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Funérailles de Francine Devroede

23 avril 2016

Guy Lapointe

Romains 15, 4-9

Isaïe 11, 1-10

Guy Lapointe

Merci Francine

Francine, une femme de foi et d’espérance. Une femme qui croyait en la vie, manifestant une capacité d’accueil remarquable. Célébrer les funérailles d’une personne qui nous est proche, c’est nous mettre à l’écoute de la vie et de la mort de cette femme, à la fois forte et fragile, fidèle à elle-même, avec un cœur immense, généreuse tout au long de sa vie. « Accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu » venons-nous d’entendre. Ce sont là des paroles souvent reprises et qui nous reviennent lorsqu’on vit un événement, comme celui de la mort d’une personne qu’on a beaucoup aimée et qui nous l’a bien rendu.

Francine Pour Francine, la mort était une porte qui s’ouvre sur une vie plus large. C’est ce qu’elle m’a répété si souvent, convaincue, oui, convaincue qu’un grand Amour l’attendait. Elle a frappé souvent à la porte pendant les derniers mois, mais ce fut long avant que la porte s’ouvre et qu’elle soit accueillie. Son passage vers la mort a connu des moments difficiles, mais je suis convaincu que la vie est restée pour elle, jusqu’au bout, plus forte que la mort. L’évocation de la branche de Jessé, que l’on vient d’entendre, elle me l’a répété souvent : « un rejeton sort de la bouche de Jessé, un surgeon pousse de ses racines… » C’est toujours la vie qui est évoquée à même ses racines, à même l’accueil des autres, comme le Christ nous accueille. Mourir, n’est-ce pas espérer une nouvelle naissance, une vie encore plus large.

Les textes entendus de notre tradition chrétienne sont des paroles du commencement, comme de la fin de vie. Toute la vie de Jésus, ses actions, sa façon de vivre au milieu des siens a été marquée par cette conviction : il n’y a de vie qui vaille, sans que l’amour en manifeste le sens : « Accueillez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis ». Ce sont en quelque sorte les traits de Dieu sur nos visages de femmes et d’hommes. L’amour vrai est la seule attitude qui peut nous soutenir dans l’espérance pour traverser la vie, pour traverser la mort. Francine aura tenté au cours de sa vie de dire des choses de la vie, d’aider les personnes rencontrées à vivre jusqu’au bout. Elle laissera, j’en suis sûr, des traces de vie et d’amour.           

La mort est un dialogue interrompu où on vit avec l’impression, souvent difficile à porter, qu’on ne s’est pas tout dit. Avec le temps – c’est là notre espérance – on sait que le dialogue reprendra lentement, mais avec encore moins de mots. La mort d’une mère, d’une sœur, d’une amie nous montre un chemin à travers l’Évangile. Francine est devenue un être d’éternité.           

C’est avec beaucoup de reconnaissance envers Dieu et envers la vie et dans le souvenir de celle qui a tant donné et aimé vivre, qu’il nous reste, avant de déposer ses cendres en terre, à refaire le geste du partage du pain et de la coupe en mémoire de Jésus et en mémoire de Francine. Partager le pain et la coupe dans l’eucharistie, n’est-ce pas redire la vie au cœur de la mort! 

Merci Francine pour tout ce que tu as apporté à ta famille, à tes amis, et tout particulièrement à cette communauté chrétienne St-Albert que tu auras beaucoup marquée.         

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal