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3e Dimanche du Carême (C)

28 février 2016

 

Un Dieu qui nous accompagne

Exode 3, 1-8a.10, 13-15

Luc 13, 1-9

1 Co. 10, 1-4

Luc Chartrand

Un vieux fond de culpabilité est dénoncé. À notre désir de trouver un responsable de certaines abominations dans notre monde, ou des cataclysmes, la réponse est formelle : non, les Galiléens n’étaient pas de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens; pas plus que les dix-huit personnes tuées par l’effondrement de la tour de Siloé n'étaient plus coupables que les autres habitants de Jérusalem. Cette particularité à l’être humain à prendre sur lui, ou à projeter sur les autres, la responsabilité des événements est dénoncée.

Le Dieu qui nous rassemble est Celui qui a vu et entendu la misère de son peuple. Il prend les moyens pour l’accompagner. Cette intervention se réalise par Moïse qui devient le porte-parole de Dieu. D’une manifestation qui sort de l’ordinaire, Moïse fait un détour pour voir. C’est alors que la manifestation devient Parole et envoi. Dieu y révèle même son nom, « Je suis ». Un nom qui demeure pour toujours.

Le visage de Dieu se laisse donc découvrir au cœur d’un événement. Il en est de même encore pour nous aujourd’hui. Il n’y a pas un Dieu figé dans un concept pour l’éternité. Il y a un alliage de Dieu aux événements. Les cris qui expriment la souffrance des humains sont entendus. Dieu n’y est pas indifférent. Il a même envoyé son propre Fils pour nous introduire à son Règne. Ce visage de Dieu que nous sommes appelés à découvrir au cœur de notre monde et de nos existences, il peut prendre forme quand nos trajectoires de vie sont interpellées. Les parcours détournés permettent souvent de découvrir des aspects nouveaux d'un Dieu que nous avions l'impression, voir la certitude de bien connaître. Il est vrai que Dieu s’est révélé une fois pour toutes en Jésus-Christ, mais nous n’aurons jamais fini d’en découvrir toutes les facettes. Chaque génération de croyantes et de croyants est appelée à scruter un aspect ou l’autre du mystère de sa présence à l'humanité. L’itinéraire de vie de chaque personne est important pour Dieu. Il nous accompagne dans cette découverte de « Je suis », au point d’être « Je serai ». Dieu ne se répète pas. Dans cet accompagnement de nos existences, Dieu se dévoile différent de ce qu’il était, parce que nous sommes inscrits sous le mode du changement.
L’urgence de la conversion dont parle l’évangéliste Luc se situe dans cette visée. Le Dieu qui était, qui est présent à notre prière de louange, sera différent, parce que nous vivons dans un monde en mutation et que nous avons des histoires de vie particulières et différentes les uns des autres. Les victimes d’Hérode et les personnes qui ont péri à Jérusalem ne sont pas différentes de nous. Leur itinéraire personnel n’a rien à voir avec leur mort tragique. Pourtant, la conversion de ceux et celles qui rapportent ces événements est urgente pour Jésus. Il s’agit d’interroger la présence d’un Dieu qui viendrait châtier les pécheurs. Le Dieu qui accompagne la vie n’est pas un Dieu qui rétribue les actions selon un code établi. Il s’agit au contraire d’un Dieu d’amour qui ne se fatigue jamais d’attendre que nous découvrions l’ampleur du salut qu’il est venu apporter en notre monde par une miséricorde offerte jusqu’à la fin des temps. Il s’agit de l’accueillir avec simplicité et, sans nous accabler des actes peccamineux, certes que nous reconnaissons. Il s'agit avant tout de répondre humblement, en faisant un détour par rapport à nos itinéraires personnels pour nous confier à la miséricorde Dieu. Le carême est nécessaire cette année. Il le sera également l’année prochaine et toutes les années subséquentes. Nos images de Dieu ont besoin de se convertir au gré de ce Dieu qui accompagne la vie et, évidemment nos vies, et celles de ceux et celles que nous aimons. Il s'agit d'une position d'« être » et d'une manière d'être en communion avec Dieu qui demande du temps, malgré l'urgence de sa reconnaissance. Pour cette raison, il faut laisser le figuier encore une année…

            SILENCE…

« Dieu d’Abraham, prends pitié de nous ».

Orgue
 
« Dieu d’Isaac, prends pitié de nous ».

Orgue
 
« Dieu de Jacob, prends pitié de nous ».

Orgue

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal