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2e Dimanche du Temps Ordinaire (C)
L'unité chrétienne

17 janvier 2016

Isaïe 62, 1-5

1 Cor 12, 4-11

Jean 2, 1-11 

Servir les autres…

David Fines

David Fines

 

Merci de votre invitation en ce début de Semaine de prière pour l’Unité chrétienne et merci de votre accueil. C’est une joie pour moi d’être avec vous d’autant plus que les textes qui ont été choisis pour notre célébration comptent parmi les beaux textes de la Bible.              

Le passage de la Lettre aux Corinthiens fait une liste des dons de l’Esprit; il insiste sur le fait qu‘il y a une variété de dons, une diversité de fonctions, une multitude d’activités, et on peut ajouter, une diversité de pratiques, d’origines, et même de croyances, c’est toujours le même Esprit qui nous habite et nous guide. C’est un magnifique texte pour commencer la Semaine de prière pour l’Unité chrétienne.   

Mais je veux aussi m’attarder sur les deux autres passages.                 

De quoi parle le texte d’Ésaïe? D’un mariage! Dieu est tellement amoureux de son peuple qu’il le demande en mariage! « Ma chérie, veux-tu m’épouser? Veux-tu t’unir à moi? Veux-tu passer le reste de tes jours avec moi? » Comme un jeune amoureux courtise sa dulcinée, Dieu a des mots d’amour pour cette population qu’il aime : « Mon amour; mon trésor; mon ange; ma chérie. » Comment pourrions-nous refuser cette offre de Dieu? Comment pourrions-nous dire non à cette fête, à cet heureux événement?  

Et dans le passage de l’évangile de Jean, nous avons droit à un récit de… noces : un jeune homme et une jeune fille se sont unis, ont scellé leur alliance. On peut voir la scène, une scène de joie, de plaisir, de bonheur. Les noces au Moyen-Orient peuvent facilement durer deux ou trois jours. Il y a là des gens de partout, tout le village est invité bien sûr, mais les gens viennent au mariage de tous les environs : les frères, les sœurs, les cousins et cousines, les neveux, les nièces, les patriarches, les amis des amis, les anciens camarades d’école : on ne va pas rater cet événement; on vient pour chanter, danser, pour être bien ensemble.                 

N’est-ce pas un peu à l’image de cette communauté rassemblée? Il y a des gens de tous les coins de Montréal, des gens du quartier, du Plateau, de la Rive-Sud, de Laval, de Valleyfield. Certaines personnes sont seules, d’autres sont venues en couples, en familles, avec leurs enfants, avec des amis; des plus jeunes, des personnes âgées, des retraités. Certains sont là pour la première fois, par curiosité ou ont été invités, d’autres sont des habitués. Et tous, nous sommes ici pour fêter la joie de célébrer ensemble, d’être (bien) ensemble. Nous sommes venus avec nos dons différents, nos traditions différentes, nos croyances diverses, certains sont des non-croyants en recherche, ou qui se posent des questions, d’autres plus fervents. Et nous fêtons cet heureux événement du renouvellement des vœux du mariage, de l’alliance entre Dieu et son peuple. Aujourd’hui, même Dieu nous demande encore si nous voulons passer le reste de nos jours à ses côtés.  

Il est intéressant de noter que durant ce mariage à Cana, une autre alliance s’établit : c’est à ce moment que Jésus fait son premier miracle, son premier signe. C’est durant une cérémonie d’alliance que Dieu manifeste sa nouvelle alliance avec l’humanité, celle de l’incarnation, celle de sa présence en son Fils.             

Ça peut sembler surprenant que Jean situe le premier signe de Jésus dans ce qui n’était qu’un tout petit bled sans aucune particularité distinctive de Galilée. Pourtant, ce premier miracle, le début du ministère de Jésus, ce n’est pas sans importance! Je crois que Jean a fait exprès de situer le premier signe de Jésus dans un lieu anonyme : c’est là que Dieu se révèle, dans les lieux, les endroits « sans importance ». Il est aussi intéressant de noter que nous ignorons où se trouve Cana; les recherches archéologiques n’ont jamais réussi à le localiser avec exactitude. En fait, Cana parce qu’il se trouve nulle part, peut être n’importe où : partout où les gens se rencontrent à la recherche de Dieu, Dieu est présent.     

Nous connaissons bien ce récit des noces de Cana : la conversation entre Marie, sa mère, l’intervention de Jésus qui change l’eau en vin, l’étonnement du maître des noces… Attardons-nous au rôle de personnages dont on ne parle pas souvent, les serviteurs. Il est dit, au verset huit, qu’en réponse à la demande de Jésus, ils ont rempli les cruches « à ras bord ». Pourquoi? C’est parce que la grâce de Jésus est une grâce débordante, c’est que la vie nouvelle en Christ déborde de tous les côtés, que rien ne peut la contenir, qu’elle foisonne dans toutes les directions, et qu’elle distribue ses dons de toutes les façons.

Et au verset 9 on lit : « Le maître du repas ne savait pas d’où le vin venait, à la différence des serviteurs qui avaient puisé l’eau. »               

Les serviteurs savaient, eux. Les sans-grade, les sans-voix, les sans-pouvoir, les petits qui passent inaperçus… eux ils savent. Ils savent avant tout le monde qui est Jésus, ils savent qu’il est là au milieu de la fête. Il y a une merveilleuse complicité, candide et profonde, entre Jésus et les serviteurs, celle que nous devons rechercher.       

En cette Semaine de prière pour l’Unité chrétienne, ces textes nous disent deux choses. 1- Que oui, nous avons des raisons de nous réjouir et de faire la fête alors que Dieu renouvelle avec tout son peuple entier ses promesses d’amour et d’alliance. 2- Que c’est lorsque nous sommes serviteurs que nous touchons à une pleine complicité avec le Christ; c’est en servant les autres que nous répondons le mieux à son appel de faire de ce monde un monde meilleur.      

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal