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Veillée Pascale (A)
15 avril 2017
Le tombeau est vide
À regarder ce qui se passe dans notre monde, dans cette longue marche de l’humanité, cette longue marche que les lectures de cette célébration ont évoquées, nous sentons que ce monde a besoin de résurrection, d’une ouverture vers une vie plus large, une vie qui traverse toutes les blessures, toutes les morts.
Hier, nous avons célébré le mystère de la mort du Christ, cette nuit nous le célébrons comme Seigneur ressuscité. Oui, Christ est vraiment ressuscité, venons-nous d’entendre dans l’Évangile. Après avoir chanté et chanté le Christ ressuscité au cœur de la nuit, on a écouté ces poèmes de la création de la libération du 
peuple d’Égypte. Non, cette nuit de Pâques n’est pas un événement du passé que nous célébrons. Il est cet instant que nous maintenons présent dans l’espérance. La résurrection du Christ ouvre à l’humanité un avenir collectif.
Personne n’a été témoin de la Résurrection de Jésus. Le tombeau est vide. Personne ne l’a vu sortir vivant du tombeau où on avait déposé son corps. Deux femmes le matin ont trouvé le tombeau vide. Alors que des hommes qui avaient été proches de Jésus durant sa vie étaient, soient écrasés par la douleur, découragés par la mise à mort de leur maître, des femmes qui avaient elle aussi accompagné Jésus sur les routes de la Galilée et de Judée, des femmes qui l’avaient suivi au calvaire ont eu le courage et l’amour pour se présenter au tombeau. La résurrection du Christ est d’abord annoncée aux femmes. Ce n’est pas sans une profonde signification. Averties par un messager, elles ont porté la nouvelle qui devait devenir la Bonne Nouvelle pour la suite du monde. Jésus est vivant, il est ressuscité. Que Jésus soit vivant, qu’est-ce ce que cela peut bien signifier pour chacune et pour chacun de nous!
Le tombeau est vide! La mort n’est plus le terme de toute existence humaine. Christ est ressuscité! C’est le moment où l’espérance vraie et l’amour vrai peuvent naître. Car il y a maintenant un avenir. La résurrection du Christ ouvre à l’humanité un avenir commun. Ce tombeau vide, c’est l’espérance de la foi. Le tombeau vide n’a rien prouvé aux femmes. Mais ce tombeau vide fut pour elles l’espace où a pu naître l’espérance et la foi. Sans le tombeau vide, l’espérance n’est pas possible.
La mort n’est plus le terme de toute vie humaine. Avant ce jour, chaque être humain depuis sa naissance, marchait inéluctablement vers la mort. Chaque jour, l’ombre de la mort planait sur toute l’existence. Depuis le jour de Pâques, aux regards des croyants, la mort n’est plus le point final. Désormais, le vieillard autant que le jeune, peuvent marcher vers la vie. Les marques de la mort deviennent les signes avant-coureurs de la résurrection. L’espérance jaillit au cœur du monde.
Nous avons sous les yeux que quelques traces : l’eau du baptême, le pain et le vin de l’eucharistie et nous sommes capables de dire à notre tour : « nous croyons ». D’où nous vient cette capacité? Nous appelons Esprit cette force qui traverse les signes où nous discernons l’appel de Dieu et qui nous permet, en les voyant, de dire nous aussi : nous croyons.
Ce soir, Célina sera baptisée, confirmée, et elle participera pour la première fois au partage du pain et de la coupe en mémoire du Christ. Baptême et confirmation, deux gestes très simples, mais qui ouvrent plein de significations sur la vie et sur la vie de foi, sur le partage qu’est l’eucharistie. Célina s’est longuement préparée à vivre ce moment de son baptême, de sa confirmation et de sa première participation au partage du pain et de la coupe en mémoire du Ressuscité. Sa marraine Ariane l’a soutenue et depuis quelque temps, dans notre communauté, Isabelle Francou et Marie de Tarlé l’ont accompagnée. Elle connaît une expérience spirituelle peu commune. Elle a cherché, elle a cru. Elle croit au message des femmes qui ont annoncé que le Christ était vivant. Et c’est cette démarche et cette ouverture sur la vie du Christ que nous célébrons avec elle ce soir et aussi avec les futurs confirmands qui sont aussi avec nous dans cette célébration.
Que la musique nous entraine dans ce moment du baptême, du nôtre, et de celui de Célina et célébrons l’eucharistie avec une foi renouvelée.