Ce matin, notre liturgie est la conclusion du cycle de Noël, celui au cours duquel nous avons découvert ou redécouvert la raison d’être de Jésus. Que Jésus soit Dieu ou qu’il ne le soit. Par contre qu’il soit Fils de Dieu ou qu’il ne le soit pas, à la limite, je vous dirais que pour moi cela n’a pas vraiment d’importance. Par contre il y a une chose que personne ne peut nier et à laquelle je crois profondément : en Jésus, Dieu s’est fait proche de nous, il a endossé à bras-le-corps notre humanité, il est entré en notre vie, en notre histoire pour que nos yeux regardent toujours au-delà de nous-mêmes. En Jésus, Dieu a réussi ce qu’il n’avait pu faire jusqu’à maintenant, c’est-à-dire sortir de son rôle confortable de créateur pour endosser celui de créature et prendre le risque de la croissance, de la vieillesse, de la maladie, de l’amour, de la souffrance, de la solitude, de la fidélité trahie, et de la mort. Tous les croyants savent que Dieu regarde le cœur. Tous les prophètes et tous les saints l’ont dit depuis fort longtemps. La nuit de Noël, en Jésus, il est venu non plus simplement regarder mais entendre battre le cœur de l’homme, il s’est impliqué totalement dans une nouvelle relation avec chacun et chacune, au-delà des mots et au-delà de toutes les théories sur l’amour spirituel. Permettez-moi ces mots qui pourraient paraître insolents mais en Jésus, Dieu a compris qu’il fallait un corps pour vraiment aimer. C’est pour cela qu’il s’est fait homme, pleinement soucieux de nos préoccupations, de nos besoins et de notre bonheur, et qu’il a vécu parmi nous sous les traits de Jésus.
La nuit de Noël, les bergers ont regardé vers le ciel et ils y ont vu des anges qui les ont conduits vers Jésus couché dans une mangeoire. Les mages ont eux aussi regardé vers le ciel et ils y ont vu une étoile qui les a conduits vers Jésus couché dans une mangeoire. Aucun d’eux ne s’est mis en marche à cause de sa foi. Ils se sont laissés guidés. Et c’est là la plus belle chose que Dieu puisse faire pour nous : être notre guide au milieu de la nuit. Sur cette route de notre vie, il y a Jésus, un homme exceptionnel et qui nous a laissé son histoire de vie en héritage, une histoire où chacun et chacune peut y trouver des morceaux d’étoiles qui sont comme des petites lumières pour nous aider à suivre notre chemin, celui du bonheur. Jésus est toujours là, sur les chemins de notre vie, pour nous guider. Les mages tout autant que les bergers sont repartis pour témoigner de ce qu’ils ont vu et surtout de ce qu’ils ont vécu dans cette rencontre. Le plus important ce n’est pas le chemin emprunté pour arriver jusqu’à Jésus mais ce que cette rencontre a bouleversé en soi au point de la rendre inoubliable. Lors d’une telle rencontre, chaque mot, chaque phrase, peut être dans la vie de cette personne une étoile qui, à son tour, le conduira jusqu’à Jésus.
Comme les mages, nous avons beaucoup à offrir. Avec Melchior offrant l’or à la crèche, rendons grâce au Seigneur pour la chance que nous avons de vivre dans un pays où la vie économique est tout de même parmi les meilleurs au monde et prions tout particulièrement pour que nos dirigeants politiques et religieux n’oublient pas ceux et celles qui doivent constamment lutter pour leur survie économique. Avec Gaspar offrant l’encens, confions au Seigneur toutes nos intentions, les nôtres, celles de notre communauté, de nos proches, de nos familles, de tous ceux et celles qui se sentent oubliés ou ignorés de Dieu. Avec Balthasar offrant la myrrhe, cette huile aromatique servant à embaumer les corps, n’hésitons pas à nous rendre proche des personnes qui connaîtront cette année l'épreuve de la maladie, de la souffrance et de la mort. Nous sommes Melchior, Gaspar et Balthasar, toujours en quête de Dieu mais pas une quête de Dieu faite au hasard, mais une quête où Dieu se laisse toujours découvrir parce qu’il est notre guide. En ce début de l’année 2023, plutôt que d'ajouter une année à notre vie, ajoutons de la vie à cette année nouvelle en y accueillant davantage tout ce que Dieu ne cesse de nous offrir de beau et de bon.
Texte prononcé à la fin de la célébration.
Comme les mages, laissons-nous guider par l’étoile de l’Épiphanie pour trouver notre chemin jusqu'à Jésus. Ouvrons nos yeux, ouvrons nos cœurs pour reconnaître en lui le Sauveur.
Comme les mages, laissons-nous surprendre par le mystère que Dieu vient nous dévoiler. Pas à pas avançons avec confiance et persévérance pour le découvrir au détour du chemin, dans l’émerveillement et la reconnaissance.
Comme les mages, offrons à Jésus le meilleur de nous-mêmes pour que toute notre vie soit un chant d’amour qui rende gloire et honneur à Dieu, notre créateur.