommes-nous absents de nos vies? Quand l’inconnu frappe à notre porte, sommes-nous un répondeur, une boîte vocale? Ou un-e réceptionniste présent-e en personne. Présence pour ne pas laisser entrer n’importe qui, mais aussi pour accueillir l’inattendu, la belle surprise.
Écoutons saint Marc debout
« Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez! »
Acclamation à l’évangile : Seigneur, que ta Parole réveille notre foi!
Homélie (suite) assis
Ce qui est assez incroyable, dans cette partie de l’évangile de Marc, c’est que Jésus, juste avant notre texte, vient d’avouer son ignorance. Qaund est-ce que ça va arriver la fin du monde? Il ne le sait pas. Ça ne lui appartient pas! Ce n’est pas son département, mais celui de son Père.
Et Jésus insiste pour nous aussi ses disciples. Nous ne savons pas et nous ne saurons pas! On veut voir venir la catstrophe, on veut bien lui faire face, on veut savoir quand, pour nous y préparer. Mais ça échappe à notre contrôle. Et d’ailleurs Jésus, un peu plus haut dans l’évangile de Marc, nous propose une lecture étonnante de ce qui s’en vient. Alors que nous sommes obnubilés par les guerres, les grands enjeux géopolitiques internationaux, alors que nous sommes sidérés par la force des catastrophes naturelles (séismes, changements provoqués par nos incuries), Lui parle plutôt d’une période d’enfantement. Un nouveau monde est en train de naître, là où nous lisons angoisse, garnde détresse. Il veut nous donner une ligne de conduite pour entrer dans ce monde qui vient. Sa parole nous prépare déjà à savoir comment réagir.
Veillez! Habituez-vous à l’inattendu! Tenons bon dans nos responsabilités. Ouvrons-nous à de nouvelles dimensions de notre foi qui nous sont proposées par Celui qui vient!
« Voici que je me tiens à la porte et je frappe! À celui-celle qui m’ouvre… » (Apocalypse 3, 20) j’y ferai ma demeure! Sommes-nous là pour l’accueillir dans l’inconnu? La porte de notre cœur serait-elle fermée?