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3e Dimanche de l'Avent (C)
13 décembre 2015
Le Seigneur est proche
Hubert Doucet
Deux textes bibliques nous invitant à la joie encadrent notre célébration d’aujourd’hui. Au tout début, le prophète Sophonie, dans un texte vieux de plus de 600 ans avant Jésus, nous annonçait Dieu venant danser avec des cris de joie pour les habitants de ce nouveau quartier de Jérusalem, nommé « fille de Sion ». Ce nouveau quartier que l’on venait de construire, était rempli de réfugiés venus du Nord. C’est dans ce quartier de déplacés que Dieu laisse éclater sa joie et se met à danser.
Le texte qui clôturera notre rencontre est de l’apôtre Paul qui nous invite à la joie et à la sérénité, car le Seigneur est proche : pourquoi nous inquiéter?
Entre ces deux textes joyeux, vient s’insérer le récit de l’évangile de Luc qui est d’une tout autre allure. Ici, le peuple est dans l’attente, mais une attente que je ressens comme inquiète. Dans une perspective plus contemporaine, j’aurais préféré le terme « expectative ». le mot exprime l’attitude de celui qui ne sait pas trop comment la situation va tourner. Il y a de l’appréhension à propos de l’avenir, un peu comme lorsque quelqu’un attend que tombe le verdict médical.
Au temps de l’histoire qui nous est racontée, la situation est à ce point incertaine que des foules se tournent vers Jean le Baptiste et lui demandent : « Que devons-nous faire? » Même les publicains et les soldats qui ont une réputation assez mal famée se demandent quoi faire. D’habitude, ces gens ne se posent pas de question. Ils savent et ils font sentir leur pouvoir et leur force. Et voilà que, comme tous les autres, ils se demandent « Que devons-nous faire? »
Que répond Jean à cette question ? Rien de bien compliqué. « Tu cherches la sérénité? la joie? Exerce ton métier avec équité et les abus cesseront. N’abuse pas de ton pouvoir et les plus faibles ne seront plus exploités. Donne de la place aux autres! La joie pourra naître. » Pour un monde meilleur, Jean propose de moraliser les comportements.
Mais, il va encore plus loin. Jean ne donne pas seulement de la place aux autres, il abdique tout pouvoir et laisse sa place à l’autre. En effet, les bons comportements ne suffisent pas. Les baptêmes dans l’eau, ceux qu’il pratique, représentent le désir de nombre d’hommes et de femmes de devenir meilleurs. On les retrouve dans beaucoup de religions. C’est très bien. Mais Jean perçoit qu’il y a autre chose, de nature tout à fait différente.
Je ne sais pas si, au moment où il l’annonce, le prophète sait exactement de quoi il s’agit. Il semble incapable de nommer celui qui vient, bien qu’il se sente indigne de défaire la courroie de sa sandale. Dans l’annonce du baptême dans l’Esprit et dans le feu, Jean pointe vers une présence de Dieu chez nous qui laisse deviner qui sera Jésus pour nous.
C’est la Bonne Nouvelle d’aujourd’hui : le Seigneur est proche. C’est pourquoi, au terme de notre célébration, nous pourrons nous réjouir avec Paul de ce Jésus qui est venu et qui vient : « Réjouissez-vous dans le Seigneur toujours et partout ! Je vous le dis de nouveau : réjouissez-vous… Le Seigneur est proche !»