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3e Dimanche du Temps Ordinaire (A)

22 janvier 2017

Corinthiens 1, 10-13,17

Matthieu 4, 18-23

Dimanche de l'Unité des Chrétiens

Guy Lapointe, Anne Wagnière et Joseph-Arthur Bergeron


 

Ouvrir l’espace des Églises (Guy Lapointe)         


Le passage de la lettre de Paul aux Corinthiens que nous venons d’entendre est un vibrant appel au cœur de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. « Qu’il n’y ait pas de divisions entre vous… Le Christ est-il donc divisé »? Les Corinthiens auxquels Paul s’adresse se sont bien convertis au Christ. Mais ils ont très vite constitués de petits groupes fermés en se réclamant d’un apôtre : « Chacun de vous prend parti en disant : « Moi j’appartiens à Paul, ou bien j’appartiens à Apollos, ou bien j’appartiens à Pierre ou bien j’appartiens au Christ ». C’est là une attitude que Paul condamne avec force pour rappeler qu’il n’y a qu’un Christ mort et ressuscité. Sans hésitation, Paul rappelle que le Christ est la référence première de toute démarche œcuménique. C’est toujours le danger des institutions qui risquent de se refermer et d’empêcher le respect de la recherche du sens de la foi au Christ. L’œcuménisme veut ouvrir l’espace pour que les individus se mettent en route.       

On le sait, notre assemblée dominicale est déjà marquée par une pratique œcuménique. Des femmes et des hommes façonnés dans d’autres confessions chrétiennes, se retrouvent ici depuis bon nombre d’années et font partie de notre communauté. N’est-ce pas en fait une attitude d’un œcuménisme vivant créé au cours de l’histoire?   

Les liens entre les différentes confessions chrétiennes sont heureusement pour la plupart moins tendus. Les grandes questions que pose la situation mondiale traversent souvent les malentendus de l’histoire. Il existe moins de méconnaissance et de préjugés entre les différentes confessions chrétiennes. On célèbre de plus en plus souvent ensemble. Il existe un désir, je crois, de nous retrouver comme Église en recherche commune où les différences peuvent devenir des chemins de traverse, une humanité qui, plus que jamais peut-être, a soif de compassion.          

L’Église, non une institution fermée, mais une institution qui nous mène à la périphérie. La route pleine de vie et d’obstacles où chacune et chacun cherche un chemin. Tout chercheur de sens invente son chemin. L’Église doit être attentive à cette diversité d’itinéraires… Soyons des chrétiennes et des chrétiens en marche sur les routes comme Jésus l‘a été, cherchant la lumière.        

Oui, chantons : « Sur les chemins de la vie soit ma lumière Seigneur ».


Guy Lapointe


 

Il m'a aimée depuis la fondation du monde(Anne Wagnière)         


En contemplant la nature, tout simplement autour de nous, lorsque le ciel s’embrase au coucher du soleil, ou que nous entendons, très haut dans le ciel, le bavardage persistant des oies, de retour après un long hiver, ou encore lorsque la neige tombe, silencieuse, drue, serrée et que nous savons qu’il n’y aura jamais deux flocons de neige identiques, nous sommes émerveillés par toute cette beauté… mais aussi et surtout par l’audace et l’imagination de Dieu.

Tout naturellement, la variété déployée dans nos différentes confessions ou même religions, devient une source d’inspiration. Mais à l’intérieur d’une telle diversité, comment garder l’équilibre entre l’accueil et l’enrichissement mutuel d’une part, tout en maintenant la fidélité à nos différences, d’autre part?
Dans l’œcuménisme chrétien, Jésus Christ est notre point de ralliement. Cela établi, chaque dénomination porte sa propre couleur, on pourrait même dire sa propre vocation.

En voici un exemple : Je suis protestante à St Albert. Cette communauté est devenue ma famille. J’y ai goûté un respect, un accueil, une créativité sans précédent. Pourtant à l’intérieur de cette communauté catholique où je suis heureuse, je reste aux côtés de ma dénomination protestante et de sa couleur. Pourquoi?

