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2e Dimanche de l'Avent (C)

6 décembre 2015

 

L’Avent de Dieu, son avènement dans notre histoire

Ba 5, 1-9

Luc 3, 1-6

Ph1 4, 4-6.8-11

Bruno Demers

Bruno Demers

 

Êtes-vous avancés dans vos préparatifs de Noël? Avez-vous déjà acheté quelques cadeaux? Avez-vous déjà commencé à cuisiner?ù Des gens prévenants comme vous, vous avez sans doute quelques boîtes bien enveloppées dans une garde-robe!
Et le dimanche, ici, au cours de notre célébration, nous nous préparons l’esprit et le cœur : « Préparez le chemin du Seigneur. Aplanissez sa route! »
Mettons-nous à la tâche pour être plus accueillants lorsque les Fêtes arriveront!
Eh bien, la Parole de Dieu nous invite aujourd’hui à attendre un peu avant de nous mettre en chemin et à nous demander : Qu’est-ce que nous attendons vraiment à Noël? Attendons-nous quelque chose à Noël?
 
Bruno DemersDans notre perception spontanée, Avent veut dire l’attente de la naissance de Jésus Christ à Noël, l’attente de sa venue dans notre vie de tous les jours. Or, en réalité, le mot Avent veut d’abord dire l’Avent de Dieu, c’est-à-dire son avènement dans notre histoire. C’est parce qu’il y a d’abord l’Avènement de Dieu qu’il y a ensuite l’attente de l’être humain.
 
C’est la différence entre les espoirs humains et l’espérance chrétienne. L’espoir, lui, part de l’être humain pour aller vers le futur. On part de ce qu’on connaît dans le présent pour projeter dans l’avenir ce qu’on veut. C’est pourquoi on projette si facilement dans le futur un au-delà imaginaire, un Dieu illusoire.
 
Or, en régime chrétien, on est invité à emprunter le chemin inverse. C’est-à-dire partir de l’Avenir de Dieu pour arriver au présent. Dieu nous précède toujours!
« Aujourd’hui » dans nos vies, n’est pas la répétition décourageante d’hier. C’est plutôt le commencement, le germe, le gage d’un avenir toujours neuf.
 
Le temps de l’Avent nous est donné comme un grand moment pour creuser nos attentes et pour raviver notre espérance. Si nous vivons l’Avent comme l’avènement de Dieu, alors Dieu se présente à nous comme Celui qui vient briser la fatalité, le destin.
 
C’est une des grandes raisons pour lesquelles, dans les premiers siècles, on se convertissait au christianisme. Dans cette nouvelle religion, on n’était plus soumis aux lois arbitraires des dieux. L’avenir était ouvert. Dieu était avec les humains pour faire advenir le Royaume.
 
Le temps de l’Avent, ce n’est pas un temps de pénitence ou de mortification. C’est un temps de joie, le temps de s’émerveiller à nouveau devant la Bonne Nouvelle de Noël : la venue de l’Emmanuel : Dieu avec nous. Notre histoire et notre monde sont habités par un projet de bienveillance. La nouveauté de Jésus ce n’est pas d’avoir annoncé la résurrection des morts. Une bonne partie des juifs y croyaient déjà. Ce n’est pas d’avoir promis l’avènement du Fils de l’Homme au dernier jour. Les juifs l’attendaient déjà.
C’est d’avoir manifesté dans sa vie, dans ses paroles, dans son humanité même, que Dieu est avec nous. Déjà c’était le nom que Dieu avait révélé à Moïse dans le Buisson Ardent :
Je suis qui je serai. C’est-à-dire qui marchera avec vous, qui vous fera monter de la misère d’Égypte vers le pays ruisselant de lait et de miel. À la fête de Noël, cette révélation trouve son achèvement. La naissance de Jésus à Bethléem, c’est la naissance de Dieu avec l’humain.
 
L’attente d’Israël s’est développée à la mesure de l’avènement de Dieu dans l’histoire. L’attente chrétienne se laisse modeler par la venue même de Dieu dans notre chair. C’est pourquoi nous sommes invités à creuser nos attentes, à renouveler notre espérance. La fatalité a été brisée. Tout est possible. Dieu habite notre monde et notre histoire. L’avènement de Dieu nous convie à dépasser les espoirs simplement humains pour nous ouvrir à de grandes espérances.
Un peu comme ce qui s’est passé au début de la rencontre de Paris pour contrer le réchauffement climatique. Vous vous souvenez sans doute. Il y a eu un vent d’enthousiasme et d’optimisme comme on n’avait pas vu depuis longtemps. On a eu l’impression, pour la première fois dans ce domaine, qu’on pouvait enfin trouver un terrain d’entente. Espérons que cette rencontre tiendra ses promesses!
C’est ça relancer une espérance! C’est ce à quoi nous sommes invités durant l’Avent.
 
Quand Jean-Baptiste nous invite à préparer le chemin du Seigneur, il nous convie à nous laisser entraîner sur des routes larges, celles-là même par lesquelles Dieu vient à notre rencontre. Car le Royaume de Dieu advient chaque fois que l’amour l’emporte sur la haine chaque fois que la réconciliation met un terme à l’engrenage de la violence chaque fois que le désir de la paix est plus fort que la fatalité de la guerre.

 

Communauté chrétienne Saint-Albert-Le-Grand de Montréal