Bandeau de la communauté

Imprimer

Voir le déroulement de la célébration ⇰


 

1er Dimanche du Carême (C)

14 février 2016

Aller au fond de son cœur

Ro., 10, 8-13

Luc 4, 1-13    

Hubert Doucet

Hubert Doucet


Quand j’étais enfant, le premier dimanche du carême me questionnait parce que c’était le dimanche de la tentation de Jésus. Mais comment, me disais-je, Jésus peut-il être tenté? N’est-il pas Dieu? Mon intérêt pour la théologie serait-elle née de ce genre de question qui ne se répond pas? Espérons que non, car ça n’irait pas loin.     

Hubert DoucetHeureusement, il y a des réflexions beaucoup plus riches qui peuvent naître de la Parole qui nous est annoncée ce midi, comme la petite équipe qui a préparé notre célébration en a pris conscience. Ce dimanche ne se situe pas du côté de la tentation, mais du côté de l’Esprit qui envahit Jésus.    

Dans les événements qui viennent immédiatement avant ou après l’histoire qui nous est racontée aujourd’hui, Luc ne cesse de rappeler l’Esprit : « l’Esprit arrive » annonce Jean le Baptiste, Jésus est baptisé dans l’Esprit qui descend sur lui, Jésus va au désert conduit par l’Esprit et, après l’aventure du désert, il revient en Galilée avec la puissance de l’Esprit. La première parole qu’il prononce alors est : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ». Là où est Jésus, l’Esprit est là qui ne le lâche pas.

De façon plus précise maintenant, que se passe-t-il alors au désert? Le texte de l’évangéliste Luc qui raconte cette histoire ne me paraît pas clair. Il se contredit même. Une phrase mentionne que, durant 40 jours, il fut tenté et la suivante affirme qu’après les 40 jours, il fut tenté. Quant à moi, je retiens du texte qu’au désert, Jésus a marché, il n’a pas été stationnaire mais s’est déplacé : il a passé à travers le désert, dit Luc. Jésus ne se serait-il pas enfoncé dans le désert, comme parfois, lorsqu’une personne est attentive à ce qu’elle est, elle s’enfonce au plus profond d’elle-même pour y découvrir des facettes d’elle-même, jusqu’alors insoupçonnées.        

Jésus s’enfonce durant 40 jours jusqu’au fond de lui-même pour atteindre qui il est et choisissant ce qui le constitue, être le Fils bien-aimé. Dans ce voyage au profond de lui, il ne lâche pas la main du Père. La tentation, c’était de se prendre seul en charge pour s’assurer de sa puissance, d’être Dieu tout seul. Sa réponse à la tentation est qu’il est le Fils, toujours avec son Père.     

Le carême, selon ce que je vois dans cet évangile, c’est aller là où l’Esprit a conduit Jésus, i.e., au désert. Dans cette traversée, Jésus s’est retrouvé face à lui-même. Pour chacun, chacune, le désert devient l’expérience de se retrouver sous le regard de Dieu. Et là, chacun peut aller au fond de son cœur.        

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal