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2e Dimanche de Pâques (C)

3 avril 2016

Devenons des signes


Actes, 5, 12-16

Apocalypse, 1, 9-11, 12-13, 17-19

Jean, 20, 19-31

Hubert Doucet

Hubert Doucet

« Devenons des signes ». C’est le thème qu’a retenu l’équipe qui a préparé notre rencontre d’aujourd’hui. Cette idée directrice est inspirée de la fin de l’évangile de Jean qui vient de nous être annoncé : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits ». Un esprit critique pourrait se demander : Mais, quel est le signe que contient l’évangile d’aujourd’hui? De fait, c’est la question que moi-même je me suis posée lorsque, de retour chez-moi après la réunion, je me mis à préparer l’homélie.

Hubert DoucetEn cherchant une réponse, j’ai appris que ce passage « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples » ne visait pas l’histoire qui nous est racontée ce midi, mais constituait une conclusion à tout l’évangile de Jean, de la naissance à la résurrection de Jésus. Dans sa conclusion, Jean nous dit que toute l’histoire de Jésus a consisté, à travers des signes, à affermir la foi de ses disciples et ainsi à leur donner la vie. Dans ce sens, l’épisode qui nous est raconté aujourd’hui nous pose la question : comment affermit-on la foi lorsque Jésus n’est plus là?   

La réponse, souvent privilégiée, semble se résumer à l’affirmation : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Pour dire vrai, je pense que c’est un peu plus compliqué que cela. Regardons le récit.

Au soir de la résurrection de Jésus, les disciples se sont verrouillés dans un lieu secret, du moins le lieu n’est pas mentionné. Ils ont peur. Et là, Jésus leur apparaît et ils sont dans la joie. Jésus leur souhaite la paix, répand sur eux l’Esprit et les envoie comme lui a été envoyé. Quelle libération et quelle vie ne deviennent-elles pas possibles! On s’attendrait qu’ils s’éclatent et sortent annoncer l’extraordinaire nouvelle que le Seigneur leur demande de communiquer. Non, ils restent enfermés.

En effet, la semaine suivante quand Jésus reparaît, les disciples sont de nouveau verrouillés et apeurés. Et ils exigeraient que Thomas les croie, alors que le Jésus qu’il a connu était un homme ouvert, accueillant. Thomas a bien raison de vouloir vérifier. N’y aurait-il pas erreur sur la personne? Le comportement de ses amis n’est pas à la hauteur des signes que Jésus a faits en présence des siens tout au long de sa vie. À ce stade-ci de leur histoire, la parole des disciples ne correspond pas à l’agir auquel les invite Jésus. Lorsqu’il voit Jésus et le touche, Thomas est tout transformé. Il devient croyant. Thomas est devenu croyant en touchant et en voyant.      

Il est vrai, sans doute, qu’au moment où Jésus va quitter définitivement les siens, cette remarque « Heureux ceux qui croient sans voir vu » prend tout son sens, d’autant plus que la remarque se trouve à la toute fin de l’évangile de Jean. Mais cela n’exclut pas la qualité des signes que les disciples doivent faire pour que leur vie devienne signe de la vie de Jésus le Vivant.    

Être signe aujourd’hui, c’est se comporter comme Jésus. Oui, croire sans avoir vu, mais si personne ne donne des signes, il n’y a rien à croire. Il faudra attendre plus tard pour que l’Esprit s’empare vraiment des disciples et les fasse sortir de leur enfermement. Ils seront alors des signes vivants, comme le texte des Actes de Apôtres nous le fera voir dans la lecture qui nous sera faite à la toute fin de notre célébration. 

Souhaitons-nous la capacité de devenir signes pour que, dans ce monde qui est le nôtre, les hommes et les femmes soient remplis de résurrection et aient ainsi confiance en la Vie.     


Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal