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21e Dimanche du Temps Ordinaire (C)
21 août 2016
L'invité sans robe de noces
Christine Mayr
Cette parabole m’a inquiétée. Pourquoi le roi se fâche-t-il donc? Pourquoi jette-t-il dehors l’homme sans robe de noces. Quelle est la signification de cette robe? J’avais de la difficulté à le comprendre.
Puis quelqu’un m’a expliqué qu’à l’époque, les rois, à l’occasion du mariage de leur fils, distribuaient gratuitement des robes de noces à tous leurs invités. Est-ce par générosité, ou pour que tout le monde soit habillé dignement? Ou plutôt pour reconnaître facilement un intrus qui n’avait pas été invité? En ce dernier cas, le roi aurait parfaitement raison de jeter l’homme dehors. Je le comprends.
Mais je ne suis pas à l’aise avec un Dieu à l’image de ce roi; un Dieu qui se fâche et qui exclut.
Alors, j’ai osé rêver à une autre suite à la même parabole :
Imaginez que cette fois-ci l’homme sans robe de noce répond.
Voilà, le roi se promène parmi ses invités et rencontre un homme sans robe de noce. Il demande : « Mon ami, comment se fait-il que tu n’as pas de robe de noce? »
L’homme répond : « Depuis ma naissance je vis dans la misère et la pauvreté, moi, ma famille, même mes voisins, et jamais tu n’es venu vers nous, pour partager notre détresse.
Mais aujourd’hui tu veux célébrer, tu veux que je porte ta robe et que je partage ta joie.
Partage d’abord ma détresse pour que je puisse partager ta joie. »
Le roi reste muet pendant un long moment, puis il embrasse l’homme et lui dit: « Tu as raison. Viens mon ami, fais-moi l’honneur de manger avec moi aujourd’hui; et puis, retourne chez toi avec tout ce dont tu auras besoin ».
Le roi se mêle de nouveau à ses invités et encore une fois il trouve un homme sans robe de noces. « Mon ami, comment se fait-il que tu n’as pas de robe de noce? » demande-t-il. Et l’homme de répondre :
« J’étais en train de mettre ma robe quand, soudainement, accourt un homme, un étranger. Il se jette par terre devant moi et m’implore de lui sauver la vie, car il est persécuté par un ennemi. Qu’aurais-je pu faire, il n’y a pas de place chez moi? Ma maison est bien trop petite pour y cacher quelqu’un. Alors je lui ai laissé ta robe, car je me suis dit, que comme ça, personne ne pourrait le reconnaître parmi tous les invités ».
Le roi reste muet pendant un moment, puis il embrasse l’homme et lui dit : « Viens mon ami, tel que tu es, et assois-toi à ma droite. Tu as rempli mon cœur de joie ! Car tu as compris, ce qui est vraiment important pour fêter. Ce n’est pas la robe qui compte, c’est un cœur ouvert.
Et, encore une fois, le roi se promène parmi ses invités et y rencontre un homme sans robe de noce. Il demande : « Mon ami, comment se fait-il que tu n’as pas de robe de noce? »
Et l’homme de répondre : « J’ai tant désiré être auprès de toi, mais tes serviteurs ne m’ont pas jugé digne d’assister à ta fête. Ils ne m’ont pas donné de robe. Alors, je suis venu tel quel. Fais de moi ce que tu veux. »
Et voilà que le roi se fâche. Il jette dehors les serviteurs indignes…
Presque 2000 ans plus tard, j’ai entendu ton invitation et je me suis mise en route. Je ne sais pas ce qui s’est passé : avais-je mal compris les instructions comment m’y rendre ou me suis-je égarée en route? Je ne suis pas arrivée à ta fête. Pourtant j’ai continué à marcher.
Et, un jour, au croisement des chemins, tes serviteurs m’ont retrouvée et m’ont donné ta robe de noces.
Je suis l’invitée de la première heure, et celle des chemins perdus. Vais-je trouver ta maison un jour?
Ne la souillerais-je pas ta robe, ne la déchirerais-je pas, ne la perdrais-je pas? Je n’en sais rien.
Je n’ai qu’une seule confiance : Tu m’attends toujours!