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Matin de Pâques (C)

27 mars 2016

 

L'amour ne meurt pas

Jn 20, 1-9

Ac 10, 34a, 37-43

Col 3, 1-4

Bruno Demers

Bruno Demers

« C’est pas possible! Ça s’peut pas! »
C’est la réaction que des gens ont eu lors d’une conférence que j’ai donnée récemment sur les raisons d’espérer aujourd’hui.
Quand je leur ai dit que le nombre de gens dans le monde vivant dans une extrême pauvreté avait passé de 2 milliards en 1981 à 900 millions en 2012, ils se sont exclamés : « Ça s’peut pas! C’est impossible! »
Ça contredit l’impression qui se dégage de plusieurs reportages à la radio ou aux bulletins d’information à la télévision!
Je leur ai donc sorti un graphique de la Banque mondiale qui montrait bien une diminution constante depuis 1981, due aux améliorations de l’agriculture et aux retombées des programmes d’assistance mondiale.

Bruno DemersÇa nous arrive à nous aussi, de temps en temps, d’avoir ce gendre de réaction d’étonnement et d’incrédulité. Par exemple, quand on nous annonce une nouvelle qui va contre ce qui est communément admis. Car, aujourd’hui, la science a progressé et on sait beaucoup de choses de connaissance certaine.
À tout le moins, c’est ce qu’on pense tant qu’on n’a pas un bobo que la médecine ne peut pas expliquer ni soigner.
Quand Copernic a dit que c’était la terre qui tournait autour du soleil et non l’inverse, la connaissance certaine de l’époque a été ébranlée. Quand Einstein a remis en question cette vérité de Copernic avec sa théorie de la relativité, là aussi, la connaissance certaine a encore été secouée.
Qu’est-ce qu’on sait vraiment de connaissance certaine et qui ne bougera plus?
C’est pas si clair que ça!

Ça a dû être une réaction semblable qui s’est produite, le matin de Pâques, quand des femmes ou encore l’apôtre Jean ont annoncé que Jésus était ressuscité.
« Ça s’peut pas! C’est pas possible! Jamais on n’a vu ça avant! »
Pourtant, c’est bien ce que nous racontent les textes.
Ils ne font pas que rapporter la prise de conscience d’une expérience intérieure. Quelque chose s’est vraiment produit! Quelque chose est vraiment arrivée!
Il faut cela pour expliquer le changement d’attitude du Pierre devant le tombeau vide de l’évangile au Pierre qui proclame sa foi avec force dans le récit des Actes.
Jésus s’est fait voir après sa mort. Les apôtres sont craintifs et surpris. Jésus est revenu mais dans d’autres conditions qu’avant. Il se rend présent alors que les portes sont verrouillées. Il mange et boit avec ses amis puis il disparaît à leurs yeux.

On voit bien que la rencontre du Ressuscité est si intense que les apôtres ont de la misère à en rendre compte. Ils cherchent leurs mots. D’ailleurs, s’ils avaient inventé toute l’histoire, ils se seraient donné un plus beau rôle que celui qu’ils ont dans les récits qui nous sont parvenus. Il leur a fallu l’aide de l’Esprit Saint pour comprendre.

« C’est pas possible! Ça s’peut pas! » Diront certains.
Pourtant, le renversement de valeurs que la vie de Jésus a opéré a changé l’histoire du monde. L’humanité a progressé en dignité même s’il y a encore du chemin à faire.
Ce n’est plus la loi du plus fort qui doit l’emporter. La dignité progresse quand les malades sont pris en charge, quand on aide les plus pauvres à s’en sortir, quand on soutient quelqu’un qui vit un échec et qu’on lui permet de rebondir.

La résurrection qu’on célèbre aujourd’hui ce n’est pas celle d’un homme politique ni d’un chef de guerre.
C’est celle de quelqu’un qui a passé en faisant le bien et qui a guéri des malades, qui a lutté contre toutes les formes d’enfermement pour faire grandir la dignité des enfants de Dieu. Quelqu’un qui a été tellement fidèle à Dieu que Dieu l’a ressuscité pour nous dire que la fatalité de la haine, du mal et de la mort a été brisée. Désormais l’avenir est ouvert. Nous ne sommes plus esclaves d’un destin implacable.

Si certains disent que la résurrection n’est pas possible, d’autres montrent qu’elle est à l’œuvre quand des chrétiens s’occupent de leur prochain, quand ils s’engagent pour la paix, quand, dans nos rapports quotidiens, nous faisons passer l’intérêt des autres avant le nôtre propre.
Car c’est pour nous que Jésus a été ressuscité.

Ce témoin de Dieu qu’a été le Père Lacroix pour nous disait très souvent :
L’amour ne meurt pas.
Lui-même a bien incarné l’amour inconditionnel. Il nous laisse un exemple parlant pour nous entraîner et nous stimuler sur le chemin de la résurrection.

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal