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Communauté chrétienne St-Albert le Grand





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19e Dimanche du Temps Ordinaire

14 août 2017

1 Rois 19, 9a.11-13a. 15-16

Matthieu 14, 22-33

Prendre la main que Dieu nous tend…

Brigitte Quintal

 

Dans l’épisode qui précède immédiatement ce récit, Jésus se retire dans un lieu désert, à l’écart. Puis, revenant vers ses frères, il prend pitié de la foule qui est là, guérit les infirmes et finalement, leur donne à tous du pain.      

Ensuite, et c’est notre texte, il retourne encore à la prière dans la montagne, à l’écart, après avoir envoyé les disciples sur l’autre rive. 

Brigitte QuintalPuis, marchant sur les eaux, touché par leur frayeur, il les rassure : « C’est moi, n’ayez pas peur! ».          

On observe dans ces deux récits qui se suivent, une même dynamique : Jésus en prière, se met en présence de son Père, puis il est renvoyé vers ses frères pour répondre à leurs besoins bien humains : guérison des infirmités, réponse à leur faim, et secours dans la détresse.    

Ce mouvement qui part du retrait à l’écart pour se mettre à l’écoute du Père, et s’achève dans la proximité du prochain a quelque chose d’essentiel à nous dire …          

Regarder Dieu, se mettre à son écoute, nous entraîne irrésistiblement vers nos frères….    

Ce qui étonne dans ce récit, comme aussi dans celui qui précède, c’est que Jésus va au-devant des attentes des hommes et des femmes qui sont présents. Il n’attend pas qu’on lui demande. De son propre chef, car ému de compassion, il guérit les infirmes, nourrit la foule qui a faim et rassure les disciples effrayés.

Il est vrai qu`à la multiplication des pains, ce sont les disciples qui l’ont sensibilisé à la situation de la foule, mais cette dernière n’a rien demandé. Avant de tendre la main à Pierre, il a déjà tendu une main attentive et secourable aux personnes qu’il a rencontrées.           

Ici aucun cri n’est monté vers lui. Personne n’a dit comme les deux aveugles: « Aie pitié de nous, Fils de David! » (Mt 9,27) ou comme la Cananéenne : « Aie pitié de moi, Seigneur, viens à mon secours!» ( Mt 15,25)      

Non, il y a seulement ici en action une compassion prévenante et agissante qui atteste de ce Dieu miséricorde qu’il annonce.           

Comme si son retrait avec son Père dans le silence renouvelait à chaque fois son engagement en faveur des autres;  

Comme si sa prière avait pour effet de le rendre encore plus sensible et attentif aux détresses de ses frères et soeurs;          

Comme si au contact de ce Dieu miséricorde, il ne pouvait faire autrement que se faire lui-même compassion infinie du Père;           

Comme si en présence de Dieu dans le silence, il avait vu l’humanité avec le regard même de Dieu : un regard où se révèle toute la miséricorde et la compassion du monde, aujourd’hui et toujours une main tendue, vers cette humanité qu’il aime.

Bien sûr ce Dieu qu’il appelle Père nous invite aussi à être pour les autres, en son nom, cette main tendue.       

Mais nous ne pouvons l’être que parce qu’au creux de nos faims, au cœur de nos détresses, au fond de nos nuits, il nous a redit : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ».