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9e Dimanche du Temps Ordinaire (C)
et
Baptême d'Alice Vastel
29 mai 2016
Guy Lapointe
Le vent souffle où il veut…
Nous n’entendons pas habituellement ce passage d’Évangile dans nos assemblées du dimanche, passage qui nous parle de Nicodème. Cet homme étonnement proche de nous et qui discute avec Jésus comme nous pourrions le faire. Pourtant cet homme est présent tout au long de l’Évangile selon Jean. On le retrouve même au moment de la mort de Jésus. Ce passage d’Évangile apparaissait aux membres de l’équipe préparatoire très pertinent pour la célébration du baptême d’Alice.
Nicodème. Un pharisien. Ce notable juif qui vient voir Jésus « en pleine nuit ». C’est un croyant qui a des doutes. Il a besoin de comprendre, il a besoin de lumière comme nous tous avons besoin de clarté dans nos nuits. « Rabbi, nous savons que tu es un maître qui vient de la part de Dieu, car personne ne peut opérer les signes que tu fais si Dieu n’est pas avec lui. » Jésus lui répond en utilisant de superbes images : « naître d’en-haut… »; « naître d’eau et d’Esprit ». Il le répète: « il faut naître d’en-haut. » Et cette image que je retiens tout particulièrement : « le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. »
Dans un de ces livres qui a comme titre Je serai pour vous un enfant laboureur, Gabriel Ringlet imagine Nicodème, alors qu’il n’avait pas encore compris de ce que Jésus essayait de lui dire, rentrer chez-lui et interroger son serviteur. Il lui demande: « Dis-moi ce qu’est le vent! »
Le serviteur lui répond : « Le vent, c’est ce qui fait chanter les arbres lorsque la brise du soir rafraîchit la terre.
Je ne t’ai pas demandé de me parler des arbres mais du vent.
Le vent, c’est ce qui fait danser les blés lorsque la moisson est mûre.
Ne me parle pas de la moisson, mais du vent.
Le vent, c’est ce qui fait avancer le navire lorsque ses voiles sont gonflées.
Dis-moi ce qu’est le vent ?
Maître, dit le serviteur, je ne peux pas répondre à la question car le vent ne peut s’attraper. »
Nicodème comprend mieux alors la parole de Jésus. L’esprit ne se laisse pas attraper, lui non plus. On ne le retient pas, on l’attend, on l’accueil. Il est comme un souffle qu’on peut écouter en pleine nuit. À moins de naître d’en haut, le souffle nous manque. Le vent qui entre en nous, ce peut-être le souffle de Dieu qui fait jaillir en nous des étincelles de feu, de vie, de vérité.
Quand on regarde Alice qui sera baptisée, on sent dans cet enfant toute la force de la vie. Je souhaite qu’elle entende ce vent. Je le souhaite à sa mère et à ses proches. Je souhaite qu’elle entende ce souffle qui va l’aider à grandir, ce souffle de vie, et je l’espère, ce souffle de Dieu. Oui, le baptême est un geste et une parole qui vient d’en-haut. C’est en naissant d’eau et d’Esprit que le souffle de la vie et le souffle de Dieu pourra traverser la vie d’Alice. Et je lui souhaite de ne pas retenir le vent.
Croire, c’est avoir assez de souffle pour prendre la route. Croire, c’est se fier aux autres, C’est se donner toutes les chances de rencontrer les autres et d’accueillir Dieu dans sa vie, comme Jésus l’a fait et nous invite à le faire.
Aujourd’hui, j’espère que le vent souffle dans notre assemblée et qu’il nous aidera à poursuivre notre route. C’est ce que je souhaite, bien sûr, à Alice, à sa mère et à son entourage. Et que le vent souffle autant dans nos nuits qu’aux jours de grande clarté!