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Communauté chrétienne St-Albert le Grand





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2e Dimanche de l'Avent

5 décembre 2021

« Accueillons celui qui vient »

Ba 5, 1-9

Ph 1, 4-6.8-11

Luc 3, 1-6

Hubert Doucet

 

Hubert DoucetLorsque j’ai commencé à lire l’évangile de ce midi pour préparer l’homélie, spontanément je me suis mis à réécrire le début de l’histoire qui nous est racontée. Voici ce que ça donnait : « En l’an quinze du règne de l’empereur Tibère qui cherchait à contrôler toute l’humanité, année où, en Galilée, Hérode exerçait le pouvoir avec ruse et tromperie et que son frère Philippe avait imposé une semblable domination dans une région voisine, que Hanne le beau-père et Caïphe le gendre, s’échangeaient annuellement le titre de grand-prêtre de manière à contrôler la loi divine, la parole de Dieu ne fut adressée à aucun d’entre eux. Elle le fut à Jean qui ne revêtait pas de luxueux vêtements et n’habitait pas de belles résidences. Jean vivait dans le désert avec presque rien, sinon le désir de Dieu.      
La parole que Dieu adressa à Jean cette année-là n’était pas une parole tout à fait nouvelle. Depuis longtemps, Dieu l’adressait à son peuple. Les textes qui viennent de nous être lus le montrent bien. Jean a comme mission de reprendre la parole qu’Isaïe annonçait 700 ans plus tôt : « préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». Mais déjà 100 ans après Isaïe, le prophète Baruc avait été chargé de la même mission : annoncer que « les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées et que les vallées seraient comblées ». La nécessité de reprendre le message prophétique siècle après siècle, est-il le signe que nous sommes mauvais, puisque les générations successives n’arrivent pas à réaliser l’œuvre de Dieu, celle de la justice et de la miséricorde?
Sans doute, il y a de cela dans la répétition inlassable du même message: aplanissez les chemins rocailleux et rendez droits les sentiers tortueux.  Mais, je crois qu’il y a plus. Chaque siècle a son contexte, son environnement, ce qui oblige chaque génération à retourner à ses sources pour interpréter d’une façon renouvelée les signes des temps. Dieu ne vient pas hors de l’histoire, il vient dans un temps précis, comme celui de l’an quinze du règne de l’empereur Tibère. Pour nous, la venue de Dieu, ce sont les événements qui surgissent là où on ne les attendait pas, comme une pandémie qui ne cesse de nous surprendre, une crise climatique que nous refusions d’envisager, une Église dont la vraisemblance ne suscite plus l’espérance.  
C’est ainsi que les événements nous obligent à retourner à nos sources, comme le fait Jean le Baptiste, pour tenter d’en discerner les signes. Une fois les signes reconnus, nous serons en mesure de prendre le chemin qui nous mènera à la rencontre de Jésus qui vient. Les paroles que Jean emprunte à Isaïe et à Baruc, ce sont des poussées d’espérance pour le quotidien de nos vies, tant à la maison que dans nos engagements sociaux.  Oui, ces signes précurseurs nous donnent l’espérance, la route s’ouvrira pour cheminer avec paix et joie.   
Les paroles de Jean appellent également chacun, chacune à prendre en compte ce qui dans sa vie ralentit la marche, empêche d’avancer sur la route à la rencontre de Jésus qui vient. L’Avent qui revient chaque année est l’occasion de réécouter la parole de Dieu pour accueillir Jésus à partir de ce que nous sommes devenus. Accueillir Jésus à partir de ce que nous sommes devenus, c’est la démarche de conversion à laquelle nous invite Jésus.
Convertissons-nous pour laisser le Seigneur venir parmi nous et en nous. C’est dans cet esprit que nous allons célébrer ensemble le pardon de Dieu pour que nous puissions accueillir avec un cœur grand ouvert Jésus qui arrive.

Hubert Doucet

Hubert Doucet