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Communauté chrétienne St-Albert le Grand





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Appel de service
25e Dimanche du Temps Ordinaire

 

Paul aux Corinthiens 1CO 12, 3-12

Mathieu 20,1-6  

Pierre Francou

 

Le royaume des cieux est comparable au maître d’un domaine qui embauche des ouvriers pour sa vigne. Comme souvent dans l’évangile, les comportements sont inattendus, non conventionnels à nos yeux humains. Le maitre du domaine embauche à toute heure du jour et finalement donne le même salaire à celui qui a fait la pleine journée comme à celui qui n’a travaillé qu’une seule heure. On peut se demander pourquoi le maitre du domaine a ce comportement. Ma réflexion est que le maître a une approche différente de nous, il voit que son domaine a de grand besoin de travailleurs et il se dit que c’est cela la priorité : prendre soin du domaine. Il a besoin de tout le monde pour y arriver et il est prêt à des efforts financiers importants mais secondaires par rapport à sa priorité. Il est prêt à accepter toutes les disponibilités de tous les travailleurs, grande ou petite.     
Dans cette ligne de pensée, en ce dimanche de l’appel à servir, pensons à notre communauté. Elle a de grands besoins. En effet notre communauté ne vit que par la participation de tout le monde aux activités en tant que simple participant mais aussi en tant que bénévole pour organiser ces mêmes activités. Nous sommes très attachés à cette communauté car elle fonctionne de cette façon, par les laïques qui y consacrent du temps et de l’énergie. Pour qu’elle continue son chemin, elle a besoin de tout le monde. Comme je le disais dans mon hommage à Guy, Samedi dernier, ce mode de fonctionnement est exigeant pour nous les laïques, mais c’est la façon que nous aimons vivre notre spiritualité et l’approfondir année après année. Il est peu important que nous puissions donner beaucoup ou peu. Ce qui est important c’est que tout le monde donne, chacun à sa mesure. 
Je voudrais illustrer ce propos par une légende amérindienne. Il y avait un jour un grand incendie dans la forêt et les animaux regardaient cela un peu pétrifiés. Un colibri, ce minuscule oiseau de quelques dizaines de grammes seulement, faisait des aller-retours sans arrêt pour aller chercher quelques gouttes d’eau et les jeter sur le feu. Un autre oiseau irrité par ce manège lui demanda : que fais-tu, ne vois-tu pas que ton action ne sert à rien? Le colibri lui répondit : mais je fais ma part! Comme il avait raison! Chacun doit faire sa part, peu importe la taille de cette part. Comment se sentirait-il dans sa communauté s’il ne faisait rien?   
Parlons des besoins de la communauté. Le comité de liturgie qui prépare les célébrations chaque semaine, le comité des chemins de foi pour les rencontres mensuelles, la préparation au baptême, toutes les tâches de réflexion sur la communauté au comité de pastorale, le groupe des gens qui font l’accueil, la distribution de l’eucharistie, les repas communautaires, le groupe silence prière musique, évangile et vie, les rédacteurs de l’infolettre, les tâches plus administratives de secrétariat, de la quête, de la préparation du café, de l’informatique. N’oublions pas ceux qui vont visiter nos malades. La liste est longue et chacun peut donc trouver sa place pour faire quelque chose pour la communauté. Je dirais aussi qu’après cette épidémie de COVID, nous sommes dans une phase de reconstruction. Certains d’entre nous se sont éloignés et il ne semble pas certain qu’ils nous reviennent tous. Les choses ont aussi changé et nous devons repenser peut-être certaines façons de faire, nous renouveler pour progresser.  
D’ailleurs le premier texte nous parle de diversité. L’Esprit Saint souffle en chacun de nos cœurs et de nos intelligences de manière différente, adaptée à ce que nous sommes. Cette diversité est utile, voir indispensable, pour former une communauté complète, un corps unique avec des membres en interrelation qui travaillent tous au même objectif.    
Parlons salaire maintenant… Je vois plusieurs sortes de salaires lorsqu’on sert la communauté :  
Le premier serait la joie de servir, de donner et de partager. Peu importe le nombre d’heures données, la joie qui provient de la satisfaction de servir est la même pour tous, comme le salaire identique que le maître donne à ses ouvriers.
Le deuxième serait l’occasion de se faire des amis dans la communauté. On peut constater qu’il règne un véritable climat d’amitié profonde dans les groupes de chrétiens de la communauté qui œuvrent à une tâche commune. Je recommanderais en particulier à ceux qui sont plus récents dans la communauté de s’engager pour s’y faire de vrais amis.    
Le troisième pourrait être l’occasion de nous découvrir des talents que nous ne nous connaissions pas. Lançons-nous, comme les apôtres sans formation théologique, qui se sont mis en route pour propager le message évangélique. Si l’Esprit Saint nous souffle une implication, il sait mieux que nous que nous en sommes capables.     
Comme nous aimons notre communauté et souhaitons sa pérennité, nous nous devons de lui faire bénéficier des dons que nous avons. Dépassons nos égoïsmes, nos timidités et donnons-lui généreusement de nos énergies. Ce n’est que grâce à ces dons que la communauté pourra évoluer, grandir et peut-être devenir une solution à notre Église en crise si profonde.  
Laissons-nous influencer par l’Esprit et sachons répondre avec confiance à cet appel à servir la communauté St Albert.