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Premier Dimanche de l'Avent (A)

27 novembre 2016

Guy Lapointe

Isaïe 2, 1-5

Romains 13, 11-14

Matthieu 24, 37-44

Guy Lapointe

Ne désespérons pas de l’humanité

Le temps de l’Avent… Année après année, la nouveauté liturgique de l’Avent pourrait bien nous échapper ou carrément se perdre. Après 10, 30, 50 Avent célébrés, les plus anciens d’entre nous — et j’en suis — peuvent s’interroger. Encore l’Avent : que vais-je en faire? Est-ce que vraiment cela peut changer quelque chose dans ma vie? Par hasard, j’ai entendu, ces jours-ci, une chanson (Jean-Jacques Goldman) qui commençait ainsi : « Un matin de rien pour en faire un rêve plus lointain ». J’y ai reconnu quelque chose de l’esprit de l’Avent.

Guy LapointeCette année, j’ai davantage le goût de l’Avent. Au tout début de la célébration, la proclamation d’Isaïe était un appel à marcher vers la lumière, à voir plus loin. « Des peuples nombreux se mettront en marche ». Avec tout ce qui se passe dans notre monde, il me semble que, cette année tout particulièrement, l’Avent réveille, à quelque part, un sentiment d’urgence. « Veillez !» On rejoint ainsi l’Évangile. Plus qu’en d’autres années, le temps de l’Avent, qui s’ouvre, peut nous aider à sortir de l’obscurité pour marcher vers la lumière.       

Veiller, c’est d’abord lutter contre l’assoupissement spirituel qui nous guette, les routines, les manques de disponibilités. Veiller, c’est aussi guetter dans le monde, des signes de vie, des signes de lumière. Veiller nous introduit dans une autre perception du monde où l’on voit sans voir, où l’on découvre ce qu’on ne soupçonnait pas. Le veilleur d’Avent sera celui ou celle qui devine un autre monde en train de naître et de vivre. Le veilleur d’Avent sera plus attentif à ce qui naît qu’à ce qui se dégrade, aux alternatives prometteuses.            

Les situations de violence, les affrontements, la vie souvent intolérable des migrants, l’exploitation des uns par les autres, nous sautent aux yeux. Il ne faut pas désespérer de l’humanité, mais vivre dans l’espérance de Noël, celle de l’Incarnation de Dieu au milieu de nous. L’Avent-Noël est un passage qui s’inscrit dans la chair de l’humanité. Oui, il y a un avenir pour l’humanité et Dieu fait partie de cette humanité. Je le répète, ne soyons pas de ceux et celles qui désespèrent de l’humanité. Mais soyons des femmes et des hommes, des enfants qui observent et disent ce qu’il y a de bon. Soyons de ces personnes qui voient la lumière qui passe à même les obscurités et qui posent des gestes, souvent simples, mais lumineux. 

Les temps que nous vivons sont étranges. C’est vrai. Au milieu des blessures de l’humanité, l’attente est encore plus grande. Les appels à la miséricorde et les gestes du pape François essaient de nous dire qu’il faut jour après jour rebâtir la vie. Il me semble que la période de l’Avent est encore un temps significatif, plus que jamais un temps d’attente plein de lumière.    

En ce premier dimanche de l’Avent, nous sommes invités à l’espérance. Ne soyons pas de ceux qui désespèrent de l’humanité; à en croire Jésus, elle comporte aussi une grande part de lumière. Soyons de ceux qui espèrent et attendent à chaque instant la venue de celui qui vient séparer la lumière des ténèbres, la vérité du mensonge, la vie de la mort. Soyons de ces personnes qui attendent d’être délivrées de leur propre enfermement, de ces personnes qui espèrent aussi apprendre à discerner la part de vérité et celle de mensonge dans leur propre entourage. En ce premier dimanche de l’Avent, restons éveillés, vivons dans l’espérance de Noël, celle de l’Incarnation de Dieu au milieu de nous!      

Oui, il y a un avenir. Nous sommes en marche vers plus de lumière. La vie est une aventure. Il est important de regarder en avant pour trouver la force et l’élan pour vivre le présent. Nous entrons en Avent et nous célébrons ce moment. Tout à l’heure, nous allons nous donner le pain et la coupe les uns aux autres en mémoire de Jésus, pour que le partage soit encore plus significatif. L’Avent, c’est une aventure : Avent et aventure ont même sens et même racine. Comme le disait Thérèse d’Avila : « Aventurons nos vies »! Tenons-nous donc prêts… c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». Je nous souhaite un temps d’Avent plein de lumière. 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal