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26e Dimanche du Temps Ordinaire

30 septembre 2018

Nombres 11, 25-29

Marc 9, 38-40

Tous porteurs de l'Esprit

Guy Lapointe

« Ah! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple, un peuple de prophètes! » C’est ce que nous venons d’entendre dans la première lecture. Un profond souhait de Moïse. C’est de nous aussi dont il parle… N’est-ce pas un immense défi : faire de son peuple un peuple de prophètes. Et pourtant…  

De son côté, l’évangéliste Marc rapporte que les disciples ont vu quelqu’un chasser des esprits mauvais « au nom de Jésus », et ils ont essayé de l’en empêcher : « Il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Guy Lapointedisaient-ils. On pourrait dire dans notre langage quotidien : « il n’est pas de notre gang ». Le souci des Douze ne semble pas être d’abord de libérer, mais de tenir l’exclusivité dans cette libération. Jésus, lui, est clair. Les Douze ne sont pas seuls à vivre de l’Esprit. Qui que nous soyons, quel que soit le regard que nous portons sur les autres, ne sommes-nous pas tous porteurs de l’Esprit?

Cette page d’Évangile nous met en garde pour ne pas établir des murs entre nous, mais d’ouvrir notre regard. Jésus admet que quelqu’un peut faire un miracle en son nom, bien que n’appartenant pas au groupe des Douze qu’il a lui-même choisis. Il invite les disciples à ouvrir les portes. On n’enferme pas l’Esprit. Oui, nous sommes tous porteurs de l’Esprit, mais nous l’oublions trop souvent. L’Esprit agit en dehors de nos structures, en dehors de l’Église. Le laisser ouvrir la vie; rien par la force, tout par amour.  

L’Église, c’est un espace privilégié de la mémoire du Christ. Un espace de mémoire qui nous permet, grâce à l’Esprit, d’inviter tous les humains à y entrer. Les portes sont toujours ouvertes. Et il ne faut surtout pas fermer cet espace. Pour Jésus, la valeur de chaque personne ne fait pas de doute. Jésus dérange en refusant d’exclure ceux qui ne sont pas avec lui et qui ne sont pas comme nous. Quelles sont nos réactions face aux personnes que nous rencontrons? Quelles sont nos réactions devant l’arrivée de migrants?         

Jésus appelle à ne pas exclure. Il veut établir des ponts et non des murs. Ce que nous avons en commun est plus important que ce qui nous divise. Laissons l’Esprit couper en nous ce qui n’est pas Évangile.        

Comment les deux passages entendus raisonnent-ils dans notre communauté? Comment vivons-nous la vie de l‘Esprit? Sommes-nous des prophètes comme Moïse et Jésus le désirent? Il existe, dans notre communauté plusieurs groupes vivants qu’il serait trop long d’énumérer. D’ailleurs vous les connaissez… Et nous entrons dans un chemin de foi qui va certainement marquer la communauté. Mais on doit toujours garder vivante cette interrogation : est-ce qu’il y a une grande ouverture à l’Esprit? Sommes-nous attentifs et ouverts aux autres? Avons-nous du respect pour la parole de l’autre?        

Jésus nous dit : on ne peut pas enfermer l’Esprit. Il souffle où il veut. Il est pénétrant comme la lumière. Dieu va vers tous. Il préfère les oubliés. Il aime la vie. Jésus a soufflé l’Esprit sur la foule. N’importe qui — un enfant, un pauvre, un malade — peut prêter à l’Esprit ses mains, son cœur. Il veut rassembler, construire, faire grandir l’amour. L’Esprit met en chacun de nous la force qui vient de Dieu. Hors de nos rassemblements, l’Esprit souffle, imprévisible, libre comme le vent.

L’Évangile nous invite à être ouvert à celles et à ceux qui veulent faire le bien et à admirer le travail de toutes les personnes qui ne sont pas des nôtres. « Ne les empêchez pas, même s’ils ne sont pas des nôtres ».

 Les passages qu’on vient d’entendre nous invitent à réfléchir sur nos préjugés, nos exclusions, nos rejets des autres. L’ouverture ne nous oblige pas à renoncer à notre propre identité chrétienne, au contraire, elle la renforce non dans l’affrontement, mais dans le dialogue. Lorsqu’on s’approche des autres, on y découvre souvent des perles d’humanité et de spiritualité.          

On se rend compte qu’en dehors de l’Église, il y a aussi des gens qui font un travail exceptionnel de fraternité et d’engagement.         

Comme le dit Moïse. « Ah! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes! ». C’est un désir et un souhait qui nous sont adressés aujourd’hui. Soyons en paix les uns avec les autres et prenons conscience que l’Esprit nous habite.      

 

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal