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Communauté chrétienne St-Albert le Grand





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5e Dimanche du Temps Ordinaire (A)

9 février 2020

Isaïe, 58, 7-10              1Cor. 2, 1-5              Matthieu 5, 13-16

 

 

Ta nuit sera lumière

Christine Mayr  


C’est rare qu’un dimanche nous propose trois belles lectures qui se tiennent et se complètent mutuellement. Mais aujourd’hui ça arrive. Plus encore : c’est le deuxième dimanche où notre thème est la lumière.          

           

Au début de notre célébration nous l’avons paraphrasé en chantant un texte d’Isaïe, qui, dans l’original, termine par: Christine Mayr« ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi. » Et l’Évangile va même plus loin : « Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »         

           

C’est beau. Qui ne voudrait pas avoir, ou être cette lumière de midi?        

           

Mais, il semble qu’elle ne tombe pas du ciel. Elle n’est donnée qu’à cette condition. « Si tu partages… » nous dit Isaïe.         

Quand tout va bien, je veux bien partager, mais parfois je me sens si pauvre, si démunie; j'ai l’impression de ne rien avoir à partager, sauf, probablement — peut-être — un sourire, un regard… Est-ce que ça suffit? Isaïe me rassure : « Tes forces reviendront vite » dit-il.    

L’avez-vous déjà essayé, de partager au lieu de rester seul dans votre coin? — Ça fonctionne, semble-t-il… les forces, la joie reviennent…  

Mais s’il n’y a vraiment rien, même pas un sourire à partager? Si je me sens au fond du gouffre. S’il n’y a rien à partager que ma misère, et je n’ose pas le faire, de peur de plus faire mal à l’autre — quoi faire?           

Il y a toujours quelqu’un avec qui on peut partager : — « Crie vers Dieu » nous dit Isaïe, partage ta pauvreté, ta misère avec lui; et il dira : « Me voici »

Cela m’est arrivé : J’avais crié, rouspété : « Dieu » j’avais dit, « je suis trop seule, personne ne m’aime, je n’en peux plus. Toi, tu dis que tu m’aimes, mais toi, tu n’as ni bouche pour me parler, ni mains pour me toucher, ni des yeux pour me regarder… »      

Et pendant que je me lamente encore, que j’accuse encore Dieu, le téléphone sonne : une amie dont je n’avais rien entendu depuis longtemps, m’appelle et me dit. « J’ai pensé à toi »!     

Dieu avait une bouche —une bouche humaine; — et mon obscurité s’est changée en lumière de midi…           

Et cette lumière, quand elle arrive, rayonne et brille comme une lampe visible de loin. Comme je ne sais plus quel grand Saint (St. Dominique? St. Francis?) l’avait dit : « Annonce la bonne nouvelle sans cesse; si nécessaire tu peux utiliser des mots »...         

           

St. Paul, dans sa première lettre aux Corinthiens, parle de ces mots qu’on n’ose presque pas dire. Il évoque sa propre faiblesse et crainte, la pauvreté de ses mots, et son manque de sagesse.    

Mais, dit-il, « je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié… » et il continue : « dans ma faiblesse… c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient »      


Paul aussi, malgré sa crainte et son manque de sagesse, était lumière du midi, lumière pour les siècles. 

           

Accueillons cette lumière, laissons-nous envelopper par elle, rendons-en grâce à Dieu, et, surtout, partageons-la, en la portant dans ce monde qui en a grand besoin.