« Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin… ». Nous célébrons ce long chemin des mages, qui nous a donné cette fête de l’Épiphanie, avec tout son folklore. Dans notre célébration de ce jour, nous accueillons Suzanne Wang qui va être baptisée.
L’Épiphanie est une fête aux dimensions de Noël. C’est encore Noël, mais c’est une fête qui ouvre notre foi, qui nous met sur la route. Noël est la fête pleine d’humanité qui touche la chaleur humaine.
Le scénario de la venue des mages, pour exotique qu’il soit, doit nous interroger, de par sa force évocatrice, sur la venue de Dieu en ce monde. Jésus, on sait qu’il a existé. C’est un enfant comme les autres. Tandis que les mages, rois de surcroît, on ne sait pas trop d’où ils viennent. En fait, trouver un nouveau-né dans une mangeoire, on peut encore y croire et l’accepter. Mais que des inconnus se déplacent de l’Orient jusqu’à Bethléem en suivant une étoile qui apparaît, et réapparaît, relèverait presque de la fiction. Cela nous questionne.
On le voit, ces deux fêtes de Noël et de l’Épiphanie sont, d’une certaine manière, colorées différemment. Et pourtant, elles sont si proches l’une de l’autre.
La grande différence réside dans la manière de découvrir et de rencontrer Jésus. À Noël, il nous est donné, on le découvre. Comme si nous assistions à sa naissance. À l’Épiphanie, il nous attend, on le rencontre, il nous provoque à sa recherche. Il nous appelle à nous réunir et il nous invite, les uns les autres, à nous mettre en chemin, les yeux levés pour voir l’étoile, pour goûter la manifestation d’un Dieu venu dans la nuit du monde pour sauver le monde.
La marche laborieuse des mages, à la lumière de l’étoile, évoque la marche de la foi à la recherche du Christ. Et lorsqu’on le trouve, il se manifeste à nous : c’est une épiphanie! Maintenant que Jésus est né, on ne va plus se rassembler à la ville lumière qu’est Jérusalem. Cela veut dire que la lumière du roi n’est plus là, et les mages n’éprouvent pas le besoin de s’y rendre. C’est alors que l’Étoile réapparait, dès que les mages quittent Jérusalem. À nouveau, ils la voient. Mais de quel type de vision est-ce ? Que leur est-il vraiment donné à voir? En fait, ils voient avec leur foi. La foi, c’est voir. Voir à l’intérieur, voir au-delà de la réalité. Ils voient dans la confiance un chemin à parcourir. Ils sont les nations qui marchent vers la lumière. Et voir quoi? La lumière du Seigneur, son amour, sa Parole. Tout cela a pris chair dans la nuit de Noël et nous est offert en ce jour de l’Épiphanie, jour de manifestation à toutes les nations de Jésus fils de Dieu.
Dieu se manifeste aujourd’hui à tous les peuples et non pas à quelques privilégiés, comme le furent les bergers lors de la nuit de Noël, comme le sont les chrétiens croyants d’aujourd’hui. Dieu est venu sur terre pour tous les humains.
C’est dans cette dynamique que Suzanne, qui va être baptisée aujourd’hui, est déjà entrée. Découvrir et vivre sa foi, c’est se mettre en marche pour découvrir et découvrir toujours que la foi c’est de voir et de suivre son étoile. C’est superbe, un baptême le jour de l’Épiphanie !
Douce fut notre joie à Noël. Il faut maintenant ouvrir notre confiance pour saisir ce que c’est que d’annoncer l’Évangile auprès de tous ceux et celles qui ne connaissent pas le Christ, par notre façon de vivre et de les inviter à vivre la foi comme une marche à la suite du Christ. Marcher pour voir et découvrir le sens de l’Évangile.
Je résume le sens de ce que j’essaie de vous dire en trois affirmations :
1. L’Épiphanie, n’est-ce pas nous mettre en chemin!
2. La foi, c’est voir la lumière de l’intérieur.
3. L’Épiphanie est lumière pour tous.
Joyeuse Épiphanie!