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18e Dimanche du Temps Ordinaire

5 août 2018

Exode 16, 2-4, 12-15

Jn 6, 24-35

Le Pain de la vie

Guy Lapointe

À entendre les deux passages, celui de l’Exode et celui de l’Évangile selon Jean, on pourrait dire que c’est le dimanche du désir du pain et du pain à satiété. Effectivement, existe-t-il un geste plus simple et plus profond que celui de donner et de partager le pain? Dimanche dernier, nous avons entendu Christine Mayer nous raconter, à sa façon, la multiplication des pains. Quelques pains et quelques poissons ont suffi pour nourrir cinq mille personnes. C’est un des miracles de Jésus qui marque l’imaginaire autant chez les croyants que chez les incroyants.    

Guy LapointeLa faim d’une foule vient d’être apaisée par Jésus qui a multiplié les pains pour eux. Jésus poursuit sa route. Mais cette foule se met à sa recherche pour avoir encore plus de pain : « Vous me cherchez, leur dit Jésus, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés ». Mais cette foule va demander un signe pour qu’elle puisse voir et croire. Jésus répond : « Ce n’est pas Moïse qui a donné la manne au désert, c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel… » Ont -ils déjà oublié qu’eux-mêmes ont vécu, il y a quelques heures à peine, le miracle de la multiplication des pains. « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous », dit Jésus. Et à la foule qui demande du pain, Jésus répond : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi, n’aura plus jamais soif ».  

C’est certainement une affirmation mystérieuse pour les auditeurs. Et Jésus veut faire prendre conscience à la foule qui le cherche, qu’à travers ses gestes, Il se révèle au monde et que ces signes appellent à l`ouverture, appellent à avancer sur le chemin de la foi.       

Suivre Jésus, c’est ouvrir notre cœur à sa présence; c’est prendre conscience que ce pain partagé est un pain venu du ciel. C’est prendre conscience, en partageant le pain, que Jésus est Dieu parmi nous. Jésus est le symbole par excellence. Voilà ce qu’on devrait lire à travers les signes de Jésus : ouvrir nos cœurs à sa présence. Prendre la route à la suite de Jésus, habiter le chemin de foi qui traverse les signes.        

Le pain est une réalité profondément symbolique. Il suppose, pour avoir tout son sens, de le partager avec des convives. Lorsque nous le consommons dans la solitude, il s’accompagne au moins d’une relation avec celui qui nous l’a transmis et avec celui qui l’a fait. À bien y réfléchir, le pain n’est pas seulement un objet à consommer, il crée, il suppose un lien avec autrui. Il dit la paix entre les personnes et la paix est don Dieu et inséparable de ces liens. Les gens disent à Jésus : « Donne-nous toujours de ce pain–là ». N’est-ce pas le sens de l’eucharistie que nous célébrons le dimanche qui ne doit pas être vécu d’abord comme une obligation, mais comme un besoin, un temps privilégié d’ouverture à l’Autre et aux autres.          

Et la question profonde qui traverse cet événement : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyez en celui qu’il a envoyé ».

En réalité, là où l’on donne et où l’on reçoit¸ là où la rencontre fait vivre, Dieu est présent. Jésus nous a appris à dire dans le Notre Père « …donne-nous le pain de ce jour… ». Nous ne demandons pas du pain en quantité telle que nous aurons l’assurance de ne plus jamais avoir faim, mais nous voulons vivre un partage qui fait signe que Dieu est avec nous.  

Nous lui demandons le pain de ce jour. Celui-ci n’est pas seulement ce qui nourrit nos corps. Il est ce qui nous unit les uns aux autres, lorsque nous nous partageons ce signe. Le Pain de vie, répond Jésus, c’est de croire en Lui. Telle est l’affirmation centrale qui ouvre le pain pour en manifester le Dieu de Jésus. Certes, le pain que nous partageons vient à travers des relations très humaines et, toujours, Dieu est inséparable de ces liens. En fait, on revient à cette grande affirmation qui traverse l’Évangile : « Aimons-nous les uns les autres », comme nous l’a redit Jésus. C’est ce que le geste du pain peut signifier de plus profond pour les croyants. Voilà pourquoi notre rassemblement dominical n’est pas une obligation, mais un besoin. La Parole autant que le Pain nous donne l’énergie nécessaire pour affronter les difficultés de la vie. « Oui, Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »        

 

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal