CCSA






Communauté chrétienne St-Albert le Grand





Imprimer


Voir le déroulement de ce dimanche

3e Dimanche du Carême

Jean 4, 5-15,19b-26

Ex 17,3-7

Rm 5,1-2.5-8
   

  La Samaritaine

Monique Morval

Avoir soif! C’est ce dont les Juifs se plaignent à Moïse, après plusieurs jours dans le désert : ils manquent d’eau… C’est aussi ce que ressent Jésus en Samarie, après une longue marche où il éprouve le besoin de s’arrêter pour se reposer et se désaltérer. Heureusement, il peut s’asseoir au bord d’un puits… C’est aussi ce que nous ressentons après un exercice soutenu ou, simplement, au cours de la journée. Boire de l’eau! Cette eau si nécessaire à la vie, sans laquelle nous risquons de mourir. Cette eau qui est la source même de la vie sur terre et que nous gaspillons allègrement. C’est seulement quand on en est privé que l’on se rend compte de son importance…
     
Cette soif est une soif physique. Mais il en est une autre, spirituelle celle-là. La soif dont parle Jésus et que ressent la Samaritaine, soif d’absolu, soif de transcendance, soif d’une « source d’eau jaillissant pour la vie éternelle », comme le dit Jésus… Soif que nous avons ressentie ces trois dernières années, alors que nous étions dans le désert de la pandémie, éloignés de St-Albert, du puits où nous pouvions nous « ressourcer ». Là aussi, c’est quand on en est privé que l’on se rend compte de son importance pour notre vie spirituelle.     
     
Deux soifs qui ont permis la rencontre entre Jésus et la Samaritaine et qui ont donné lieu à un échange en profondeur. Un échange qui débute de façon très factuelle : « Donne-moi à boire » demande Jésus à une femme qui vient puiser de l’eau. Demande qui étonne la Samaritaine, car les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. (Il faut croire que Jésus avait fort soif, pour transgresser ainsi les tabous!) Mais cet échange, somme toute banal, débouche bientôt sur un dialogue plus intime, comme il arrive d’y en avoir entre deux inconnus qui se croisent par hasard et qui ne se reverront sans doute plus. Encore faut-il être ouverts à ce type d’échange… Un échange qui a permis à la Samaritaine de mettre un nom à la soif d’absolu qu’elle ressentait, et à Jésus d’assumer son identité de Messie.    
     
En ce Carême 2023, nous sommes partis au désert avec Jésus, nous avons pu entrevoir ce qu’il nous promettait avec la transfiguration. Aujourd’hui, nous voyons l’importance d’avoir soif et nous sommes invités à boire à la source vive qu’il nous promet si nous l’acconpagnons, si nous restons en relation avec lui. Heureusement, nous avons à nouveau accès au puits de St-Albert, où nous pouvons nous désalltérer spirituellement et refaire nos forces!