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Dimanche des Rameaux (C)

20 mars 2016

Guy Lapointe

Luc 19, 28-40

Philippiens 2, 6-11

Guy Lapointe

Hymne à la liberté

Pour nous aujourd’hui comme pour Jésus, c’est la fête. Tout commence par une fête. On se souvient qu’à Noël on entendait que des voix qui venaient du ciel, qui venaient des hauteurs et qui chantaient : « Paix sur la Terre et gloire au plus haut des cieux ». Cette fois-ci, ce sont des voix humaines qui crient et chantent. Elles chantent les mêmes mots sur les routes pierreuses, Ces voix chantent mieux que les anges. Une fête probablement modeste. Des gens simples que Jésus affectionne. Certains peut-être qu’il a guéris. Une fête populaire, comme il devait aimer en vivre. Pourtant Jésus n’est pas dupe. Ses jours sont comptés et il le sait…       

Guy LapointeBeau paradoxe que cette semaine sainte qui s’ouvre. Elle commence par ce vivre à la suite de Jésus. Le jour des Rameaux, est figure de liberté qu’évoque cette entrée à Jérusalem. Chanter la liberté et de la manière la plus humaine, la faire naître avec lucidité. Mais en même temps, Jésus s’avance vers le jour où lui-même sera ligoté, crucifié. Il accepte sa passion, il risque. Il s’avance vers la mort, mais c’est en même temps le triomphe de la liberté. Il s’avance vers la mort, mais c’est une victoire plus belle qu’au jour de sa naissance.   

Je vais peut-être vous faire sourire. En préparant cette homélie, Je me suis arrêté sur l’importance que prend le petit âne dans ce récit. L’histoire de cet ânon est à comprendre comme une parabole. Il s’agit de plus qu’un détail pittoresque. Pourquoi, en quelques lignes, cette répétition et cette insistance sur l’acte de lier et de délier, d’attacher et de détacher cet ânon libéré de son maître. Jésus fait corps avec lui et il s’avance vers Jérusalem. Ils amènent à Jésus cette monture qu’on recouvre de vêtements.

 Jésus s’avance vers la mort avec un détachement remarquable. Au jour des rameaux, les voix sont humaines. Elles chantent les mêmes mots sur les routes pierreuses, une route plus humaine, mieux que les anges à Bethléem. On jette ses vêtements sur la route, comme si on voulait humaniser cette route. A l’entrée de Jérusalem en ce dimanche des rameaux, on chante la liberté. Nous chantons le désir de faire naître cette liberté, la faire naître avec lucidité et de la manière la plus humaine, c’est agir à la place de Jésus i.e. en son nom, et à la place qu’il nous est donné de vivre.         

Bel hymne à la liberté qu’évoque l’entrée à Jérusalem. Beau paradoxe que cette semaine qui s’ouvre. Elle commence par cet hymne à la liberté, à faire naître le monde avec lucidité et de la manière la plus humaine et la plus réaliste. C’est agir en son nom, à la place où il nous est donné de vivre et qui est aussi la sienne.     

Cette liberté que l’on chante dans les rues, elle va se poursuivre par les paroles de Paul que nous venons de chanter : « Christ obéissant jusqu’à la mort ». Et je l’espère de tout cœur, c’est de cette même liberté que nous tentons de vivre. La semaine sainte nous le rappelle. Je vous souhaite des moments de grâce au cours de cette semaine.

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal