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32e Dimanche du Temps Ordinaire
7 novembre 2021
« Donner, oui, mais comment ? »
premier livre des Rois (17, 10-16)
Hubert Doucet
L’histoire des trois veuves, voilà un titre qui s’appliquerait bien aux deux lectures qui viennent de nous être proclamées. La première est tirée du 1er Livre des rois; la veuve de Sarepta se révèle naturellement généreuse, tout en sachant poser des limites à son grand cœur. Elle voudrait bien répondre à la demande d’Élie qu’elle ne connaît pas, mais le faire serait risquer sa propre vie et celle de son fils. Il est donc de son devoir de refuser d’obtempérer à la demande de partage, bien qu’écoutant plus à fond la parole d’Élie, elle se rend à ses arguments. Cette femme sait écouter et répondre aux appels.
La deuxième veuve, elle aussi, est généreuse. Elle a, sans doute, écouté avec plaisir les demandes d’un de ces hommes socialement reconnus; ça la sortait de sa solitude. Elle s’est ainsi laissé séduire par les discours emberlificoteurs d’une autorité dans la Loi de Yahvé. Il faut être fortes pour ne pas laisser dévorer ses biens par ce type de personnages. Les médias nous rapportent souvent ces situations où de bonnes personnes généreuses se sont fait rouler par de belles promesses. On retrouve de tels personnages dans tous les milieux.
Dans nos sociétés, nous rencontrons aussi des veuves qui, sans faire de bruit, de façon tout à fait naturelle, dépassent les bornes de la générosité : « Elle a tout donné », dit Jésus. Il est intéressant de noter que cette femme est une des dernières personnes que Jésus a admirées avant d’entrer dans sa passion. Peut-être le don dérisoire qu’elle a fait de jeter un sou dans le tronc du Temple, a-t-il soutenu Jésus dans son acceptation de donner sa vie pour l’humanité? Jésus, en effet, est extraordinairement admiratif de son geste : « Amen, je vous le dis, cette pauvre veuve a […] tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Ce que je retiens de ces histoires, c’est la générosité de toutes ces femmes qui, de par leur veuvage, ne nageaient pas dans l’argent. À travers elles, on voit bien que donner fait normalement partie de la vie. Chacune a cependant une générosité particulière, montrant la diversité des comportements. D’où la question : donner oui, mais comment? C’est la réponse que fait la troisième veuve qui retient particulièrement l’attention de Jésus.
Cette veuve ne symbolise-t-elle pas toutes les personnes seules et sans grandes ressources qui, malgré tout, luttent pour vivre et donner la vie autour d’elles? Dans son cas, elle a tout donné. Il ne lui reste plus rien. Tout est entre les mains de Dieu. Comme le dit un commentateur : « Par ce simple geste, elle incarne l’unité des deux commandements, car c’est par son amour pour Dieu qu’elle donne son offrande pour le prochain. »
Bel exemple pour nous.
Hubert Doucet
Hubert Doucet