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Communauté chrétienne St-Albert le Grand





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Le matin du jour de l'an (A)

1er janvier 2020

Qu'est-ce que je me souhaite pour la nouvelle année ?

Nombres 6, 22-27              Ga 4, 4-7             Luc 2, 16-21                 

 

Hubert Doucet

 

Hubert Doucet      

2020, il y a déjà vingt ans, nous nous souhaitions des vœux tout à fait exceptionnels, une nouvelle ère commençait. Qu’est devenu notre monde depuis lors? Sommes-nous plus pacifiés, fiers de notre humanité? Sommes-nous plus inquiets, critiques de nos comportements?  

Hubert DoucetDans certains milieux que je fréquente parfois, j’ai récemment remarqué qu’un mot s’était imposé comme le refrain quotidien, le buzzword; c’est celui d’innovation. On considère que les grandes innovations scientifiques, en médecine, en ingénierie, en intelligence artificielle vont transformer le monde de façon merveilleuse, au point que certains travaillent à produire une nouvelle humanité. Tout sera mieux demain. D’autres milieux sonnent plutôt l’alarme, le bouleversement climatique allant entraîner la disparition du monde vivant, d’où l’anxiété de jeunes générations. Comment vivre dans ces mondes où l’un se caractérise par la hardiesse audacieuse de la nouveauté technologique et où l’autre se donne comme mission d’engager les populations à un pacte de respect à l’égard de tous les éléments de la nature? Dans ce monde des contraires, et je pourrais ici multiplier les exemples de tension dans d’autres secteurs de l’actualité, qu’est-ce que je me souhaite pour la nouvelle année?      

Cette question qu’a retenue l’équipe de préparation à la célébration de ce midi peut surprendre. Habituellement, n’est-ce pas aux autres qu’on adresse des souhaits? Ne serait-ce alors qu’une forme détournée pour parler de résolutions à prendre? L’idée de cette question qu’est-ce que je me souhaite pour la nouvelle année? est plutôt la suivante : qu’est-ce que cela veut dire entrer en soi-même pour que, dans sa propre vie, chacun/chacune puisse se souhaiter une bonne année?     

Il me semble que les deux textes que nous venons de lire nous ouvrent quelques pistes. La première lecture nous invite à prendre une plus vive conscience que chaque personne est aimée, même dans sa souffrance. L’œuvre de Dieu, nous dit Paul, c’est que nous sommes ses fils et ses filles. Nous ne sommes pas des esclaves de Dieu, mais plutôt ses enfants, et sa maison, c’est la nôtre. On est de la famille, avec Dieu comme Père et Mère. Cette première lecture dégage un sentiment d’appartenance, elle nous fait grandir en confiance. En ce début d’année, émerge un sentiment de paix intérieure.

La lecture de l’évangile complète cette première lecture. Elle nous fait voir, à travers la figure de Marie, que ce sentiment de paix ne se vit pas aussi facilement que le laisse entrevoir l’apôtre Paul. Marie qui peut s’émerveiller de la présence des bergers et de l’étonnement que suscite la naissance de son fils, n’est pas sans aussi éprouver la dureté des conditions dans lesquelles est né son Jésus. Marie, comme toute mère qui scrute les moindres mouvements de son enfant, ne peut que retenir tous ces événements qui demeurent clairs-obscurs. Que fait-elle alors? Elle les médite dans son cœur, cherchant à les intégrer dans sa vie. Que faire? Comment réagir? Qu’apprendre de cette situation pour bien agir à l’égard de l’enfant? N’est-ce pas là la méditation de toute mère, telle que je l’interprète sans en avoir l’expérience? Qu’est-ce que se souhaitait Marie à ce moment de son histoire?    

N’avons-nous pas nous aussi à méditer sur les événements du monde et de notre vie alors que naît une nouvelle période de notre histoire? Qu’est-ce que chacun se souhaite pour la nouvelle année ?   

Lors des prières d’intentions que nous faisons avant le Notre Père, j’inviterai les personnes qui le veulent à venir exprimer, sous forme de prière, le souhait qu’elles se font pour cette nouvelle année. Le micro sera placé au pied de l’autel et la personne n’aura qu’à formuler son aspiration. Ces prières partagées sont, en ce début d’année, un signe et un souhait que l’Esprit habite nos cœurs pour qu’ensemble nous soyons l’œuvre de Dieu, comme le disait l’apôtre Paul dans la première lecture.