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Communauté chrétienne St-Albert le Grand




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Dimanche de la Pentecôte (A)

4 juin 2017

Actes  des Apôtres 2, 1-11

Jean 20, 19-23

1Co 12, 3b-7

Les dons variés de l'Esprit

Yvon D. Gélinas

Ils se trouvaient réunis tous ensemble. Ils étaient là, les disciples, ceux qui étaient avec lui depuis les commencements. Ils avaient partagé les aventures et entendu les enseignements de Jésus, leur maître. Ils sont là confiants dans la promesse faite au soir du dernier repas : l’Esprit qui sera donné. Confiants, attachés à lui, mais fragiles encore dans leur foi en sa parole, un peu comme encombrés d’une espérance qui demeurerait obscure. Ils sont fidèles à sa mémoire, ils se redisent ses paroles, ses promesses : Il viendra en eux l’Esprit du Seigneur. Il habitera en eux. Ils ne vivront pas que de la mémoire de ses gestes, de ses paroles. Ils auront en eux, comme guide et protecteur cet Esprit qui vient du Père. Cet Esprit qui est en lui, Jésus, il sera en eux. Ils ne vivront pas que de mémoire. Il sera avec eux, Jésus le Christ, par cet Esprit au plus intime de leur être, au plus quotidien de leurs jours. L’Esprit affermira les volontés et les cœurs, consolera et soignera, ouvrira à l’avenir. Ils ont confiance, ils espèrent, mais ils sont encore craintifs, comme frileux. Ils se tiennent ensemble à l’écart du grand large du trop quotidien, du trop vaste monde.

Et voici qu’en ce jour d’après Pâques, il vient l’Esprit de la promesse. Comme un souffle. Comme au jour de la création quand le Seigneur soufflait dans les narines de la créature à laquelle il venait de donner forme. Le souffle de la vie, l’élan de la vie. Le souffle comme aussi un fort vent qui pousse la barque au grand large. Le souffle qui ouvre les portes de l’enfermement et envoie au monde, le monde de ceux et celles qui sauront reconnaître la libération de la vie et entrer dans la paix. Une paix qui n’abolit pas toute inquiétude ou toute hésitation mais qui permet d’aller au-delà de la crainte et du doute. Comme un feu qui chasse tout engourdissement, qui donne le courage d’affronter la vie, de dire au monde l’espérance qui libère.         

Il y a eu des heures et des jours sombres. Il y en aura encore, mais plus rien ne sera semblable. En ce jour de Pentecôte, c’est la conscience qu’il leur appartient de reprendre sa mission, de la poursuivre, au rythme des cultures et des temps. Tous ces peuples qui constituent alors le monde connu, et tous ces peuples encore à venir, encore inconnus, tous ils peuvent recevoir la Parole de libération et de paix, et déjà ils l’entendent chacun dans sa langue, dans leur univers propres et différents les uns des autres, mais unifiés par cette Parole créatrice. Une communauté se construit qui toujours est à grandir et s’accomplir.

Et notre Pentecôte à nous, le don de l’Esprit qui nous est fait à nous. Il accompagne cet Esprit, il soutient, il est présent à la réflexion et à l’action quand on décide de vivre selon l’Évangile, selon la parole de celui qui est venu fraternellement vers nous. Il est présent, agissant en ces instants, ces carrefours sur les chemins à parcourir, quand des choix s’imposent, quand il faut décider des directions à prendre, quand il faut aussi s’accorder au monde qui est variable sans oublier l’espérance qui nous habite, sans manquer à la lumière de l’Évangile.     

Mais n’oublions pas ce que dit Paul des dons de l’Esprit : les dons sont variés, les services sont variés, les activités sont variées, mais c’est le même Esprit qui est donné à chacun en vue du bien. Il nous revient de découvrir quels sont les dons qui nous sont propres, avec humilité mais audace aussi. À nous personnellement de mesurer nos forces et nos élans, chacun chacune selon ses possibilités, convaincus cependant qu’il nous est donnée à tous d’être annonce de la Parole, ne serait-ce que par le simple fait d’être à son rang, à sa place, fidèles à sa Parole, à son espérance, à sa paix. La Pentecôte, notre Pentecôte, comme un bon vent qui tire du sommeil, comme un printemps nouveau qui éclaire et réchauffe. La Pentecôte comme encore une fois la prise de conscience de la joie, du bonheur qu’il y a à mettre nos pas dans ceux du ressuscité, d’être comme lui vivant encore.              

Vient, Esprit du seigneur qui nous fait quitter toutes nos solitudes et fait de nous un grand corps, le corps du Christ, pour notre joie et notre paix et celle du monde.