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Sainte Marie, mère de Dieu et Jour de l'An (B)

1er janvier 2018

Luc 2, 16-21

Ga 4, 4-7

Nb 6, 22-27

Rendre grâce et rêver

Hubert Doucet

Hubert Doucet      

Il est heureux que le mouvement inexorable du temps nous ramène, chaque année, à nos rêves d’origine invitant ainsi à un nouveau recommencement. En effet, c’est comme si le temps lui-même disait à l’humanité : arrête-toi, regarde le temps parcouru et repart vers de nouveaux horizons des rêves.  

En 2017, bien des révélations que nous ont livrées nos différents types de médias nous conduisent parfois à croire qu’à chaque jour, nous en perdons un peu plus en humanité. On se demande alors si le monde qui est le nôtre et qui se croit en avance sur les autres mondes ne produirait que volonté de puissance, refus Hubert Doucetde la différence, négation des aspirations humaines les plus profondes. C’est comme si nos rêves d’un univers meilleur s’étaient enlisés, avaient basculé. D’un autre côté, ce temps de l’année témoigne aussi de l’immense désir d’humanité qui est à l’œuvre un peu partout, ici et ailleurs.          

Luc, dans l’évangile, nous place devant un commencement qui est un rêve d’amour. Les parents le savent bien : l’enfant qui naît les amène à repenser le présent et l’avenir, de manière plus dense et plus riche. Pour eux, c’est un nouveau début. Pour réfléchir à la nouvelle année, peut-être n’y a-t-il rien de mieux que de revenir à cet avènement dont parle Luc, à cette arrivée qu’est le nouveau-né Jésus?           

Ce commencement auquel réfère l’évangéliste, il a lieu à Bethléem, petite ville semblable à bien d’autres, avec ses hauts et ses bas, nous signalant ainsi que Dieu n’a d’autre ambition que de partager les réalités quotidiennes d’hommes et de femmes très concrets. En naissant de Marie, une femme qui appartient à une culture particulière et qui ressemble aux femmes de son milieu, il témoigne de son respect pour toutes les cultures. En choisissant de prendre chair dans un coin de l’espace et à un moment du temps, il nous manifeste que la pleine humanité se vit dans sa diversité.       

Serait-ce cette simplicité de la nativité de Dieu chez-nous qui étonne Marie sa mère? Cette femme ne donne-t-elle pas de Dieu un visage qui nous devient accessible et que nous pouvons regarder sans crainte? Qu’y a-t-il à comprendre de cette modestie de Dieu? Marie se tait et garde toutes ces choses en son cœur. Ne lui faut-il pas intégrer quelque chose qui ne va pas de soi, la naissance de Dieu dans l’humanité? Méditer cet événement dans son cœur, c’est se tourner vers ce visage, tout simple et bienveillant.         

Qu’en est-il de nous aujourd’hui? Sommes-nous capables de rêver d’un Dieu aussi simple et d’en témoigner dans notre vie? Quel visage de Dieu laissons-nous apparaître dans notre monde? De quel Dieu témoignons-nous au cœur de ce temps?         

Les bergers, des gens simples, peu instruits, mais en lien profond avec la vie n’ont pu que raconter à tout le monde ce qu’ils avaient vu de cet enfant. Leur parole étonnait. Leur expérience fait aussi rêver que Dieu naisse là où l’attente et le désir de paix construisent le partage et l’unité dans la diversité.        

Mon rêve en ce début d’année, c’est qu’avec Marie et les bergers, notre communauté célèbre le visage du Seigneur pour que nous le reconnaissions dans tous ces visages qui nous entourent, souffrants et rayonnants.