La couleur spécifique, le fondement de la foi protestante repose sur le pardon, la grâce offerts gratuitement à tout être humain, sans condition et sans intermédiaire entre Dieu et l’être humain.
J’irais même jusqu’à dire que ce pardon est offert « même si on ne le demande pas », et il n’y a rien à faire pour le mériter.
Dieu est là pour nous en Jésus Christ. Il nous aime, Il nous attend.

MAIS, il y a un mais… Qui dit pardon, dit péché. Je mesure bien combien ce mot est banni de notre vocabulaire québécois, à cause de sa terrible connotation liée à un passé souffrant… et puis de toutes façons, le mot « péché » n’est pas un mot à la mode, on pourrait dire « faute » ou « offense »…

Pour moi, le péché n’est pas juste « manquer la cible ». Dans ma vie, la réalité du péché existe; j’y suis confrontée chaque jour. Elle me fait la vie dure parfois, soit en moi soit chez les autres. 
MAIS, il y a un autre mais : le Psaume 130 nous dit :
« Comme une sentinelle attend l’aurore, mon âme a confiance en la Parole de Dieu ».
Pour ma part, je dirais : « Comme une sentinelle attend l’aurore, sans lourdeur ni culpabilité, je compte sur le pardon de Dieu en Jésus Christ, Lui qui m’a aimée depuis la fondation du monde. »


Anne Wagnière


 

L'aventure de la foi (Joseph-Arthur Bergeron)         


Selon l’adage bien connu, « Tous les chemins mènent à Rome ». Cela était vrai dans l’empire romain, puisque Rome était la ville où convergeaient toutes les voies. Avec l’avènement du christianisme, Rome est devenu le centre de la chrétienté et surtout le lieu d’où ont émanés tous les dogmes et les règles définissant la foi chrétienne. Mais en matière de foi, est-il encore possible, pour nous chrétiens, dans ce monde postmoderne, de s’engager uniquement sur la voie romaine pour atteindre celui qui est au cœur de notre foi, Jésus le Christ ?

Nous vivons dans une époque où la liberté individuelle est devenue une valeur à respecter et où chaque personne, notamment en matière de foi, est libre d’emprunter le chemin qui lui convient le mieux, pour trouver l’objet de son espérance. Pour chacun de nous, chrétiens de toutes appartenances qui partons à l’aventure de la foi, il n’existe aucun itinéraire fixe, identique pour tous, mais une volonté déterminée de poursuivre notre route, quelles que soient les erreurs de parcours et les embûches rencontrées. Bien sûr, ce long voyage, qui dure en fait toute la vie, peut s’effectuer sous des cieux clairs et lumineux, mais aussi parfois très obscurs, que diverses rencontres peuvent nous conforter dans notre marche ou même nous en écarter momentanément, mais ce qui est rassurant, c’est que face à toutes les difficultés, nous pouvons toujours faire appel à l’Esprit qui nous a été donné en partage et qui agit comme une sorte de GPS intérieur qui recalcule nos positions et nous remet sur la bonne route, chaque fois que nous nous sentons perdus.

Cette aventure de la foi à laquelle est convié tout croyant, n’est cependant en rien une aventure solitaire puisque, quel que soit le chemin emprunté ou l’itinéraire choisi, nous devons nous rejoindre au même carrefour pour entrer, tous unis et plein d’espérance, au cœur de notre foi à la rencontre de celui qui a motivé tous nos efforts, le Christ ressuscité.

Il faut donc cesser de penser que les différentes églises chrétiennes doivent emprunter les mêmes voies et plutôt s’enrichir des expériences de foi de chacune d’elles, sans crainte aucune de perdre son identité propre. Et, si vous tenez toujours à utiliser l’adage qui veut que tous les chemins mènent à Rome, sachez que c’est possible uniquement dans un sens métaphorique qui signifie alors qu’il existe différents moyens d’atteindre un but et ce but, encore une fois, pour les chrétiens de toutes confessions, est la personne du Christ.


Joseph-Arthur Bergeron


 

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal