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27e Dimanche du Temps Ordinaire (C)

6 octobre 2019

Augmente en nous la foi

2 Tim 1, 6-8, 13-14                           Luc 17, 5-10

Bruno Demers

 

Au début de la semaine dernière, j’écoutais une émission à la radio où des parents discutaient de la consommation de drogues chez les jeunes. Certains demandaient un contrôle plus efficace aux abords des écoles. D’autres souhaitaient plus de sessions d’information sur les conséquences des drogues. Une mère de famille est intervenue tout à coup pour dire que, face à ce problème, elle prenait appui sur la relation de confiance qu’elle entretenait avec sa fille. Elle disait : « Je sais que si on lui offrait de la drogue, elle me le dirait et qu’on serait capable d’en discuter pour qu’elle agisse de façon responsable! »         

Miser sur la relation de confiance avec sa fille : tout-à-coup, ça m’a sauté aux yeux! C’est vrai! C’est quelque chose de tout simple mais ça fait une bonne différence. Ça permet, dans son cas, d’éviter beaucoup de dérapages… et ça nous permet aujourd’hui de comprendre un peu mieux une dimension importante de la foi. Parce que la foi repose sur cette attitude fondamentale dans la vie qu’est la confiance. Quand on a une personne de confiance parmi ses voisins, on peut partir en vacances l’esprit libre parce qu’on sait que si quelque chose arrive à la maison, il pourra aller voir et prendre contact avec nous s’il le faut.          

Quand vous êtes vraiment en confiance avec quelqu’un, vous savez que vous vous appuyez sur du solide, du durable. Vous pouvez parler librement. Vous êtes capables de vous impliquer profondément et totalement dans ce que vous entreprenez. De plus, c’est dans un tel contexte que peut naître du neuf! C’est sur la base de relations de confiance qu’on peut se laisser aller, être créatifs, développer des actions novatrices. Peuvent alors naître l’amitié, l’art, des inventions, un projet, une aventure, des enfants. La confiance permet de créer!  

Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous pourriez déraciner un arbre, déplacer une montagne… C’est probablement à cette capacité de la confiance à produire des effets, à faire du neuf, que la parole de Jésus fait allusion ce matin. C’est vrai, quand on est en confiance, ça change tout! On peut tout se permettre! L’histoire de l’Église nous offre une grande quantité de saints et de saintes qui, grâce à leur petite foi, ont commencé un mouvement, une institution, et ont ainsi réalisé de grandes choses. Parce qu’ils ont mis leur foi en quelqu’un de très particulier : Jésus Christ. Oui, Jésus Christ en a impressionné plusieurs, par exemple, par son acceptation inconditionnelle d’autrui. Pour la mentalité de l’époque, accueillir et parler avec les femmes comme il se le permettait, avait quelque chose de subversif. Aller prendre son repas chez des pécheurs, ça ne se faisait pas. S’intéresser à la peine et à la misère des veuves, des malades, ce n’était pas nécessairement bien vu. Ces attitudes de Jésus sont toujours interpellantes pour ceux et celles qui veulent faire grandir l’humanisation entre nous.  

Jésus en a aussi marqué d’autres par son sens de la justice et de la non-violence. Combien de fois dénonce-t-il des pratiques traditionnelles de l’époque? Celles qui mettent plus l’accent sur l’extérieur que sur l’intérieur. Celles qui isolent et rejettent à la marge ceux et celles qui ne peuvent pas observer les nombreux préceptes de la Loi. Il dénonce mais aussi il offre le pardon et la possibilité de se réconcilier. Jamais il n’incite à la violence, au contraire!           

L’écho de ses paroles et de ses gestes aujourd’hui vient augmenter en nous la foi. Il vient faire grandir notre confiance en Jésus Christ et dans le message de l’Évangile. La mémoire de ses gestes éveille en nous ce que nous portons de bon, de meilleur. Ses paroles entendues suscitent encore de nouvelles possibilités, de nouvelles idées pour faire grandir la vie. La Parole de Dieu cherche toujours à produire des effets chez celles et ceux qui l’accueillent dans la confiance.   

Nous sommes de simples serviteurs, nous n’avons fait que notre devoir. Il est bon de nous rappeler que ce n’est pas nous qui convertissons, qui donnons la foi, c’est l’Esprit Saint. La tâche qui nous revient, c’est de témoigner, d’être de simples serviteurs. Dans la mesure où nous laissons la confiance et la foi grandir en nous, nous pourrons témoigner avec plus de justesse et de qualité des effets de l’Évangile. Nous pouvons paraphraser l’apôtre Pierre dans sa première lettre : Soyons toujours prêts à rendre compte avec douceur et respect de la confiance que nous mettons en Jésus Christ.