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5e Dimanche de Pâques (C)

24 avril l2016

Guy Lapointe

Apoc. 21, 1-5a

Jn 13, 31-35

Guy Lapointe

Un commandement nouveau

En plein cœur du temps pascal, il est étonnant, mais il est bon, de retrouver ce passage de l’Évangile de Jean qui nous ramène au jeudi précédant la mort de Jésus, le Jeudi Saint. Une situation qui n’est pas facile. Jésus pressentant que sa mort n’est pas loin. Judas est présent lorsque Jésus s’est levé de table pour laver les pieds de ses disciples. Immense geste d’accueil. Selon l’évangéliste Jean, Jésus lava les pieds de Judas, comme ceux de Pierre. Et Judas partagea aussi le repas avec les disciples. Qu’y a-t-il de nouveau dans ce passage de l’évangéliste Jean?            

Guy LapointeCette page d’Évangile est un moment qui devrait nous aider à réfléchir sur nos attitudes et celles de l’institution d’Église. Quand l’Église exclut de la communion des femmes et des hommes qui, selon elle, ont un comportement qui n’est pas compatible avec ses lois, souvenons-nous que Jésus n’a exclu personne, pas même Judas! Jésus a aimé chacun jusqu’au bout, je dirais même jusqu’à Judas.      

Le pape François parle de la joie de l’amour, de l’accueil de toutes les personnes quelles que soient leurs situations. Oui, l’Évangile est ouvert. Donner la chance à tous de rencontrer l’Évangile sur leur chemin, même avec des vies souvent fort encombrées. L’amour donne droit à la vie. « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. »    

Le mot « nouveau » revient très souvent dans les lectures de ce dimanche. L’Apocalypse parlait d’« un ciel nouveau et d’une terre nouvelle », de la « nouvelle Jérusalem », de « Dieu qui fait toutes choses nouvelles » et enfin dans l’Évangile, du commandement nouveau… « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres ». Le terme nouveau appartient à ce petit nombre de mots qui nous mettent de bonne humeur qui nous réjouissent le cœur.         

On a entendu dans l’Évangile qu’il est question d’un nouveau commandement. Mais comment se fait-il que l’on qualifie de nouveau un commandement qui était connu depuis l’Ancien Testament (Lév. 19, 18) « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »?      

Dans les faits, le commandement de l’amour n’est pas devenu un commandement nouveau lorsque Jésus l’a formulé. Mais il est devenu un commandement nouveau lorsque, mourant sur la croix et nous donnant l’Esprit, Jésus nous rend, de fait, capables de nous aimer les uns les autres, libérant en nous l’amour qu’il a lui-même pour chacun de nous. Il est nouveau parce qu’il renouvelle, il rend nouveau, il peut tout transformer.      

La nouveauté laisse beaucoup de place à l’attente, à la surprise, à l’espérance, et au rêve. Ce qui est nouveau donne à penser au bonheur. Jésus veut que ce commandement redevienne nouveau. Le commandement d’aimer son prochain comme soi-même était devenu un commandement vieux. Ancien, il avait été donné depuis longtemps, mais la Loi ancienne ne donnait pas la force nécessaire pour le faire. Dans les faits.      

La grande nouveauté dont il s’agit, c’est la proximité profonde et définitive de Dieu avec les humains, grâce à son fils Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Le commandement était déjà présent dans la tradition juive. Ce qui est neuf, c’est de demander un amour qui va jusqu‘à aimer ses ennemis.    

L’Évangile ne cessera pas de nous demander de bâtir un monde fraternel. Et la raison est simple : c’est parce que Dieu est amour. Dans ce passage d’Évangile, Jésus dit : je vais révéler au monde jusqu’où va l’amour du Père et maintenant je vous donne une mission nouvelle, une mission neuve : c’est d’aimer de la même manière. Cette proximité que Dieu a tout fait pour la réaliser en envoyant son Fils parmi nous.     

On chante constamment l’amour. Mais comment le vivons-nous dans la vie de tous les jours? Qu’apporte la figure de Jésus dans nos façons de vivre l’amour? C’est la question que je vous invite à garder en tête.           

Prenons le temps ici de chanter l’amour avec un air et des paroles que la plupart d’entre nous, j’en suis certain, connaissent : « Quand on n'a que l’amour à offrir en partage ».        

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal