CCSA






Communauté chrétienne St-Albert le Grand





Dimanche de la Pentecôte

Jean 20, 19-23

Martin Lavoie


Nous avons aujourd’hui le bonheur de célébrer à la fois la fête de la Pentecôte et celle de la confirmation de Sacha, Rafaëlle, Myra, François et Pierre. Pour une communauté chrétienne comme la nôtre, c’est une grande joie parce que c’est l’aboutissement d’un long cheminement. Nous devons vous dire haut et fort, chers confirmands, notre reconnaissance pour votre persévérance. Bon, je ne suis pas naïf. J’imagine que vos parents, certains jours, ont été obligé de mettre un peu de pression sur vous pour vous faire sortir du lit le dimanche matin pour venir au Chemin de Foi mais l’important est que vous soyez là, ce matin, avec nous, votre communauté chrétienne, pour célébrer quelque chose de très particulier, quelque chose que nous ne pouvons décrire ou saisir que d’une manière bien imparfaite, parce que c’est quelque chose qui se situe dans votre cœur, dans ce que vous vivez, aujourd’hui, avec une foi encore toute jeune et fragile :  votre relation avec Dieu, votre relation avec Jésus et votre place au sein de la communauté chrétienne Saint-Albert. Tout cela est probablement encore très flou pour vous et c’est normal. L’important est de demeurer accueillant à ce qui se passe en vous, à ne faire taire aucune question et surtout de vous rappeler et de nous rappeler que vous êtes l’Église de demain. Tout au long de votre vie, vous emprunterez des routes qui vous mèneront parfois sur des sentiers dont vous ne connaissez pas l’issue, vous vivrez de grandes joies et vous serez aussi confrontés à de grandes incertitudes. Comme vous l’avez entendu dans la lettre de Paul aux Corinthiens : les dons sont variés, les services sont variés, les activités sont variées, mais c’est toujours le même Esprit qui nous guide dans nos engagements et tout particulièrement lors des moments déterminants de notre vie. Cet Esprit, dont parle l’apôtre saint Paul, c’est celui de la Pentecôte, c’est celui qu’ont reçu les apôtres et c’est celui que vous recevrez aujourd’hui. Dans cette homélie, mon but n’est pas de tenter de vous expliquer ce qu’est la Pentecôte, ou en quoi sa description diffère d’un auteur à l’autre, entre la version du livre des Actes des Apôtres et celle de l’évangile de saint Jean, pourquoi, dans une version, la Pentecôte a lieu 50 jours après la résurrection et dans l’autre elle a lieu le jour même. J’aimerais simplement que vous gardiez, quelque part au fond de votre cœur, au moins quelques bribes de notre joie et de notre fierté, nous les membres de la Communauté chrétienne Saint-Albert-le-Grand, notre fierté et notre joie d’être des croyants et des croyantes engagé(e)s pour que, quand viendront des jours moins heureux, quand s’imposeront à vous des doutes sur votre propre foi, vous sachiez y puiser un peu de consolation et des raisons de continuer à croire, malgré tout. Votre foi, encore toute fragile et vulnérable, peut devenir votre force. En guise de conclusion, je voudrais attirer votre attention sur un seul point, sur les derniers mots du livre des Actes des Apôtres que nous avons étendus dans la première lecture : « Tous, nous entendions les apôtres nous parler dans notre langue maternelle. » Étymologiquement, la langue maternelle, c’est la langue que parlait notre maman. La langue maternelle, c’est la langue de notre vérité intime, de notre être profond. La langue maternelle n’est pas d’abord celle nous apprenons à l’école avec des règles de grammaire, avec un orthographe précis et défini dans un dictionnaire. La langue maternelle, c’est d’abord la langue qui nous a bercé lorsque nous étions enfants, c’est la langue par laquelle nous avons appris à nommer tout ce qui nous entoure et à exprimer nos émotions. La langue maternelle, c’est ce qui nous a permis de structurer notre pensée. Des spécialistes qui étudient les phénomènes de migration observent que, lorsqu’une personne émigre dans un pays parlant une autre langue, elle commence par parler la langue du nouveau pays, puis elle pense dans cette langue, ensuite elle rêve dans cette langue. La dernière chose qu’elle fait est de prier dans la nouvelle langue !     
La langue maternelle est la langue de la prière. Je ne peux que souhaiter qu’en recevant l’Esprit de la Pentecôte en ce jour de votre confirmation, vous puissiez trouver dans l’Église et plus particulièrement dans la Communauté chrétienne Saint-Albert-le-Grand, un lieu où vous entendrez et comprendrez notre langue maternelle commune i.e. celle qui vous parlera de Dieu, de Jésus, avec des mots qui sauront toucher votre cœur et votre intelligence et, qu’à votre tour, là où vous serez, vous saurez trouver les mots qui conviennent pour témoigner de votre vie de foi.